Episode 9 : Lui ne servira à rien (3ème partie)

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J'ouvre la porte qui donne sur la mystérieuse pièce, puis la referme aussitôt sous le nez d'Édouard après, bien sûr, lui avoir lancé le plus mauvais regard du monde. Mais monsieur n'a pas bronché. Ah, saleté de stoïcisme !

Enfin bref. Je m'approche du seul mobilier qui se trouve dans cet endroit uniformément blanc -et laid- c'est-à-dire, le bureau, et il ne me faut pas longtemps pour remarquer que, derrière le dit bureau, il y a une chaise à roulettes. Avec un homme assis dessus. Sauf que je ne peux pas voir de qui il s'agit, parce qu'il est de dos.

– J'ai appris que tu avais gagné une certaine notoriété au Camp. Je te félicite.

Je sursaute. Mon Dieu, mais je reconnais cette voix, c'est celle de... Le fauteuil se tourne dans ma direction. Non mais j'hallucine ! Je ne m'étais pas trompée, c'est bien lui !

– Nathan ?!

Le psychopathe a un large sourire devant mon air ébahit.

– Mais qu'est-ce que tu fiches ici ?!

Il pose ses deux mains sur la table.

– On m'a dit que tu voulais me parler, alors je suis là.

Je grimace.

– T'étais obligé de faire tout ce foin ?

– De quel foin est-ce que tu parles ?

– Du : vous devez retourner en prison parce qu'on est con et qu'on vous a laissé partir trop tôt ?

Il ne s'offusque pas de ma remarque, pire même, son sourire s'agrandit. Je commence à être mal à l'aise.

– Jamie, Jamie ! Tu penses vraiment que ça aurait été judicieux de ma part de montrer à tout le monde que tu avais rendez-vous avec le chef ?

Là, il n'a pas tort...

– Ouais, mais n'empêche que je suis passée pour une délinquante...

– Tu t'en remettras.

Je reste sans voix. Non mais d'où il se permet de dire ça, d'abord ?! Qu'est-ce qu'il y connaît, à ma vie ?! Rien du tout, alors il se la ferme !

– Mais je t'en prie, assieds-toi.

Il me montre la chaise en bois toute rikiki devant lui, et je ne peux m'empêcher de grimacer.

– Non, ça va allez, merci. Je suis bien debout.

– J'insiste.

– Non, ça va, je te jure.

Tout sourire déserte alors son visage. Mauvais, très mauvais signe. Il se lève, contourne son bureau par la gauche, m'attrape par les épaules, me fait un croche pied et, sans vraiment avoir compris comment, je me retrouve assise sur la chaise. La bouche grande ouverte, je le regarde se rasseoir tranquillement dans son fauteuil. Je suis effarée.

– Voilà.

Je fais la moue. Sérieusement ? Il est content de ce qu'il vient de faire, là ?

– Je crois que tu as un sérieux problème avec le mot ''diplomatie''.

Il me sourit, avec les dents -beurk- et je me recale sur ma chaise.

– Et toi avec le mot ''discipline''.

Pas mal. Il a réussi à retourner mes propres arguments contre moi. Vraiment pas mal.

– Mais revenons-en à nos moutons. Pourquoi voulais-tu me parler ?

Au-Delà Des ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant