Chapitre 1 : Chien de Guerre

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Quand la Prêtresse de la Terre entra dans la « chambre » de Sakhar, elle retira sa veste en satin, pour révéler une robe transparente ne laissant aucune place à l'imagination.

D'un autre côté, l'esclave n'en avait pas besoin, vu le nombre de fois qu'il avait vu la bougresse nue. D'ailleurs, il ne se réjouissait pas du tout de son entrée. Certes, sa soi-disant chambre était très agréable. Un puit de lumière éclairait toute la pièce ronde. Des voiles transparents courraient au plafond, avec les fumerolles de l'encens courant au gré d'une légère brise...

Sakhar aurait presque trouvé cela romantique, si on ne lui avait pas piqué ses fringues et attaché. Effectivement, les chaines à ses poignets, ses chevilles étaient reliées à un solide anneau riveté au sol. En plus, le collier en fer auquel étaient liés les maillons commençaient à le gratter.

-Maitre de la Terre, êtes-vous en forme, ce soir ? ronronna doucereusement la Prêtresse, dont les seins rebondissaient au moindre de ses pas.

-Oh, ta gueule, Wokabi.

Brune, la peau mate, elle resplendissait de toute sa beauté. Nul ne pouvait l'égaler à Maïssana, la capitale du désert. Mais c'était surtout une sacrée garce, selon l'esclave.

-Tu devrais me parler sur un autre ton, esclave.

Il quitta ses seins du regard, pour lui adresser un sourire.

-Tu veux que je roucoule, ma belle ? Tu sais bien que je suis un mauvais chanteur.

Avec un rire cristallin, elle fit tomber son semblant de robe, se mettant complétement à nue. Sakhar réprima difficilement un grognement de dégout devant tant de perfection physique.

-Je ne te demande pas de chanter. Tu n'es qu'un chien de guerre... Et un étalon, ronronna-t-elle en s'installant à califourchon sur lui.

Bloqué, il se prépara.

Quitte à devoir s'envoyer en l'air, autant tenter d'y prendre du plaisir.

*

-Tu peux me dire pourquoi tu me rejoints toujours dans les songes après un coït brutal avec ta prêtresse ?

Debout sur ses pieds, les poings sur les hanches, Silna toisait le colosse à la peau cuivré avec un nez froncé. Un simple pagne traditionnel tombait sur ses hanches étroites, tandis qu'il la fixait avec une grimace. Etalé sur le sol, couvert d'une transpiration significative, Sakhar de Maïssanna ne semblait pas ravi de tomber sur elle dans l'inconscience post-orgasmique.

-Pourquoi tu pionces toujours à ce moment-là, hein ? rétorqua-t-il.

-A cause du décalage horaire. Nous ne vivons pas dans le même royaume, crétin.

-Tu pourrais te montrer gentille, de temps à autres ! Peste !

-Andouille !

-Baise un peu plus, ça te déridera !

Ce dernier commentaire lui valut un coup de pieds dans les côtes.

Non mais quel goujat ! Lui parler ainsi à elle, une jeune fille délicate ! Enfin, oui... elle ne correspondait pas vraiment à cette description. Vêtue dans ses rêves d'une confortable tenue masculine, Silna ne répondait pas aux critères de la frêle femme de son pays. Ni même de celui de Sakhar, aux dernières nouvelles.

Rousse, un peu trop enrobée pour les acariâtres de chez elle, elle respirait la santé au lieu d'être d'une pâleur maladive, et son fichu caractère se voyait au premier regard. Une casse pied de première avec un fâcheux langage.

Chien de GuerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant