Chapitre 7 : Les Mercenaires Rouges

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Il ne fallait pas être devin pour comprendre la situation : ce cuistre de Wulff avait envoyé le seul corps armé pouvant pénétrer les terres de Ghania sans déclencher un incident diplomatique.

Les Mercenaires Rouges.

Du moment que personne ne pouvait prouver leur implication avec Wulff, ce tocard resterait hors de cause. Silna enrageait.

Sauf que ces Mercenaires-là ne plaisantaient vraiment pas ! Il les avait envoyés pour les tuer ou pour les faire prisonniers ? Car l'affaire serait bien différente selon l'option.

-Évacuez tous dans les différents wagons, ordonna-t-elle à la délégation. Changez de vêtements, fondez-vous dans la masse, et vous survivrez.

-Mais, Prêtresse...

-Protégez les plus faibles de la délégation.

-Mais...

-Exécution. Quand j'ordonne, vous faites, cingla-t-elle à l'adresse de toutes ces personnes.

À regret, ils se dispersèrent rapidement. Seule avec Ravish, Wokabi et Sakhar, Silna jeta un coup d'œil dehors. Trois véhicules à quatre roues se rapprochaient lentement, avec à leur bord des individus dont l'uniforme n'avait rien à voir avec les traditions de Ghania. Du cuir, du tissu, et des armes en travers du torse. L'un d'eux, sur l'arrière de la voiture crachant de la fumée, avait même un lance-roquette rudimentaire. Elle détestait cette technologie de mort...

-Ravish, Sakhar, restez en arrière. Je m'occupe d'eux.

-Tu peux toujours courir, répondit l'Elementaire. Nous y allons ensemble.

Ils se regardèrent. Par la Déesse, que ses yeux noirs sont saisissant ! Confuse, Silna se tourna de nouveau vers leurs ennemis. Il lui fallait toute sa concentration, en cet instant.

-Je peux m'en occuper seul.

-Sakhar, je ne suis pas une midinette à protéger, gronda-t-elle.

-Ouais. Mais tu es une Prêtresse qui est censée se planquer. Reste là ou je t'assomme pour que tu restes sur place.

Mais il était sérieux, le bougre !

-Je préfèrerais que tes mains se posent sur moi pour une autre raison.

Lui aussi perdit un instant le fil de la situation, pour la fixer avec de grands yeux. Elle haussa un sourcil provocant.

-Je leur casse la gueule et je reviens.

Quoi ? La seconde suivante, il sautait par le trou béant du wagon, seul face à un lance-roquette prêt à le massacrer. Mais quel imbécile !

*

Sakhar eut à peine le temps de poser un pied au sol que le sifflement d'une roquette se fit entendre. Bon sang, ils étaient pressés, ceux-là ! Dans le même mouvement, il frappa le sable du désert de son poing... en faisant surgir une barrière impénétrable d'un mètre d'épaisseur. Le projectile le percuta, explosant dans une gerbe de flammes sans l'atteindre.

Il se redressa, faisant retourner sa protection dans le sable par la même occasion.

Les trois véhicules s'étaient arrêtés, comme si la stupéfaction était de mise. Parfait. À son tour de jouer.

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