Date de publication: 08/04/2019
Chapitre 25: Amitiés et confiance (2)
Alors que j'avance vers lui, Ferdinand me sourit. Je ne me mentirais pas à moi-même, il a du charme, et il le sait très certainement. Je n'arrive pas à croire que j'ai été assez faible pour tomber dans le piège. La seule fois où je décide de ne pas être méfiante, et en voilà le résultat. La colère que je ressens à son égard, et même envers ma personne, l'emporte sur la peur. Une fois que je suis devant lui, sans que je ne puisse le contrôler, ma main atterrit si violemment sur son visage que j'en ressens des picotements dans ma paume. Surpris, son sourire disparaît, il fronce les sourcils et place sa main sur sa joue.
- C'était pour quoi ça ?
Sa question ne fait que me mettre davantage en colère, alors je m'apprête à gifler son autre joue, mais il a le temps d'attraper ma main et m'en empêche. Je respire bruyamment, je ne savais pas que je pouvais être aussi en colère contre quelqu'un, ou même de ressentir autant de dégoût envers quelqu'un. Je retire brusquement ma main de son emprise, je ne supporte même pas son toucher.
- Ça a valu le coup j'espère. Tu as eu ce que tu voulais au moins ? Je le questionne d'un ton étonnement calme.
- Quoi ? De quoi tu parles ?
Je me surprends à rigoler. Il ose encore me poser cette question ? Son faux air perdu m'énerve plus qu'autre chose. Quel bon acteur, on le croirait presque innocent.
- Tu sais, on m'a mis en garde contre toi, plusieurs fois. A Chaque fois, j'ai pris ta défense.
Ses yeux bleus s'écarquillent, et il ouvre la bouche comme pour dire quelque chose, mais aucun son n'en sort. Il semble commencer à comprendre ce que je dis. Je lui adresse un sourire ironique, pendant qu'il lutte à trouver quoi dire.
- Mila, ce n'est pas ce que tu crois.
- C'est tout ce que tu as comme défense ? Ce n'est pas ce que je crois ? Tu veux dire que le fait que tu te sois rapproché de moi n'a rien à voir avec mon passé, avec la disparition de Max ? Notre rencontre n'est qu'un hasard, mais pas quelque chose que tu as orchestré ?
Il se passe une main rapidement sur le visage. Il semble frustré, à court de mots. En plein dans le mille.
- Ferdinand, ces gens manipulent de jeunes femmes pour leur voler la vie. Comment tu peux... ?
- Je sais. Me coupe-t-il. Mais tu ne comprends pas.
- Tout ce qu'il y a à comprendre c'est que tu es un menteur ! Et un criminel, et... Qu'est-ce que tu me voulais ? Pourquoi t'es rentré dans ma vie ?
Ma voix se fait de plus en plus en faible. J'ai peur de craquer devant lui. J'ai encore plus peur de ce qu'il va m'arriver. Finalement, l'affronter de cette façon n'était peut-être pas une très bonne idée. La réalisation de ma situation me fait peu à peu perdre mon courage, et peut-être que lui aussi le ressent.
- J'en sais rien, je ne t'ai pas choisie. On m'a juste demandé de t'espionner. Apparemment, tu aurais pu représenter une nuisance à leurs projets.
- Leurs projets ?
- La liste. Celle que tu as récupéré chez Enora. Ils veulent la récupérer.
- Je ne vois pas de quoi tu parles. Enora ne m'a remis aucune liste. Je feins l'ignorance.
- Je t'en prie Mila. Ce n'est pas pour rien que j'ai été choisi pour ce métier. Je sais surveiller les gens. Je suis très doué pour ça.
Pendant quelques secondes, je l'observe. Je recherche sur son visage quelque chose qui m'indiquerait qu'il est différent, que c'est quelqu'un de mauvais. Cependant, même après avoir découvert sa trahison, je vois toujours la même personne. L'ami drôle et attentionné duquel je me suis rapprochée en l'espace de quelques semaines. J'avais baissé mes gardes pour la première fois depuis longtemps. Maintenant, j'en paye le prix.
- Est-ce que tu vas... me tuer ? Je m'étouffe presque en disant le dernier mot.
Une lueur de surprise passe sur son visage et il recule d'un pas. Il secoue la tête comme s'il ne comprenait pas pourquoi je penserai à une telle chose.
