Au-Delà Des Apparences

Episode 16 : Echec et mat (1ère partie)

Un des gardes finit de me menotter les poignets. Je suis certaine que ce connard a fait exprès de serrer comme un malade.

– Comment vous avez su que je viendrais ?

L'autre fou sourit de plus belle.

– Oh, ce n'était pas bien compliqué. Un copain de votre chef a été enlevé, c'était tout à fait logique qu'il envoie son meilleur élément pour le libérer.

– En fait vous aviez tout planifié depuis le début.

– Hummm... Oui. Il nous suffisait juste de vous attendre.

Si je pouvais, je lui enverrais tout de suite mon poing droit en pleine tronche.

– Qu'est-ce que vous comptez faire de nous, maintenant ?

– Ça, ça sera au sultan d'en décider.

– Donc vous comptez nous amener au sultan.

– Bien entendu. Deux membres de la Rébellion et un nouveau pion, ça devrait l'intéresser.

– Vous êtes vraiment tous les mêmes.

Le roi lance un regard à Henrick, qui vient de parler.

– Un objet, c'est ça pour vous une vie humaine.

– La ferme, où je me ferai un plaisir de te descendre.

Henrick reste de marbre, mais je sens toute l'hostilité qui se dégage de lui, et qu'il porte envers le roi. Ce dernier se retourne dans ma direction.

– Où en étions-nous... Ah oui ! Je vais vous livrer au sultan, mais avant cela, j'aimerais vous poser quelques questions.

– Des questions, vraiment ?

J'essaie de paraître la plus détachée possible, sauf que je commence à avoir les mains moites. Je hais les interrogatoires. Je suis sûre que je vais faire une gaffe, je fais tout le temps des gaffes, je ne sais pas mentir. Et je ne veux pas être la personne qui aura condamnée la Rébellion. Avec toutes les peines du monde, je tente de me défaire de ces liens trop serrés.

– Oui, vraiment. J'imagine qu'il y a d'autres personnes avec vous, vous n'êtes pas venus libérer votre copains tous seuls alors, où sont-elles ?

– Il n'y a personne.

Il hausse un sourcil.

– Vous en êtes sûre ?

– Oui.

Tout à coup, un des gardes envoie son poing dans la figure de Marc, qui s'écroule par terre en étouffant un gémissement. Je hurle.

– Mais qu'est-ce que vous faîtes ?!

– Jamie, Jamie, Jamie... Comme je n'ai aucun droit de vous touchez, il faut bien que j'exerce un autre moyen de pression pour vous faire parler. Et puisque ce jeune homme ne m'est d'aucune utilité, je peux bien le réduire en lambeaux, ça m'est égal.

Oh non, pas ça.

De l'autre côté de la pièce, Marc, ventre au sol, essaie de se relever.

– Vous brûlerez en enfer...

Sa remarque est coupée court par un violent coup de pied entre les côtes, et il se met à cracher du sang. Oh mon Dieu, il crache du sang ! Je sens alors toute sa douleur, sa colère et son dégoût, et les larmes me montent tout à coup aux yeux.

– Arrêtez !

– Où sont vos coéquipiers ?!

– Ils ne viendront pas !