Parfois, il suffit d'une rencontre pour bouleverser toute une vie.
Depuis le divorce de ses parents, à l'âge où les adolescents se cherchent, Thomas tente de se reconstruire. Devenu un adulte amer, ambitieux et psychorigide, hanté par ses relations...
Thomas recula d'un pas, les yeux hagards fixés sur la montre, et prit sa tête dans ses mains, ses doigts montant lentement dans ses cheveux. Sa tête pivota de droite à gauche, droite et gauche, dans un mouvement d'incompréhension, et ses mains glissèrent sur son visage ahuri.
Non, non, non ! C'était impossible. Incroyable. Il avait besoin de se poser pour réfléchir et analyser la situation, de faire le point. Les yeux toujours rivés sur le cercle argenté, il fit quelques pas à reculons et, lorsque ses mollets heurtèrent le montant du lit, il se laissa basculer en arrière sur le matelas.
C'était dingue. Insensé. Mais tout s'embrouillait. Et prenait un tour trop étrange pour lui. Si étrange que cela en devenait étourdissant.
Allongé, les paupières closes, il réfléchissait, se remémorant les événements pour les remettre en ordre et essayer de comprendre.
Premièrement : il avait tourné les aiguilles, dans les deux cas, et des images avaient défilés dans sa tête : ces visions-futures, qui s'étaient avérées réelles dans les deux cas, mais des visions d'un futur hypothétique qu'il choisissait de valider ou pas.
Et là, c'était ici que tout se compliquait pour lui.
La première fois, il n'avait fait qu'être observateur ; mais la seconde fois, il avait senti l'univers se précipiter, comme un paysage qui défile alors que vous l'observiez à bord d'un TGV. Autour de lui, tout s'était accéléré. Il avait fait un bon dans l'espace-temps, putain !
Il ouvrit les yeux.
L'excitation le submergea et son souffle devint chaotique.
Ok, Ok... Il devait se ressaisir.
Le seul geste différent entre les deux cas était d'avoir appuyé sur le bouton cranté, ce qui avait eu pour effet de valider ces visions, de les ancrer dans ce futur pour l'y envoyer.
Peut-être que dans le premier cas, il pouvait encore modifier certains événements. Dans le second cas, il les validait.
— Ahahaha !
Waouh ! Sérieusement ! Tu t'entends, là !
— OK ! Très bien...
Mais pour l'instant, c'était la seule explication qu'il avait trouvée.
Il se mit à bâiller, les mâchoires grandes ouvertes, avec une courte expiration, silencieuse. Un autre bâillement, identique, le surprit ; il se laissa porter par le sommeil. Ses paupières papillonnèrent puis restèrent un long moment fermées, se rouvrirent, se refermèrent et bientôt Tom s'endormit.
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Un sursaut.
Thomas se réveilla, la bouche pâteuse, la nuque raide, un tambour battant dans son crâne. Ces migraines ! Elles lui vrillaient la tête et semblaient être de plus en plus récurrentes, de plus en plus intenses. Le paracétamol ne le soulageait pas. Il lui fallait un truc plus fort.
