Episode 18 : L'ignorance... ou presque (2ème partie)

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– Jamie, où tu vas ?

Je me stoppe net dans ma course.

Il est midi, je comptais me rendre dans les ''couloirs du QG'' et sécher la cantine -dis comme ça c'est très bizarre- mais sur ma route, j'ai croisé Maya.

– Le self, c'est de l'autre côté.

– Je ne vais pas au self.

Elle plisse les yeux.

– Quoi ? Mais tu vas où alors ?

– Je vais à la réunion des chefs.

Mais qu'est-ce qu'elle me raconte, là ?

– Pourquoi ?

– Je crois qu'ils nous cachent quelque chose.

Elle roule des yeux.

– Jamie, ils viennent de perdre une bataille ! C'est normal qu'ils en parlent, tu crois pas ?

– Et pourquoi ils ne nous ont pas prévenus hier, hein ?

Haussement d'épaule de la part de mon sosie.

– Ils ont dû oublier.

– Tous ?

– Mais j'en sais rien, moi !

Un long silence s'installe alors.

– Je suis certaine qu'il se passe quelque chose. Quelque chose de grave.

Sur ce, je me mets à courir dans la direction opposée à la sienne. Je l'entends hurler.

– Jamie, attends !

Mais je ne l'écoute pas. Pire même, je ne lance même pas un regard en arrière. Je dois savoir ce qui se passe, si les contacts que j'ai eu avec l'esprit de Nathan étaient bien réels, s'ils représentaient simplement ses plus grandes peurs, ou si j'ai acquis le don de voir l'avenir.

Mais dans tous les cas, il faut que je sache.

Je passe par la porte arrière du Camp et me retrouve dehors, et, comme la fois où j'étais venue avec Édouard, je marche, marche, marche, jusqu'à arriver devant un gigantesque mur. Sauf que, bien entendu, je ne me suis pas posé la question de comment j'allais l'ouvrir.

– Mlle Fish ?

Je me retourne en sursautant. C'est Édouard. Tiens tiens, je crois que j'ai trouvé la clé qui va me permettre d'ouvrir la porte...

– Vous n'êtes pas censée être ici.

J'ai un grand sourire.

– Édouard ! Justement, je vous cherchais.

– Retournez au Camp.

– Vous pouvez m'ouvrir la porte, s'il-vous-plaît ?

– Retournez au Camp.

Tout sourire déserte mon visage. Sérieusement ? Il ne pouvait pas être sensible à mon charme, celui-là ? Il fallait qu'il joue les gros durs ? Sans déconner ! Maintenant il va falloir que je le force à faire ce qu'il ne veut pas faire !

Je rentre dans sa tête, il tique, il essaie de me faire sortir de là, de se défendre, mais c'est peine perdue. Je prends le contrôle de son corps en moins de trois secondes.

– Ouvrez cette porte.

Édouard s'approche malgré lui du mur et fait exactement la même chose que la dernière fois pour faire apparaître l'entrée. Entre temps, il n'oublie pas de me lancer un regard effrayé.

Au-Delà Des ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant