Date de publication: 03/03/2019
Chapitre 24: A la mémoire d'Enora
Quelques mois auparavant :
C'était un jour d'été, 32°C indiquait l'écran du téléphone de Mila. Cinq mois depuis qu'elle était revenue à Paris, sa ville natale qu'elle avait été contrainte de quitter il y avait déjà six ans. Que six années en effet, elle aurait juré que cela remontait à bien plus longtemps. Comme à son habitude, tous les samedis à dix-neuf heures, elle se tenait devant la pierre tombale de Stan. Elle en avait fait un rituel, elle ressentait le besoin de lui parler, de lui faire comprendre qu'elle ne l'avait pas oublié, qu'elle lui était reconnaissante pour tout ce qu'il avait fait pour elle, elle et leur fille. Toutes ces choses qu'elle n'avait pas eu l'occasion de lui dire de son vivant, elle aimait penser qu'il les entendait et qu'il lui répondait.
Elle se baissa pour déposer le bouquet de camélias qu'elle s'était procurée quelques heures plus tôt, et laissa, pendant quelques secondes, sa main sur la pierre tombale. Ces derniers temps, elle ne parlait plus beaucoup, elle ne pleurait plus. Elle se tenait au même endroit, lui disait de brèves paroles, suivie d'un long silence où elle était perdue dans ses pensées, les yeux parfois fermés, parfois fixés sur la pierre tombale. « Stanley Carti, un fils et frère aimant, un vaillant mari, héros d'Alycia. » Même s'ils n'étaient déjà plus ensemble avant sa mort, elle voulait lui rendre hommage pour tout ce qu'il avait fait pour elle, lui remercier pour les quelques années de bonheur qu'ils avaient passés ensemble.
Soudain, du coin de l'œil, elle aperçut un mouvement qui la tira de sa rêverie. Une jeune femme se recueillait sur la tombe qui se trouvait à côté de celle de Stan, c'était la première fois qu'elle y croisait quelqu'un. Elle commençait à se demander si cette personne avait de la famille dans la ville, puisqu'elle n'y trouvait jamais de fleurs -ou même des restes de fleurs. Elle avait elle-même pris l'habitude d'en déposer à cette tombe à chacune de ses visites, tout le monde méritait qu'on se souvienne d'eux après la mort. Mila prit quelques secondes pour l'étudier. C'était une femme blonde qui semblait un peu plus jeune qu'elle. Cette dernière se tourna vers elle et lorsque leurs regards se croisèrent, elle sourit.
- Je vous ai vu déposer des fleurs sur la tombe de mon oncle, vous le connaissiez ?
Mila dût prendre quelques secondes pour répondre, toujours sous l'effet de surprise. Mal à l'aise, elle mit une boucle rebelle derrière son oreille. Elle prenait de moins en moins de temps pour les coiffer, elle pensait à les couper, cela lui éviterait le martyr de devoir dompter ses boucles tous les matins pendant quelques temps.
- Non, je ne le connaissais pas. Je n'y voyais jamais de fleurs, j'ai pris la liberté d'en déposer occasionnellement.
Mila espérait qu'elle ne se sentirait pas jugée, ce n'étais pas son intention de lui faire se sentir mal. Cependant, son sourire s'élargit, et elle s'avança vers elle. Quelque chose en elle la captivait. Peut-être était-ce ce sourire éternel qui illuminait son visage, ou cette joie qui semblait irradier d'elle malgré le fait qu'elle se trouvait dans un cimetière. Elle remarqua la différence dans leurs habits. Alors qu'elle portait un de ces t-shirts gris qu'elle aimait tant et un jeans, son interlocutrice portait un chemisier d'un jaune très vif, et un short en cotons qui découvraient ses longues jambes. Mila la voyait comme une sorte d'incarnation de l'été, de joie. Elle ne saurait expliquer le sentiment de tranquillité qu'elle lui apportait.
- C'est très gentil de votre part. Ma famille et moi, on est rarement à Paris. Merci de vous être occupé de lui, je suis sûr qu'il aurait apprécié.
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PROMESSES (PIIL Tome 2)
Romance#t2 Patron incognito in love Mila est de retour à Paris auprès de sa famille qu'elle n'avait pas revu depuis des années. Elle est décidée à se faire une place dans un environnement qui lui est devenu étranger et à se battre pour rendre sa fille heur...