Episode 15 : Passer à l'action (1ère partie)

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Je cligne plusieurs fois des yeux, avant de me redresser.

Je pensais ne pas réussir à dormir mais apparemment, je me trompais. J'ai dormi comme un bébé.

Je repousse les couvertures et me dirige vers la salle de bain. Au moment même où je croise mon reflet dans le miroir, je grimace. On dirait un vieux zombi. Je ne dois pas avoir si bien dormi que ça, finalement... Je retire un à un mes vêtements puis monte dans la douche. Je vais me laver, et longtemps.

Dernièrement les choses se sont passées trop vites, j'ai besoin de faire une pause, de faire un point dans ma tête. Et quoi de mieux que laisser de l'eau tiède couler sur tout son corps pendant plus d'une demi-heure ?

Une demi-heure et quarante sept secondes plus tard, je me décide à sortir de là, et commence à enfiler des sous-vêtements propres. Après ça, même si je n'en ai absolument pas envie, je mets la combi beige de Jim, puis sors de la salle de bain pour ouvrir l'armoire. Est-ce que je porte la perruque et les lunettes maintenant ?

– Salut.

Je fais un bond de trois mètres de haut tandis que mon cœur se met à battre la chamade. Il ne m'en faut pas plus pour faire volte face, apeurée.

Oh. My. God. C'est Nathan...

Mais qu'est-ce qu'il fait là, ce triple nul ?!

Comme je n'ai ABSOLUMENT pas envie de lui parler, je me presse vers la porte. Le problème c'est que, comme il est posté en plein milieu de la pièce, je suis obligée de passer à côté de lui pour sortir. Et il ne se fait pas prier pour m'en empêcher.

– Attends, s'il-te-plaît.

Il m'attrape par le poignet, et je le repousse.

– J'ai pas envie de parler avec toi.

Je croise les bras. Il me semble que c'est la première fois que je le vois habillé d'un sweat à capuche, et surtout, que je le vois porter une capuche. C'est très bizarre.

– Je comprends...

Ah bon, il comprend ?! Non, je pense qu'il ne comprend rien, rien du tout même ! Je le hais.

– ... mais je... je voulais m'excuser pour l'autre jour.

Je lui lance un mauvais regard. Parce que maintenant, monsieur joue la carte du bégaiement, du mec mal à l'aise ?! Il se fout de ma gueule, là ?!

– T'excuser ?! De quoi, d'avoir essayé de me tuer ?!

– Je ne t'aurais jamais tué.

J'ai un petit rire.

– Oui, sinon tu aurais détruit ta botte secrète et toutes tes chances de gagner la guerre !

– Non.

Il me fixe.

– Je ne t'aurais jamais tué.

Il n'en ajoute pas plus et tout à coup, c'est moi qui me sens mal à l'aise. J'en ai vraiment marre de ces phrases énigmatiques qui ne veulent absolument rien dire ! Il ne pourrait pas être plus clair, pour une fois ?!

– Tu as autre chose à me dire ?

– Est-ce que tu acceptes mes excuses ?

Je lève les yeux au ciel.

– Qu'est-ce que tu veux que je fasse d'autre ? Te planter avec un couteau ?

– Arrête tes sarcasmes et réponds à ma question.

J'ai une moue de dégoût. Tiens, le véritable Nathan est de retour !

– S'il-te-plaît.

Je l'observe. On dirait vraiment qu'il attend une réponse, si possible positive, que toute sa vie dépend de ça, alors je lui donne ce qu'il veut avec un soupir désespéré.

– Oui, c'est bon, j'accepte tes excuses.

Son visage se détend, et un sentiment traverse son visage. Sauf que je ne parviens pas à savoir de quoi il en retourne. Ça m'arrive beaucoup trop souvent, en ce moment.

– J'espère que tu es prête pour cette mission.

– Bien sûr que je suis prête, qu'est-ce que tu crois ?

– Je ne crois pas, je me base sur des faits.

– Il n'y a pas encore eu de faits.

– C'est bien pour ça que je dis ça.

Il s'approche de moi, un peu trop près à mon goût, tend sa main droite dans ma direction, me tapote maladroitement l'épaule, avant de retirer presque aussitôt son bras, comme s'il venait de se brûler.

Qu'est-ce qu'il a voulu faire, là ?

– Essaie de ne pas mourir, d'accord ?

– Oui, sinon tous tes plans tomberaient à l'eau, je sais.

– Non.

Hein ?

Je rêve ou ses yeux viennent de se poser sur mes lèvres ?! Son regard remonte soudain le long de mon visage pour venir me scruter dans le blanc des yeux.

– Essaie de rester en vie. C'est tout.

Et il me contourne, avant d'ouvrir la porte.

– Je te souhaiterais bien bonne chance, mais ça porte malheur.

La porte se referme derrière son sweat à capuche.

C'était la discussion la plus étrange que j'ai jamais eu avec Nathan. Et pourtant, j'en ai eu des discussions étranges avec lui...


Au-Delà Des ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant