Chapitre 7 : Vengeance.

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'Je succombe à tant de maux : je sais quels forfaits j'ose accomplir, mais ma fureur est plus forte que la prudence, et cette passion cause les plus grands malheurs des hommes.' - Euripide, Médée

Notre troupe est fière de vous présenter une tragédie en quatre actes.
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Chapitre 7 : Vengeance.

Je n'ai pas bougé de mon lit depuis ma dernière pause toilette.

J'ai compté le nombre de pierres au plafond. 152 pierres noires, toutes légèrement différentes les unes des autres, que ce soit en texture, en taille ou en forme.

152 pierres.

Ou peut être ais-je fait une erreur. Peut être que je devrais les compter à nouveau, juste pour être sure…

Je bouge légèrement mon corps. Ce petit mouvement bouge la paille dans mon dos, perce ma robe et me frotte la peau.

Je veux retourner à la salle de bain. J'ai besoin d'utiliser l'évier. J'ai besoin de laver mes mains à nouveau. La dernière fois que je les ai lavé, j'ai laissé mes mains ensanglantées sous le jet jusqu'à ce que l'eau soit de nouveau propre, mais elle n'a pas fait disparaître l'odeur. La puanteur du sang me couvre les doigts comme un résidu collant.

J'ai l'impression que je ne réussirais jamais à me débarrasser de l'odeur du sang de Ron.

Je dois me lever. Même si la seule chose que je puisse faire est de marcher en rond dans ma cellule, c'est toujours mieux que de rester allongée. Mais ma tête bat si fort que je ne peux même plus me lever sans avoir le vertige.

Après réflexion, il vaut peut être mieux rester immobile.

Je regarde fixement le plafond, perdue dans mes pensées. J'ai si chaud que je ne peux plus le supporter. La sueur ruisselle sur mon visage, courant sur mes lèvres et jusqu'à ma langue. Elle absorbe mes vêtements, les collant à ma peau.

J'adorerais un long bain tiède. Me plonger dans l'eau fraiche, la sentir tourbillonner autour de moi, mettre ma tête sous l'eau et tout oublier. Rester dans un silence complet, effaçant le monde alentour alors que l'eau me presse les oreilles.

Beaucoup de temps s'est passé depuis qu'ils m'ont quitté. Il s'est écoulé des lustres depuis que Bellatrix et Dolohov ont emmené Ron et que Lucius ait claqué la porte de la cellule en me traitant de pathétique. Il a du se passer plus d'une journée. Peut être deux, peut être trois.

Je n'en ai vraiment aucune idée.

J'aurai presque pu penser qu'ils me laisseraient mourir ici, s'ils ne m'avaient pas amené de la nourriture et conduit de temps en temps à la salle de bain.

Peut être que c'est un nouveau jeu qu'ils mettent en place. Me donner trop de temps pour penser : trop de temps pour tourner la situation en boucle dans ma tête.

Je parie que c'est une idée de Lucius.

C'est un homme intelligent. Il sait bien que la douleur physique n'est pas la seule façon de faire souffrir une personne.

Eden (Lumione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant