Chapitre 11 : Nuit Chaude

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Le trou du cul responsable de l'acidité de l'oasis s'avéra être absent, ce qui sauva la vie de plusieurs personnes cette nuit-là. Quand elle avait vu le visage ensanglanté de Sakhar, Silna aurait pu réduire en bouillie tous ceux qui se terraient sous les tentes calcinées, terrorisés.

Néanmoins, l'Élémentaire de la Terre l'avait pris à bras le corps pour la déposer beaucoup plus loin, où il lui avait rapidement expliqué les grandes lignes de la situation. Le tonton, les soigneuses, le Repos, l'acide du Roi et les gueux venus en profiter pour tuer tout le monde.

À ce dernier détail, elle avait manqué piquer une grosse colère. Puis ils avaient vu leurs agresseurs agenouillés, le front posé au sol. Forcément.

Un peuple du désert, en manque constant d'eau, ne pouvait que révérer l'incarnation d'Aqua.

-Bandes de larves, cingla-t-elle en les toisant de toute sa petite taille. Vous ne devez votre salut qu'à la bonté de Sakhar. Sinon je vous laisserai pourrir au soleil les boyaux à l'air !

Sur ces bonnes paroles ils rampèrent, sous l'œil amusé de Sakhar.

Le reste de la nuit se passa dans le plus grand calme. Une fois une tente remontée pour ses beaux yeux, Silna s'écroula comme une masse, subissant le contrecoup de la purification de l'eau. Sans compter ces jours de marches dans le désert...

Sakhar, en revanche, fut incapable de fermer l'œil.

En grande partie parce que leurs attaquants se trouvaient agenouillés devant lui, front au sol, visiblement terrorisés. Ils avaient attaqué en apprenant la présence de la Prêtresse de la Terre au Repos. Ils voulaient s'en prendre à un symbole de la royauté... Sans penser que les habitants de l'oasis n'y étaient pour rien.

L'une des femmes de soin avait vendu la mèche. Ravish ne mit pas longtemps à trouver qui. Sous la colère de Sakhil, la donzelle fut renvoyée illico presto avec l'une des tribus venues les éradiquer. Bientôt, il ne resta plus personne hormis les natifs du Repos, et les quatre envoyés royaux.

Si Wokabi et Ravish furent vus d'un très mauvais œil, Sakhar, en revanche, eut droit à une réception particulière.

*

Le lendemain vers midi, Silna se réveilla dans des draps de soie, éventée par un homme musculeux armé d'un éventail gigantesque en plumes. Interloquée, elle leva la tête vers lui. Son sourire sensuel, et le clin d'œil qui l'accompagna, lui fit émettre un ricanement.

Avec sa bave au coin de la lèvre et les ronflements qui l'avait elle-même réveillée, elle le voyait mal la désirer pour sa personne. Celui-là, il ne voyait qu'une Prêtresse de l'Eau à culbuter.

-Salut, gargouilla-t-elle en s'essuyant le coin de la bouche. On est où ?

-Au Repos.

Ravish. Sa belle gueule à peine froissée par sa courte nuit, l'homme du Roi de Ghania la regardait avec un petit sourire en coin. À ses côtés, Wokabi était franchement défraichi, par contre. Assis sur une banquette couverte de fourrures de hyènes, ils transpiraient l'épuisement.

-Au Repos ?

-Un oasis. Attends, je te fais un résumé.

Ce fut bref. Silna se souvint de cette eau fétide dans laquelle elle s'était plongée, pleine d'acide et de pourriture. Avec un frisson, elle se frotta les bras. Que c'était désagréable, de se retrouver dans ce genre de liquide ! Elle devrait botter le cul au Roi lors de sa prochaine visite, pour avoir osé faire une telle chose.

Chien de GuerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant