L'Amour, Par-delà le Temps (en cours de réécriture)

Chapitre 17

Excitation

Waouh ! Quelle claque !

Un truc de fou s'était passé.

Thomas sourit comme un gamin.

Il ne savait pas comment ça marchait, mais ça marchait ! Même s'il avait du mal à y croire, il devait se rendre à l'évidence : cette montre était... magique ? Non, ce n'était pas le mot. Pourtant ! Comment qualifier cet objet hors-norme autrement ?!... Et plus encore, l'expérience hors-norme qu'il venait de vivre ?! Il s'était contenté de tourner la molette, pour dérouler les minutes sur le cadran de la montre et, de cegeste basique...BAM ! Ce...truc ?!...Lui, d'habitude si précis, ne parvenait pas à nommer autrement ce... truc hallucinantqui l'avait comme... aspiré dans un tourbillon temporel.Voir le temps défiler en quelques secondes dans son crâne, tel un spectateur, l'avait ébranlé.

Il fit quelques pas précipités puis s'arrêta et revint en arrière, le pouce et l'index caressant sa moustache naissante, et ses doigts glissèrent vers son menton tout aussi rugueux, les yeux fixés sur la montre, pensif. Effrayé ? Non.Excité ?Oui, et un peu anxieux.Il n'arrivait pas à détacher son regard de l'objet et n'osait pas le toucher,de peur de réveiller à nouveau cette... puissance inquiétante. Il s'en méfiait comme d'un animal sauvage à dompter. Mais la tentation était forte et ses craintes cédèrent face à toutes ces possibilités.

Il fit un pas.

Sa respiration s'intensifia, bruyante avec l'exaltation, à lui faire tourner la tête, et la tension raidit les muscles de son cou, de sa nuque, de ses épaules, l'étranglant à moitié. Sa poitrine, sa gorge étaient en feu. Alors, le souffle court comme en apnée, presque au bord de l'asphyxie, il avança, contemplant la montre, entre fascination et répulsion, horrifié à l'idée de s'égarer, de disparaître dans les méandres de cette découverte ; terrorisé de finalement s'apercevoir que tout cela n'était qu'une illusion de son cerveau malade.

En réalité, qu'est-ce qui le retenait ? La peur d'y croire et d'espérer pour se rendre compte qu'il s'était fait berner ! Oui, et encore ? L'humiliation de perdre le contrôle.... Voilà ! On y arrive...

Il avait la trouille, putain !

Cet objet représentait tout ce qu'il y avait de plus pernicieux, de plus déstabilisant, et risquait d'ébranler son ORDRE établi. C'était en cela que cette montre, ce simple cercle de métal argenté, le terrorisait. S'y appesantir allait le pousser dans ses retranchements. Irrémédiablement. Et il détesterait ça. Lui qui, réglé comme un métronome dans tous ses gestes et toutes ses pensées, avec pour seuls crédos l'anticipation et la maîtrise, exécrait le changement et se noyait dans le moindre des imprévus, pouvait-il dépasser la peur absurde du chaos qu'il avait vissée au plus profond de lui ?

Un coup d'œil autour de lui.

Il se sentit ridicule, seul face à lui-même. Le sang lui battit les tempes et la fulgurance de ces migraines le terrassa. Il eut soudain le vertige.

Se calmer.

Calmer les palpitations dans sa poitrine, celles sous ses paupières. Pourquoi cette peur panique de l'Imprévisible ? Car, à bien y réfléchir, il pouvait tout aussi bien se réveiller d'un drôle de rêve, et finir par en rire.

Un peu de cran, bordel !

Il devait savoir.

Un regard à la montre qui semblait le défier.

Soulever le voile de l'Interdit et découvrir des secrets jusque-là défendus. Défier les lois de la relativité d'Einstein. Être le seul à avoir accès à cet Inconnu. Connaître l'avenir ! Car c'était bien de cela dont il s'agissait. La toute-puissance entre son poing : son futur, tracé par les aiguilles de cette montre en argent. Ses entrailles se tordirent et un frisson de jouissance le parcourut. Cette perspective avait le goût exquis de la perversité. Vénéneuse tentatrice. Son sang bouillonna d'excitation, et un rire étrange s'échappa de sa gorge.