We Can Be Heroes (fanfiction Stranger Things)

1

Mai 1999

Jane songeait sérieusement à partir quand Will entra dans le bar, de sa démarche penaude, l'air encore endormi. Il la repéra au premier coup d'œil et vint s'asseoir en face d'elle. Il avait beaucoup changé au cours des années durant lesquelles ils ne s'étaient pas vus. Ses traits s'étaient durcis, ses épaules élargies et il arborait un bouc bien taillé. Dur de se dire qu'il avait autrefois été le frêle Will Byers. Désormais, il débordait de classe et de confiance en lui, mais pouvait-il en être autrement? À seulement vingt-huit ans, il dirigeait la galerie d'art la plus en vogue de la ville. 

C'est lui qui l'avait retrouvée, Dieu sait comment. Elle n'avait pas eu le courage de le repousser: ils étaient plus ou moins frère et sœur et il ne l'avait jamais jugée pour ses actes, contrairement aux autres.

Lui, savait ce que c'était d'être possédé par quelque chose de démoniaque.

Aujourd'hui, il représentait son seul lien avec son ancienne vie. Son seul lien avec Hawkins. 

«Merde, pourquoi faut-il toujours que tu me donnes rendez-vous dans des endroits aussi craignos ? Demanda-t-il en jetant un regard autour de lui.

-Parce que je suis pauvre et que les bars ouverts toute la nuit sont toujours des rades miteux »

Elle marqua une pause.

« J'ai bien cru que tu n'allais pas venir.

-Ouais, c'est pas comme si tu m'avais appelé à six heures du matin»

Il indiqua le verre de liquide ambré sur la table.

«D'ailleurs, il est pas un peu tôt pour boire ?

-J'ai pas encore fini ma journée.

-À ce propos, t'as vraiment une sale tête. Tu devrais penser à te reposer un peu de temps en temps.

-Tu sais que je ne peux pas »

C'était vrai. Il s'agissait là du seul moyen qu'elle eût trouvé pour apaiser la bête, pour qu'elle ne reprenne pas le dessus. Quitte à blesser des gens, autant blesser des ordures.

«Qu'est-ce que tu veux ? Reprit Will.

-Jonathan est toujours photographe pour le Times ?

-Oui, pourquoi ?

-Je dois parler à Murray Bauman. J'ai tenté de le localiser, mais je ne peux pas le trouver. C'est comme s'il était hors des radars. Jonathan a illustré plusieurs de ses articles, donc je me disais qu'il savait peut-être ou le débusquer.

-Nancy dit qu'il vit dans une sorte de Bunker et qu'il a tapissé ses murs de plomb.

-Pourquoi est ce que ça ne m'étonne pas ?

-Pourquoi tu veux le voir ? »

C'était là le gros du problème. Elle n'était sure de rien. Elle avait besoin d'un regard neuf sur les événements et Bauman était à même de le lui apporter. Il était un excellent détective et en connaissait un rayon sur le paranormal. 

«Tu as entendu parler des disparitions ?»

Trois .

C'est le nombre de jeunes femmes qui avaient disparu dans d'étranges circonstances au cours du mois écoulé. Et peut être qu'elle tenait enfin quelque chose.

« Ouais, ils disent qu'il s'agit de fugues aux info.

-Ben, c'est pas le cas.

-Comment tu peux en être si sure ?