Mai 1999
Dustin Henderson trépignait d'impatience. Il était encore très tôt et l'excitation était déjà à son comble.
Quand le chef de gare siffla les traditionnels trois coups, il se laissa glisser sur son siège et tourna la tête vers Rosa:
«Tu vas adorer Will ! Et Lucas ! Et Steve, oh mon Dieu, c'est dingue que tu n'aies toujours pas rencontré Steve ! C'est un peu mon père spirituel ou quelque chose dans ce goût-là. »
Le train se mit en marche.
«Oui, tu vas les adorer, répéta-t-il.
- J'ai si hâte ! » Répondit-elle d'une voie enjouée dans laquelle percèrent quelques réminiscences de son accent argentin.
Bon sang, Dustin aurait tué pour cet accent, pour ces yeux d'un noir profond, pleins de malice, pour cette peau bronzée et ce sourire éclatant. Parfois, on ne sait pas que l'on a besoin de quelque chose avant de l'obtenir, et, c'est exactement ce qu'il s'était passé avec Rosa.
Il n'imaginait plus vivre sans elle.
Ça avait pris du temps, mais il l'avait trouvé: Il avait enfin trouvé l'amour.
Elle était entrée dans sa vie lors de sa dernière année au M.I.T. , un peu comme on ne le voit que dans les films à l'eau de rose qu'elle affectionnait tant. À l'époque, Dustin avait pour habitude de travailler sur sa thèse en terrasse de différents cafés, et un matin, Rosa était apparue. Son cœur avait littéralement fondu quand elle lui avait demandé : "Qu'est-ce que ye vous sert ?".
Raaah, cet accent !
Sur le coup, il n'avait su que dire, s'était mit à rougir et avait balbutié: "un cappuccino s'il vous plaît", bien qu'il en eut horreur (il prenait d'ordinaire un thé à la menthe ) .
Tout ce qu'il savait alors d'elle était qu'elle venait d'Amérique du Sud.
Et qu'il l'aimait.
Il était revenu chaque jour pendant deux mois, l'avait longuement observée à la dérobée. Plus il la regardait, plus il se disait que jamais une telle déesse ne voudrait de lui. Les filles l'avaient toujours rejeté et il s'était plus ou moins fait à l'idée qu'il finirait sa vie seul, ne partageant son quotidien qu'avec une ribambelle de chats.
Puis un jour,alors que sa scolarité touchait à sa fin, il s'était jeté à l'eau. La décision n'avait pas été facile à prendre, mais il ne pouvait pas quitter Boston, sans avoir ne serait-ce qu'essayé.
Oui, Steve aurait tenté sa chance, lui.
Au bord de la rupture nerveuse, suant à grosses gouttes et le palpitant battant la chamade, il lui avait proposé d'aller au cinéma le samedi suivant.
Elle avait accepté, Dieu sait pourquoi.
Il ne souvenait plus du film qu'ils étaient allés voir, et pour cause, il en avait passé la grande majorité à la dévorer du regard. Ils étaient ensuite allés boire un verre et la magie avait opéré. Il s'avéra qu'ils étaient unis par une passion commune: l'étude des phénomènes paranormaux. Il ne leur en fallut pas plus pour bavarder des heures entiéres. Verre après verre, une chose en entraînant une autre, il s'était réveillé chez elle, après avoir passé la meilleure soirée de sa vie.
Quelques fois, il se demandait si elle ressentait pour lui ce qu'il ressentait pour elle, et, il avait juste à la regarder pour savoir que c'était le cas: elle avait tout plaqué pour le suivre dans ses aventures. Aujourd'hui, ils avaient fait de leur passion un métier: ils étaient enquêteurs en paranormal.
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We Can Be Heroes (fanfiction Stranger Things)
FanfictionPrintemps 1999. Cela fait désormais huit ans qu'Eleven a fui et laissé son ancienne vie derrière elle, terrifiée par un coté obscur qui la dépasse. Installée à Chicago, elle survit de petits boulots et vit au jour le jour. La nuit, elle endosse l'i...