PROMESSES (PIIL Tome 2)

Chapitre 22: Mila

Date de publication: 08/12/2018

Chapitre 22: Le feu 

Plus que quelques jours avant la fin de mon stage. Je n'ai vraiment pas vu le temps passer. C'est presque comme si ces derniers jours n'ont été qu'un rêve, ou qu'une autre personne avait vécu ma vie à ma place. Je vérifie encore une fois l'heure sur mon téléphone. Cela fait près de trente minutes que les Cartis auraient dû être là. Je ne sais jamais comment les appeler. Je ne peux pas parler de ma belle-famille parce qu'ils ne l'étaient clairement plus bien avant la mort de Stan. La seule chose qui nous relie est Alycia, elle est une Carti, mais elle est aussi ma fille.

- Il semblerait que ce soient des numéros de sécurité sociale. Pourquoi Enora te donnerait des numéros de sécurité sociale ?

Je m'installe sur le canapé qui se trouve en face de la terrasse. Pas beaucoup de choses ont changées dans cette maison depuis que j'étais adolescente. Aujourd'hui, alors que je suis seule, plus que jamais je pense à Stan. Je me remémore de la fois où nous étions venus ici pour la première fois, alors que ses parents étaient absents, le nombre de baisers que nous avions échangés sur ce même canapé. A l'époque, je pensais qu'il serait le seul garçon que j'aimerais de toute ma vie, que je ne saurais aimer personne d'autre à part lui. J'appuie mon téléphone contre mon oreille pour me reprendre, et donne une réponse à Eden qui se trouve à l'autre bout du fil :

- J'en sais rien. C'est peut-être une sorte de liste noire, je sais pas. Quelque chose me dit que c'est la clé à tout ça.

Un petit silence s'installe pendant lequel je réfléchis, je ne sais pas à quoi exactement. Quelque chose, une idée de ce que nous cherchons.

- Je n'arrive pas à croire qu'ils se soient attaqués à elle. Enora était la seule personne ici avec qui je me sentais comprise. J'avais toujours pensé qu'elle et moi étions différentes. Mais je me rends compte que nous avions plus en commun que je ne l'imaginais.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- D'après sa mère, elle était une fille à problèmes pendant sa jeunesse. Elle trainait avec les mauvaises personnes, et...

- C'est peut-être ça qui explique tout ! Me coupe Eden, à ma plus grande surprise. On n'a pas arrêté de se questionner sur la raison pour laquelle elle s'est retrouvée impliquée dans tout cela. Peut-être qu'elle s'y est retrouvée piégée tout comme toi.

Je me redresse lorsque j'entends un bruit sourd provenant de la cuisine. Je suis seule, c'est clair. Je m'y dirige sans pour autant m'arrêter d'écouter le raisonnement de mon ami.

- Tu te souviens que mon père s'entourait de beaucoup de jeunes qu'il prétendait aider ? Il les choisissait très minutieusement. Un ado perdu, turbulent, qui se dit être incompris. Il se présentait comme un sauveur, quelqu'un qui les écoutait. Et puis le tour était joué.

Lorsque j'arrive dans la cuisine, je constate que la fenêtre est ouverte. Il me semblait l'avoir fermée. Je frissonne à cause du vent qui souffle en rafale. Un rouleau de papier sulfurisé est sur le sol. Je me dis qu'il a certainement roulé à cause du vent. Je frissonne à cause de l'air glacial qui s'est installé dans la pièce, et m'empresse de refermer la fenêtre après avoir jeté un coup d'œil dehors.

- Ça pourrait tenir la route. Mais le seul hic c'est qu'ils se sont installés à Paris il y'a sept ans, et toi tu m'as assurée ne l'avoir jamais rencontrée.