Episode 20 : La fin de la Rébellion ? (4ème partie)

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Je me précipite dans sa direction.

– Marcos !

Je m'arrête net devant lui, soudain prise par une espèce de frayeur irrationnelle. Les yeux de Marcos sont rougis, on dirait qu'il a pleuré, il a des coupures partout, du sang partout, et même du sang qu'il ne devrait pas avoir. Mon intuition me hurle un mot, un seul, une seule chose qui a pu le mettre dans un état pareil, mais je ne peux pas le croire. Je ne veux pas y croire. Mais, malgré tout, je pose la question.

– Prune ?

Une larme coule de ses yeux, et il secoue la tête. En tremblant.

Non. Non, pas Prune. Elle... elle était si jeune, elle avait toute la vie devant elle... Elle ne peut pas être morte...

J'ai soudainement l'impression d'avoir perdu quelque chose, là, tout au fond, au plus profond de mon être. Quelque chose que je ne pourrais jamais retrouver.

Sans que je m'en rende compte, des larmes se sont mises à couler sur mes joues.

– Elle a été vaillante jusqu'au bout, tu sais. Presque plus brave que tous les combattants experts...

La voix de Marcos a déraillé, et la mienne n'arrive même pas à parler. J'ai quelque chose de coincer au milieu de la gorge, qui m'empêche de sortir un son, ou bien même de respirer correctement.

C'est douloureux.

– J'espère qu'elle a trouvé un monde meilleur...

C'est tout ce que j'arrive à sortir. Alors qu'une multitude de pensées se bousculent dans ma tête.

Marcos me prend alors doucement la main.

– Ne pleure pas. Elle n'aurait pas voulu qu'on pleure.

J'essuie furtivement mes larmes.

– Oui, tu as raison.

Pour autant, je suis toujours aussi mal. Et je ressens un grand vide.

– Marcos, nous avons besoin de vous pour évacuer tout le monde.

Je me retourne vers Édouard, sans vraiment faire attention que c'est lui, et une nouvelle larme coule de mes yeux, sans que je parvienne à l'arrêter.

– J'arrive.

Marcos me lance un dernier regard, me lâche la main, puis s'en va avec Édouard. Je me retrouve seule. Et pendant un moment, j'oublie que je suis sur un champ de bataille.

– Jamie ?

Je tourne la tête. C'est Nathan.

– Ça va ?

Je hausse les épaules. Je ne sais pas pourquoi, mais tout à coup, j'ai envie de le frapper. À cause de sa question stupide. Parce que je suis certaine qu'on voit parfaitement que ça ne va pas. Mais je me sens tellement affaiblie, fatiguée, exténuée, que je n'arrive même pas à bouger ne serait-ce que le petit bout du doigt.

Des larmes recommencent à couler sur mes joues.

– Je ne sais pas... Est-ce que tu crois qu'on se sent bien quand on apprend la mort d'un proche ?

Son visage se ferme, et je ne sais pas si c'est parce qu'il n'en a strictement rien à faire ou parce qu'il cherche à me cacher une émotion.

– Je suis désolé.

Étrangement, le ton de sa phrase m'apaise un peu. Et j'ai envie de pleurer deux fois plus. C'est ce moment que je choisis pour lui sauter dans les bras.

Au-Delà Des ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant