Chapitre 22

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Rancœur et vanité

Un bip irritant déchira ses tympans et l'éjecta hors de ses songes pour le faire bondir vers la dure réalité. Un léger soubresaut, et Thomas se tourna sur le côté, l'épaule gauche calée contre son oreiller, les paupières mi-closes encore engourdies de sommeil. Dans un geste laborieux, il tendit son bras droit en avant, là où se trouvaient la table de chevet et son téléphone, émetteur de ce son strident, et ses doigts se refermèrent sur un objet plat et lisse. Il l'amena jusqu'à lui et ouvrit péniblement les yeux pour y déchiffrer l'écran lumineux. Son portable affichait 7 : 00. Il était temps de se lever. Tom reposa le téléphone sur le chevet, se redressa et s'assit sur son lit. Après quelques mouvements d'étirements et d'assouplissements des épaules, il bascula ses pieds vers le sol, enfila ses chaussons et traîna des pieds jusqu'à son armoire dont il ouvrit les portes pour observer les piles impeccables de vêtements rangés par catégories et par couleurs. Pas besoin d'être élégant pour réviser, autant être à l'aise : il opta alors pour une tenue sportswear. Tee-shirt blanc, sweat à capuche gris ardoise et pantalon de survêtement gris chiné avec des impressions noires sur la cuisse gauche, puis il sortit un caleçon et une paire de chaussettes du tiroir du dressing. Maintenant, direction la salle de bains. Sans trimballer son attirail. Quel soulagement !

Sorti de sa chambre, il ferma la porte à clés. Précaution inutile, pensa-t-il lorsque le calme lui rappela qu'il avait la maison pour lui tout seul. Mais c'était instinctif, alors il continuait. Une fois arrivé dans la pièce d'eau, il déposa ses vêtements sur le plan-vasque dans un ordre précis. Le sweat, le pantalon, puis le tee-shirt, venaient ensuite les chaussettes et, pour finir le caleçon. Dans une logique d'efficacité. Un rapide tour dans les placards, Tom constata qu'Agathe avait définitivement boudé cette pièce. Peu importait, lui y retrouvait son nécessaire de toilette. Il se débarrassa de son caleçon sale, le repoussa assez loin de la douche avec la pointe de ses orteils pour ne pas le mouiller avec les éventuelles projections d'eau et actionna le jet qui ruissela dans la cabine en gouttelettes chaudes et prometteuses de détente. Les parois vitrées de la douche se couvrirent rapidement de buée. Thomas prépara shampooing et gel douche, et s'installa sous la pluie avec un soupir de satisfaction, comme s'il aspirait à un instant de bien-être et de plaisir. L'eau sillonnait dans ses cheveux et dégoulinait le long de sa nuque. En changeant de position, les gouttes coulèrent sur son torse, le long de ses abdominaux et de ses cuisses fermes. Il attrapa le gel-douche et se frictionna. La mousse blanche et odorante recouvrit son corps que la course à pieds et une discipline stricte commençaient à sculpter harmonieusement. Tom était fier des sentir les muscles sous ses doigts.

Ses ablutions terminées, il coupa l'eau et coulissa la porte vitrée pour sortir de la cabine. Aussitôt, la vapeur s'échappa de l'espace réduit et se dissipa dans l'air moite de la salle de bain. Tom attrapa une serviette-éponge et se sécha vigoureusement, mais sa peau restait légèrement mouillée, alors il enclencha la ventilation pour que l'humidité s'évacue et rende la pièce plus respirable. Voilà qui est mieux ! Une fois sec, il suspendit sa serviette sur le porte-serviettes mural, enfila caleçon, chaussettes, tee-shirt, pantalon et chaussons, ramassa son caleçon sale et nettoya le sol avec une serpillère qu'il avait dédié à cet effet. Récupérant son sweat sur le plan-vasque et le calant sous son bras, il appuya sur le bouton de la VMC pour l'arrêter et pivota sur lui-même pour faire un bref état des lieux : la salle de bains aux carrelages et meubles blancs était propre et rangée, il pouvait retourner dans sa chambre pour prendre son petit-déjeuner. Son sempiternel mug de café sans sucre, son grand verre de jus d'orange en brique pour avaler son cachet pour ses migraines, et des tranches de pain beurré.

Arrivé dans sa chambre, l'envie lui prit de lancer son caleçon sale dans la corbeille à linge, près du lit : pas chassé, pivot, mouvement de l'avant-bras façon basketball... Panier ! Acclamation du public en délire... Euh... non ! Le panier débordait. Il serait temps de passer au lavomatique. Peut-être après son petit-déjeuner, ou après sa journée de révisions ?

L'Amour, Par-delà le Temps (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant