Le soir, lors du dîner, je ne manquai pas de parler des mes projets de vacances avec Alice à Charlie. Au début il semblait gêné du fait que je parte seule dans un endroit isolé avec Alice, mais mon enthousiasme réussit à le rassurer et il m'accorda un mois. Beaucoup plus que je ne l'espérais, j'étais par conséquent aux anges quand je rejoignis Alice dans ma chambre.
— C'est génial que Charlie nous laisse tant de temps ! lâcha Alice avant même que j'ai pus ouvrir la bouche.
— Un mois, rien que toi et moi... J'en bave d'envie !
— Oh Bella ! Ça va être tellement magique !
— Dis-moi, où est-elle cette fameuse île ?
— Ahah ! C'est confidentiel ! C'est juste en plein milieux d'un de nos océans.
— Je verrais bien quand on s'y rendra.
— Avec un jet privé, tu n'y verras rien.
— Un jet privé ?!
— Quand Carlisle a offert cette île à Esmé, le jet était comprit dans le lot.
— Et qui conduit ça ?
— C'est Carlisle qui nous emmène !
— Il sait conduire ce genre d'engins ! Décidément votre famille m'étonnera toujours.
Je rigolai légèrement et elle me sourit admirablement. Nous partions dans une semaine. Ayant mal dormis la veille je sombrais vite.
Durant cette semaine j'eus tout juste le temps de préparer mes affaires, de passer une journée entre amis avec Ben, Angela, Mike et Jessica, de passer une journée en compagnie des Cullen, et d'aller pécher avec Charlie (je lui avais proposé de l'accompagner alors que Billy ne pouvait pas, et aussi pour me faire pardonner de le laisser si longtemps seul).
Ce fut en plein milieu de cette semaine que je me rendis compte que je n'avais toujours pas fait mon coming-out à Renée. J'en parlai avec Alice qui me dit que lui dire au téléphone serait mieux que par lettre ou e-mail. Paradoxalement je trouvais qu'annoncer ce genre de chose en face était plus simple que de le faire par téléphone. Je ne pourrai pas voir la réaction de ma mère. Finalement j'avais décidé de l'appeler quand nous serions sur notre île paradisiaque.
Enfin le jour du départ arriva, j'étais surexcitée. J'avais rendez-vous chez les Cullen à 8hoo. Nous étions dimanche et à cette heure là il n'y avait quasiment personne sur la nationale. J'arrivai donc assez vite devant la grande demeure qui m'émerveillait toujours autant. A peine ouvrai-je ma portière que tous les Cullen étaient déjà sur moi.
— Alice, Carlisle et toi allez partir avec la voiture de Carlisle jusqu'à l'aérodrome, m'informa Emmett en transférant mes valises d'une voiture à l'autre.
— D-d'accord... répondis-je doucement.
Avant de monter dans l'autre voiture, où Alice m'attendait déjà, Emmett, Rosalie, Esmée et même Jasper, me souhaitèrent de bonnes vacances. Je leur souris aimablement, les remerciant allégrement et grimpai dans l'auto. Aussitôt assise à côté d'elle que Alice prit ma main dans la sienne. Pendant le trajet Carlisle nous expliqua quelques petits trucs à savoir pour notre séjour. Nous arrivâmes vite dans le jet. Bien sûr, c'était la première fois que je voyais ce type d'avion. C'était comme dans les films. Un petit avion blanc brillant de l'extérieur, avec un intérieur sobre et chic. Sièges en cuire, écrans plats et confort étaient au rendez-vous. Carlisle nous souhaita un bon voyage avant de prendre la place du pilote.
Alice et moi étions confortablement installées l'une à côté de l'autre. Une heure après le décollage, j'avais la tête posée sur son épaule, une question, tellement simple que je l'avais oublié, me revint à l'esprit.
— Combien de temps dur le vol Alice ?
— Six heures !
— Aaaaah...
Je soupirai et m'enfonçai un peu plus dans mon siège. Je fermai les yeux pour essayer de dormir un peu, histoire d'être en forme en arrivant, mais une autre question me vint à l'esprit.
— Et il y a combien d'heure de décalage avec Forks, là où nous allons ?
— Cinq heures Bella.
— D'accord, d'accord, merci, répondis-je en clin d'œil.
Je me blottis contre Alice et refermai les yeux pour ne le rouvrir que deux heures plus tard. Il nous restait 3h30 de vol. Je m'étirai doucement et baillai quand je sentis deux mains froides se poser sur mes joues et me tirer. Alice m'avança prudemment vers elle et m'embrassa vivement.
— Que me vaut l'honneur de ce baiser Alice ?
— Je m'ennuyai...
— Tu devrais t'ennuyer plus souvent, et plus intensément, plaisantai-je en étirant un sourire jusqu'aux oreilles.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle ne m'en réembrassa que de plus belle et glissa sa main dans mon t-shirt pour venir me caresser la poitrine. Je laissai échapper quelques gémissements avant de lui rappeler dans quel endroit nous étions. Elle râla mais retira sa main pour l'accrocher avec la mienne tout en continuant de m'embrasser.
Quand nous fûmes enfin arrivées j'avais les jambes toutes engourdies, si bien que Alice dût m'aider à me lever de mon siège. Une fois dehors le soleil s'imposa à nous. Carlisle nous rejoignit et ce ne fut que lorsqu'il se posta à côté de Alice que je remarquai qu'ils brillaient merveilleusement. Ce spectacle était magnifique. J'aurais donné n'importe quoi pour m'en abreuver des heures durant.
— Bon hé bien je vous laisse, dit Carlisle me tirant ainsi de ma rêverie.
— Déjà ? Vous ne restez pas vous reposer un peu ? m'étonnai-je.
— Les vampires ne connaissent pas le mot « fatigue », ria-t-il en me faisant une bise sur le front.
Sur ce il s'en retourna dans l'avion et décolla accompagné par nos signes de mains amicaux. Aussitôt l'avion hors de ma vision que Alice m'attrapa par le bras pour me faire visiter la maison. Elle était immense, quoique peut-être un peu moins que la maison familiale des Cullen. L'entrée était une grande baie vitrée qui donnait sur un immense salon dans les tons ocres. Un long canapé trônait au milieu avec devant lui une table basse et une télé écran plat. Nous traversâmes le salon pour arriver dans la chambre que nous utiliserions. Elle était deux fois moins grande que le salon mais restait très agréable. Je ne pus m'empêcher de m'affaler sur le lit dans un grand râle de soulagement. Alice sourit et me rejoignit. Elle m'enlaça doucement et posa son nez au creux de mon cou.
— Et dire qu'il n'y a que moi qui vais dormir dedans, chuchotai-je.
— Oh ne t'en fais pas, je te tiendrai compagnie !
Je ris et l'embrassai avec une fougue qui me surpris moi-même. Elle m'enlaça tout en me rendant mon baiser.
— On continue la visite ? me proposa-t-elle.
Je me levai et la suivi, main dans la main.
Une fois notre visite terminée, elle m'apprit qu'il y avait assez à manger pour deux jours, mais qu'ensuite nous devrions aller faire les courses, justement il ferait nuageux ce jour là. Elle m'apprit aussi qu'il y avait une voiture à disposition. Allez savoir pourquoi mais j'avais l'impression qu'avec cette voiture nous ne passerions pas inaperçu. Il était maintenant 18hoo mais il faisait encore chaud et nous décidâmes de profiter de la plage. Je me mis en maillot dans la salle de bain tandis que Alice se changeait dans la chambre. Lorsque je sortis elle était déjà allongée sur sa serviette en train de jouer avec le sable chaud de sa main droite. Sans un mot, et sans m'arrêter, je me dirigeai vers l'eau. Elle n'était pas glaciale comme je m'y attendais, non, je pus y rentrer d'une traite. Je nageai quelques longueurs quand je sentis quelque chose m'agripper les pieds. Je rigolai et me stoppai net pour me retourner.
— Tu nages bien ! me complimenta Alice.
En signe de remerciement je m'approchai lentement d'elle, pausai mes mains au niveau de ses hanches et lui souris en la fixant dans les yeux. L'eau nous arrivait juste en dessous des seins et quelques vaguelettes venaient s'éclater contre nos deux corps. Je réduisis la distance entre nous et collai mon front sur le sien. C'était silencieux, agréablement silencieux, seul le clapotis des vagues se faisait entendre. Le moindre bruit nuisible aurait fait perdre toute authenticité à la scène. Je la vis fermer les yeux et l'imitai. Nous ne nous embrassâmes pas tout de suite. Je sentis qu'elle ouvrit la bouche doucement, laissant son souffle me caresser la bouche. Puis, lentement, son nez se fit de plus en plus pressent sur ma joue et bientôt nos lèvres entrèrent en contact. Je collai mon ventre au sien tandis que notre baiser s'intensifia. Elle passa ses mains dans mes cheveux et je lui caressai le dos, son dos si froid mais si doux. D'ailleurs son ventre tout aussi froid me faisait frissonner. Je ressentais toujours ce courant électrique si agréable, si puissant. Comme si je ne pouvais plus me contenir, une de mes main glissa sur ses fesses et l'autre alla dénouer le nœud de son maillot rouge. Je la sentis rigoler mais elle suivit le mouvement.
Alice décida de me préparer le dîner. Je m'étonnai qu'elle sache si bien cuisiner mais ne fit pas la remarque. Après manger je l'informai que j'étais fatiguée et nous filâmes directement au lit. Je m'endormis blottie contre elle. Son corps glacé était tellement agréable que je ne sentais plus du tout la chaleur accablante. Cette nuit je rêvai de notre futur séjour. Jeux de plage, bains coquins, soirées rigolades, et longues promenades étaient au rendez-vous. En me réveillant le lendemain j'étais aux anges.
Ce soir j'étais censée appeler Renée pour lui faire mon coming-out. Alice me sachant stressée avait décidé de me faire une surprise. Elle me prépara un en-cas pour le midi, pendant que je me m'étais en maillot de bain sous mes vêtements (sur ordre de Alice), et nous partîmes, vers les coups de 10hoo, en direction de la forêt toute proche de la maison. Nous marchâmes une bonne heure avant d'arriver dans un lieu splendide. Après avoir dépassée un gros pin je découvris un immense espace, comme un trou dans cette épaisse forêt. En plein milieu se trouvait une cascade tout aussi immense qui se jetait dans une toute aussi grande étendue d'eau. Cette eau était si claire que le soleil s'y reflétant me fit penser à la peau d'un vampire en plein soleil. Alice ayant vu mon émerveillement, jubila. Elle me prit par la main et m'entraîna, en contournant l'eau, vers un petit rocher plat où nous pausâmes nos affaires. Une fois installées, Alice ôta ses vêtements en un rien de temps dévoilant un maillot de bain différent de celui de la veille. Celui-là était orange et deux bandes violettes verticales venaient barrer le bas sur la droite et le haut sur la gauche. Je l'imitai et une fois prête elle m'invita à la suivre encore une fois. Nous escaladâmes la roche pour arriver tout en haut de la falaise.
— On va sauter ? demandai-je bêtement.
— Oui.
— C'est assez profond ?
— Oui.
— Mais euh, ça va pas être trop froid ?
— Tu te souviens de la température de l'eau hier ? Celle-là en fait au moins cinq degrés de plus.
Elle m'offrit un sourire charmant avant de s'approcher du bord.
— Mais si tu as peur, je veux bien te montrer l'exemple ! rigola Alice.
Le soleil recouvrait sa peau qui étincelait comme un million de diamants – bien que je la considérasse un million de fois plus précieuse que tous les diamants du monde réunit. Elle coupa sa respiration et s'élança gracieusement dans les airs. Je comptais : 1...2...3...4...5...6... et j'entendis un léger bruit lorsque son corps rencontra l'eau. Six secondes, la falaise était donc vraiment très haute. Mais je savais qu'en sa présence je n'étais pas en danger. Je voulus poser une question mais me demandais si avec la hauteur et le bruit de la chute d'eau elle m'entendrait. Je me risquais quand même.
— Alice ? En fait, je ne sais pas plonger... Tu crois que si je saute simplement ça ira ?
Aussitôt dit que Alice se retrouva à mes côtés.
— Bien-sûr que ça ira, je t'attends en bas de toute façon mon ange.
— Comment tu peux m'attendre en bas et être là haut avec moi... ?
— Ne t'en fais pas pour ça, j'arriverai en bas bien avant toi !
Je rigolai, déposai un baiser furtif sur ses lèvres et m'avançai près du bord. En bas on voyait l'eau bouillonner sous la pression de la chute. Je pris une grande inspiration et sautai. La chute me parut plus courte que celle de mon amante. Mon corps s'enfonça dans les profondeurs et lorsque mes pieds touchèrent le sol je donnais une forte impulsion pour remonter au plus vite. Et effectivement, lorsque je regagnai la surface, Alice était là, tout sourire. Elle m'entoura de ses bras et c'est là que je remarquai que l'eau était vraiment chaude. Je la serrai contre moi et l'embrassai tendrement. J'enfouis ensuite ma tête dans son cou.
— Je me demande encore comment annoncer la chose à Renée.
Alice s'agrippa à moi et nous fit sortir de l'eau. Elle me porta jusqu'au rocher où nous avions laissé nos affaires.
— Le plus simplement du monde Bella.
— Mais je ne vais quand-même pas dire « salut maman, ah au fait, je suis lesbienne ».
— C'est quasiment comme cela que nous l'avons dit à ma famille.
— C'est vrai...
— Ne te prends pas la tête avec ça, ça viendra naturellement !
— Tu as peut-être raison, je m'en fais trop pour rien.
L'après-midi se poursuivit dans cet état d'esprit. Je fus triste lorsque nous quittâmes les lieux mais Alice me promis qu'on y retournerait dès que j'en exprimerais le souhait.
Alice m'avait prescrit de téléphoner le soir chez nous pour réussir à avoir ma mère juste un peu avant le moment du déjeuner, chez elle. Ce fut juste après le repas, dûment préparé par Alice, que je décrochai le téléphone pour appeler Renée. Elle répondit après deux tonalités.
— Allô ?
— Salut maman, c'est Bella !
— Oh Bella ma chérie ! Ça fait longtemps que je n'ai pas entendu ta voix !
— Désolée, j'étais assez occupée ces derniers temps.
— Ne t'en fais pas ! Et que me vaut l'honneur de ton appel ?
Je lui expliquai alors la situation. Je lui expliquai comment j'en été arrivé là et tout ce qui c'était passé, avec Edward, avec Alice. Pendant mon récit Alice était tout près de moi et me caressait le revers de la main tout en me fixant des ses magnifiques yeux dorées. Lorsque j'eus fini mon récit, Renée me demanda quelques instants avant de me répondre. Je craignais le pire. Mais finalement tout se passa bien. Elle m'apprit que son comportement ne changerait pas à mon égard et qu'elle serait ravie de nous recevoir à dîner, un de ces jours, toutes les deux. Cette dernière phrase me fit sourire et elle dut finalement raccrocher. Aussitôt nos adieux faits et le téléphone raccroché que Alice m'attira sur ses genoux.
— Alors tu vois, ça c'est super bien passé, me réconforta-t-elle en me caressant les cheveux.
— Je suis tellement contente que les gens soient si tolérants...
Elle éclata de rire.
— Pourquoi tu rigoles ? demandai-je surprise.
— C'est ta façon de penser, et de dire ça, je sais pas, sur le coup ça m'a fait rire, c'est tellement... simple, enfantin... Je t'aime Bella !
Je lui offris le sourire le mieux que j'étais capable de lui donner en ce moment et l'embrassai.
N'étant toujours pas remise du décalage horaire j'informai Alice que j'irai au lit tôt. Une fois allongée dans les bras de ma belle, je repensai à la magnifique journée que je venais de passer en sa compagnie. Il n'y avait plus qu'elle à mes yeux, j'étais éperdument amoureuse d'elle et je m'en demandais même comment les gens pouvaient être hétéros. Peut-être que vivre dans le pécher était bien plus excitant et que par conséquent être attiré par le même sexe était bien plus fort qu'une simple attirance hétérosexuelle. En tout cas ces pensées me faisaient rêver, je me sentais comme une exception faisant partie de l'élite, de ceux qui pouvaient ressentir l'Amour pleinement. Néanmoins, aussi plaisantes ses pensées fussent-elles, je m'endormis vite.
Il était maintenant tant d'aller faire les courses. L'idée même ne m'attirait pas trop, mais faire les courses en compagnie de Alice me faisait penser à un tout jeune couple venant d'emménager ensemble. Et c'était plutôt jouissif. Alice m'emmena vers le garage, situé en hauteur par rapport à la villa. Il y contenait une voiture assez rutilante, une BMW blanche décapotable.
— Les voitures, c'est une passion de Vampire ? plaisantai-je.
— Sans doute ! En tout cas, celle-là égalerait presque, à mes yeux, la Porche jaune !
— T'es irrécupérable mon cœur.
Elle m'embrassa amoureusement et nous nous installâmes. Le trajet dura 45 minutes.
Les courses furent vite faites. Me balader dans les rayons en compagnie de mon amoureuse rendait la chose assez intéressante, un peu comme une fête foraine. A certains moments Alice parut dégouttée par la nourriture, et plaisanta sur le bœuf en morceaux, comme quoi elle le préférerait saignant sans aucun doute.
Une fois la voiture chargée à bloc, pour un mois (après tout il n'y avait que moi qui mangeais), nous prîmes le chemin du retour, moi au volant, oui, j'avais envie pour une fois de conduire une belle voiture. Ça me changeait de ma Chevrolet ! J'eus du mal au démarrage mais étant une voiture automatique je n'eus pas trop de difficultés par la suite. Après un embranchement pour arriver sur une nationale, j'avais accéléré et nous roulions assez vite. Je n'avais pourtant pas cette habitude et je n'aurais effectivement pas dû en changer. A la sortie numéro 48, un camion déboula à contre sens, juste en face de nous, j'eus à peine le temps de freiner et d'entendre hurler Alice que je perdis connaissance.
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A and B
Fiksi PenggemarL'histoire se passe dans Fascination juste avant le départ de Bella, Alice et Jasper pour Phoenix dans le but d'échapper à James. Alors qu'Alice et Jasper éloignent Bella du danger, cette dernière ressent une puissante sensation lorsque sa peau nue...