- Tu me crois vraiment aussi ignoble ?
Son ton me laisse perplexe pendant quelques secondes. Il a l'air vulnérable tout d'un coup.
- Je ne sais pas quoi croire.
Il hoche la tête et regarde au sol pendant quelques instants.
- Ils ne m'ont pas laissé le choix. Déclare-t-il finalement. Tout ce que j'ai fait, je n'y ai pris aucun plaisir. Pour être honnête, je me suis même attaché à toi, jamais je ne pourrais ôter la vie à qui que ce soit, encore moins à toi.
Je décide d'ignorer cette envie que j'ai de le prendre dans mes bras. Il m'a déjà eu une fois, il ne m'aura pas une seconde fois.
- Et si tu arrêtais de parler en énigme ?
- Tout ça c'était pour voir ma petite sœur. Ça fait près de dix ans qu'elle a disparu. Les forces de l'ordre ont arrêté d'enquêter depuis des lustres, mes parents sont convaincus qu'elle est morte. Il y'a eu une période où je l'ai cru moi aussi, j'avais même réussi à faire son deuil. Et puis il y'a quelques mois, deux policiers sont venus chez moi, ils disaient avoir vu ma sœur. Ils m'ont demandé de rester discret, parce que la réouverture de l'enquête devait rester confidentielle. Je n'y croyais pas trop au début, mais... je suppose que l'espoir de la voir à nouveau m'a poussé à les recontacter.
- Tout s'est passé très vite. J'ai demandé à être affecté à Paris, et bizarrement ma demande a été acceptée dans le mois qui a suivi. J'avais pensé que c'était un coup de chance, pas que quelqu'un tirait les ficelles pour m'attirer ici. Mila, je n'ai jamais eu l'intention de te faire du mal, crois-moi. Tout comme toi, je me suis retrouvé coincé dans une situation qui me dépasse, et je ne sais pas comment en sortir.
- Tu es un gendarme. Pourquoi tu n'as rien fait pour les arrêter ?
- A part le fait qu'ils menaçaient de tuer ma sœur, c'est un réseau très solide, bien protégé. On ne peut pas juste les arrêter Mila, parce que la seule issue sera notre mort. Tout ce qui m'intéresse c'est de sauver Agnès, c'est pour elle que j'ai choisi de devenir gendarme.
- Et toutes ces autres filles qu'ils détiennent, elles ne méritent pas d'être sauvées ?
Il reste silencieux et évite mon regard.
- Je n'arrive même pas à sauver ma propre sœur.
Un silence passe entre nous. J'observe son visage. Il a l'air sincère. Si je suis honnête avec moi-même, je le crois. Mais je ne peux pas me permettre de m'ouvrir à lui sans risques. J'ai besoin d'être sûre qu'il dit la vérité.
- Comment je sais que ce que tu dis est vrai ?
- Je n'ai rien pour te le prouver. Mais je sais qu'au fond, tu me crois.
Je ne dis rien pendant quelques longues secondes. Je réfléchis. Est-ce que ce serait naïf de croire à son histoire ? Amélie m'a bien parlée de Agnès, elle avait dit que Ferdinand était son client. Et s'il disait vrai ? Et si Agnès était bien sa sœur, et qu'il ne se rendait là-bas que pour lui rendre visite ? Je réalise soudain une chose. Je n'ai pas à prendre seule cette décision, car je ne suis plus seule. Je jette un coup d'œil derrière mon épaule. Eden se tient à côté de la voiture, et surveille notre échange de loin. Amélie est certainement restée dans la voiture. Elle ne fait pas confiance à Ferdinand, je ne l'en blâme pas.
Je lui adresse un sourire bref crispé.
- On verra bien. Attends-moi ici. Je lui demande avant de me diriger vers mon ami.
Voilà pour la deuxième partie du chapitre! J'espère que ça vous a plu :)
A bientôt, j'espère!
Bisous!
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PROMESSES (PIIL Tome 2)
Romance#t2 Patron incognito in love Mila est de retour à Paris auprès de sa famille qu'elle n'avait pas revu depuis des années. Elle est décidée à se faire une place dans un environnement qui lui est devenu étranger et à se battre pour rendre sa fille heur...