Je n'avais dormis que 3hoo mais je n'étais pourtant pas fatiguée. La situation était bien trop tendue pour que je songe à l'être. Edward avait dit qu'il viendrait me chercher, mais où comptait-il m'emmener ? Au lycée comme tous les jours ? Bref je verrai par moi-même dans quelques minutes. Mon réveil n'avait pas encore sonné mais Charlie était déjà levé. Je décidai de m'habiller et quand ce fut l'heure je descendis prendre mon petit déjeuner.
— Déjà habillée ? me demanda-t-il dès que j'arrivai dans la cuisine.
— Je n'arrivais plus à dormir.
Il me regarda et nous préparâmes notre petit déjeuner. J'eus un mal fou à avaler mon bol de céréales, mon estomac était noué et j'avais du mal à déglutir correctement. Mais Charlie ne sembla pas s'en apercevoir. Après avoir fait la vaisselle je montai me brosser les dents et je me rapprochai de ma voiture avec appréhension.
Edward était bien là, comme il l'avait mentionné. A le voir on aurait dit un jour comme les autres. Je m'approchai timidement de lui et il m'ouvrit la portière comme n'importe quel jour.
Il démarra sans rien dire et ne tourna pas au bon embranchement. Je voulu poser la question mais je savais en réalité très bien où il nous menait. Il suivait bien le trajet que j'avais mémorisé dans un coin de mon cerveau. Une fois arrivés à la lisière de la forêt il s'y enfonça et quitta la route. La grande maison des Cullen en vue, mon cœur s'emporta sous ma poitrine. J'avais plusieurs fois songé à une confrontation avec eux à ce sujet, mais cela m'effrayait terriblement. Chacun, qu'allaient-t-ils penser ? Esmé allait-elle être déçue que je brise son fils ? Carlisle allait-il rester aussi sain avec moi ? Emmett serait-il toujours aussi joueur ? Jasper, j'avais déjà eu une partie de sa réaction, mais en face des autres, serait-il pareil ? Et Rosalie... Rosalie, qui ne m'avait jamais accepté, serait-ce pire ? ... Edward... Allions-nous rester amis.... ? Et allaient-ils en vouloir à Alice d'avoir fait vivre cela à son frère, pour l'éternité... ?
Je secouai la tête avant de descendre de voiture. L'imposante demeure me fit appréhender encore plus le moment qui allait suivre.
— Attend-moi à l'extérieur, m'ordonna Edward en s'éclipsant à l'intérieur.
Il revient quelques instants plus tard avec Alice à ses côtés.
— Ils sont tous installés autour d'une table, je leur ai dit que nous avions une annonce à leur faire, ils ne se doutent de rien, à part Jasper – il ronchonna – mais avant j'aimerais que Alice te raconte ce qu'il s'est passé dans la voiture cette nuit, m'annonça Edward avant de s'en retourner dans la maison.
Je me retrouvai seule avec Alice. Elle marqua un silence pesant avant de parler.
— Nous avons d'abord parlé de toi et moi puis j'ai eu le malheur de...
Elle hésita à parler puis reprit.
— De lui dire que je pensais que peut-être un jour je pourrais éventuellement envisager de te demander de m'épouser...
Elle marqua une nouvelle pause. Elle avait tellement insisté sur l'éventualité que cette phrase me parue totalement banale.
— Et donc, il m'a posé un ultimatum. Si j'ose te demander en mariage, et que tu acceptes, il veut que je le tue, de mes propres mains... Car vivre dans un monde où tu aimerais quelqu'un d'autre serait trop dur pour lui.
Mes jambes en furent sciées, Alice me rattrapa avant que je n'atteigne le sol.
— Ça va Bella ?
— Oui, oui, continue s'il te plaît.
Elle me lâcha et j'allai m'asseoir sur les marches du perron, par précaution. Elle m'imita et continua.
— Évidemment je me suis énervée en lui disant que jamais je ne ferrais ça, que je ne pourrais lui faire de mal. Il s'est énervé à son tour pour me dire que je lui faisais déjà bien plus de mal que sa simple mort pourrait lui en procurer. J'ai cherché quoi lui dire, comment le convaincre, je voulais trouver une autre solution. Edward a répété qu'il était on ne peut plus sérieux. Je lui ai demandé ce qu'il se passerait si je refusais de le tuer et il m'a tout simplement dit, sans aucune gêne, qu'il n'hésiterait pas à provoquer ma colère, en te mettant en danger par exemple. Naturellement je me suis énervée une nouvelle fois et nous nous sommes engueulé. Nous avons ensuite repris notre calme pour parler de façon plus civilisée.
Elle prit mes mains et entrelaça ses doigts avec les miens. Sa fraîcheur m'apaisait.
— On est finalement arrivé à conclure un accord.
Voyant qu'elle ne continuait pas je l'interrogeai du regard. Elle déposa un baiser sur mes mains et s'éloigna.
— Il ne m'autorise pas encore à te le dire. Nous te le dirons en temps voulu.
— Mais...
Elle fut à ma hauteur en une fraction de seconde et m'embrassa.
— Il n'y a pas de mais. Nous pouvons les rejoindre maintenant.
Elle m'attira jusque dans le salon où toute la famille était réunie. Ils étaient tous assis, sauf Edward qui nous attendait adossé au mur. Carlisle arborait un magnifique sourire qui me fit me sentir de plus en plus coupable de ce que j'allais leur annoncer. Edward m'invita à m'asseoir et lui et Alice s'assirent à mes côtés, de telle sorte que nous soyons tous trois en face des cinq autres. Edward prit la parole en premier.
— C'est moi qui vous ai tous réuni ici aujourd'hui, et comme c'est un jour de semaine vous vous doutez bien que ce n'est pas pour une chose que je penserais futile, mais c'est à Alice et Bella de prendre la parole.
J'étais tétanisée, les cinq vampires en face de moi me dévisageaient avec curiosité, sauf Jasper qui avait déjà comprit. Je ne voyais pas par quoi commencer, heureusement Alice prit son courage à deux mains et débuta.
— Je ne veux pas vous décevoir, j'ai toujours fait ce qu'il fallait, je pense, pour que vous soyez fières de moi, mais aujourd'hui j'ai fauté. J'ai détruit Edward sans même pouvoir l'en empêcher. Et j'ai, par la même occasion, blessé Jasper démesurément. J'aimerais dire que ma faute dans cette histoire n'est qu'infinitésimale, mais je suis maîtresse de mes actions après tout, j'aurais pu m'en empêcher, sauf que le désir qui me submergeait était trop fort...
Elle fut interrompue par Jasper qui quittait la pièce. Les autres le suivirent du regard interloqués. Elle bredouilla puis reprit :
— Enfin, je ne vais pas m'étaler sur mes sentiments, en bref je...
— Alice et moi avons une liaison, finis-je par lâcher exaspérée par cette lenteur qui ne faisait qu'augmenter le stress.
Leurs réactions ne se firent pas attendre.
Au loin nous entendîmes un objet, en bois sans doute, se fracasser contre un mur, sûrement Jasper qui exprimait enfin sa colère.
Un grondement sourd roula sous la gorge d'Emmett, il fixa un regard noir sur moi, il était prêt à bondir mais Rosalie l'en empêcha en lui attrapant le bras. On avait du mal à croire que ce petit bout de femme, en apparence, pouvait maîtriser un mastodonte comme lui. Elle lui chuchota quelque chose et il quitta la pièce.
Rosalie, quant à elle, après le départ de son conjoint, nous dévisagea Alice et moi avec ce qui me parut être un regard neuf. Jamais je ne l'avais vu m'offrir un si beau visage. Elle ne souriait pas mais semblait pourtant vouloir montrer qu'elle partageait notre bonheur, à supposer qu'on le montrait en cet instant. Je détournai mon regard tellement cette réaction me parue inappropriée de sa part.
Esmé se leva et voulu prendre Edward dans ses bras, ce dernier lui intima gentiment de retourner s'asseoir. Elle lui obéit. Elle regarda Alice et son visage traduisait une espèce de sentiment partagé qu'elle-même n'arrivait pas à contrôler. C'était comme si Esmé était fâchée contre Alice d'avoir blessé deux de ses fils adorés et qu'en même temps elle était heureuse que sa fille paraisse si joyeuse en ma compagnie. Elle finit par baisser la tête l'air absent.
Carlisle fut le seul à prendre la parole. Il commença d'abord à parler en son nom et nous dit qu'en ce qui concernait l'estime qu'il avait pour sa fille et pour moi rien ne changerait, que je serais toujours la bienvenue dans la famille et que tant que Alice était heureuse ça lui allait. Il parla ensuite de Edward et Jasper, en nous disant que nous aurions dû les prévenir dès le début pour justement éviter ce qu'il venait de se passer. Il nous fit une sorte de morale, mélange de discours paternel et de la voix de la raison. Puis au nom de tous il envisagea le futur nous disant que cette relation allait sans doute détruire Edward et Jasper. Ce fut ce moment que choisit Jasper pour faire irruption dans la pièce et donner son avis :
— J'ai déjà accepté leur choix, lança-t-il.
— Il reste Edward... continua Carlisle.
— Je ne voulais pas lui faire du mal, lâchai-je timidement.
— Je ne peux pas lire dans tes pensées Bella, mais, comme si les vampires avaient un 6ème sens, un 7ème dans mon cas, je le sens, je sens que tu es heureuse, et quoi de meilleur pour moi de te voir comme ça ? Mais il va m'être très difficile, au début, d'accepter cette situation. Te voir dans les bras de ma sœur, ça va être très dur, m'avoua-t-il en se tournant vers Carlisle avant de reprendre, c'est pour cela que j'ai pris une décision. – Il me jeta un coup d'œil – Le compromis dont Alice t'a parlé Bella, ma part du contrat c'est ça : Je pars en Italie, à Voltera.
— Combien de temps ? demanda Carlisle sans montrer la moindre émotion.
— Je ne sais pas, le temps que ça prendra pour que j'accepte l'idée... Évidemment je vous rendrai visite.
— Ne pars pas...
La voix d'Emmett résonna dans la pièce, il était apparu dans l'encadrement de la porte. Ses traits exprimaient la tristesse, je me sentais tellement coupable, je n'avais jamais vu Emmett autrement que joyeux. Il s'approcha doucement de moi.
— Je ne te laisserai pas détruire ma famille ! cria-t-il avant d'être parcouru d'une sorte de spasme incontrôlé.
J'eus l'impression qu'il posa juste la main sur moi mais je volai dans la pièce et m'affalai contre le mur d'en face avant de m'écrouler par terre. J'aperçus Rosalie, Alice, Jasper et Edward lui sauter dessus, mais seul les deux derniers lui attrapèrent chacun, violemment, un bras en lui criant en pleine figure à l'unisson « je ne te laisserai pas faire de mal à celle qui est la raison de vivre de ma raison de vivre ! ». Rosalie et Alice, qui avaient raté leurs prises, accoururent dans ma direction pour vérifier si j'allais bien. Edward mourrait d'envie de me le demander mais il s'abstint. Carlisle prit Emmett à part et ils s'éclipsèrent en direction de la forêt.
— Désolée Bella, bredouilla Esmé avant d'aller rejoindre Carlisle et Emmett.
Edward et Jasper décidèrent de s'isoler eux aussi, Jasper voulait faire entendre raison à Edward à propos de Voltera. Un bruit de moteur retentit puis le silence revint. Il n'y avait plus que Rosalie, Alice et moi. Le comportement de Rosalie m'étonnait de plus en plus.
— Rosalie, tu ne devrais pas être du côté de Emmett ? risquai-je.
Un magnifique rire raffiné la secoua. Elle prit mon menton d'une main et approcha son visage à quelques centimètres du mien. Je sentais son souffle, quasiment identique à celui d'Alice mais légèrement plus fade. Mon cœur s'emballa.
— Je me doutais qu'Alice était de ce bord là...
Elle s'approcha encore plus de moi, ses lèvres approchant dangereusement les miennes, enfin de mon point de vue, j'avais tendance à ne fixer que cela, puis elle lâcha mon visage et se rangea à côté d'Alice en lui posant la main sur une épaule.
— Et j'avais vraiment l'impression qu'elle n'était pas à sa place avec Jasper, disons que c'est, comme Edward l'a dit, un 7ème sens !
— Ça n'empêche pas le fait que tu devrais être du côté de Emmett.
— Je suis simplement heureuse pour Alice, rigola de nouveau Rosalie, ça fait quelques mois déjà qu'elle me semble plus à sa place qu'auparavant, je me demandais ce qui avait changé, et quand, un jour, j'ai vu vos regards se croiser, j'ai tout de suite compris. Mais Edward n'a pas dû deviner parce que je n'y pensais pas trop ayant peur de me faire des illusions.
— Vraiment pas terrible le don de Edward en fin de compte... blaguai-je.
Il y eut un court silence pendant lequel nos regards se croisèrent et nous explosâmes de rire à l'unisson. Leurs deux rires étaient divins, comme si l'un donnait la réplique à l'autre. Le mieux, à côté, sonnait comme un violon mal accordé.
— Mais je pense que Emmett va s'en remettre, intervint Rosalie en reprenant son sérieux, c'est juste qu'il ne s'y attendait pas du tout et que sur le coup il a du se sentir comme trahi. Mais si Jasper l'a accepté, Emmett y arrivera.
— J'espère, je ne voulais pas le blesser, chuchotai-je.
— Arrête de rejeter entièrement la faute sur toi Bella ! J'y suis aussi pour quelque chose dans toute cette histoire, ce serait même moi qui ait une plus grande part de responsabilité la dedans, après tout c'est moi qui aies commencé.Alice me regardait penaude.
— Vous ne devez pas vous en vouloir ! On ne choisit pas les personnes avec lesquelles on se lie. Et pour se qui est de culpabiliser pour le départ de Edward, bon d'accord, mais espérons que Jasper réussisse à le faire changer d'avis. – elle marqua une pause avant de reprendre – Je vais rejoindre Carlisle, Esmé et Emmett pour voir ce qu'il en est !
Elle nous adressa un geste de la main et se volatilisa.
Mon regard se posa accidentellement sur l'horloge présente dans la pièce, il était un peu moins de 9hoo, je sentais que la journée allait être longue.Attention Rosalie entre en action ! Prochain chapitre plus centré sur son personnage.
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A and B
FanfictionL'histoire se passe dans Fascination juste avant le départ de Bella, Alice et Jasper pour Phoenix dans le but d'échapper à James. Alors qu'Alice et Jasper éloignent Bella du danger, cette dernière ressent une puissante sensation lorsque sa peau nue...