Episode 16 : Echec et mat (3ème partie)

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C'étaient ses dernières pensées, son dernier soupir. Ses yeux se révulsent et sa main tombe au sol.

– Non, Henrick !

Il ne parle plus, il ne bouge plus, il... il ne respire plus. Il... il est mort ? Non, non !! Ce n'est pas juste !

– Henrick...

Je me mets à pleurer sans pouvoir m'arrêter au dessus de son corps sans vie. J'ai mal, j'aimerais juste entendre son cœur battre, mais il n'y a rien, pas un seul battement, même pas un seul bruit. Rien. Parce qu'il est mort. Les sanglots redoublent tous seuls dans ma gorge, j'ai l'impression d'être vide, que le monde entier vient de s'écrouler autour de moi.

Un homme a perdu la vie. Devant moi. Un homme que j'aurais voulu connaître, un homme que Nathan connaissait bien. Et je n'ai rien pu faire pour empêcher ça...

– Jamie !

Je sens que quelqu'un me prend par l'épaule, mais je le repousse.

– Il faut qu'on parte !

C'est Marc. Et c'est un monstre.

– Non, on ne peut pas le laisser là !

Non, on ne peut pas. Sauf quand on est un monstre.

– Jamie. Jamie, regarde-moi.

Je tourne la tête dans la direction du Talent. Il a le visage pâle, écrasé par la culpabilité. Je me suis trompée. Ce n'est pas un monstre.

– Moi aussi ça ne me fait pas plaisir de le laisser là, mais on doit y aller.

– Mais... Il m'a... il m'a sauvé la vie...

Je réprime un nouveau sanglot, pendant que de chaudes larmes coulent toutes seules sur mes joues.

– Je sais, je sais, mais il n'aimerait pas nous voir nous morfondre sur son corps en attendant de se faire descendre par le Fédération. Il voudrait qu'on reste en vie.

Je regarde Marc, et réalise à cet instant que l'alarme intrusion a été déclenchée, et que trois hommes de plus sont allongés sur le sol. Marc a raison. Nous devons partir.

Le petit ami de Jim m'aide à me relever, et nous commençons à courir, après que j'ai jeté un dernier regard à Henrick.

Au corps d'Henrick.

En chemin, nous croisons un nombre incalculable de gardes, que je neutralise avec mon don sans même les regarder. Je suis tellement triste et en colère qu'actuellement, je pourrais tuer n'importe qui s'il le fallait.

Marc et moi finissons enfin par atteindre l'arrière de la prison, au rez-de-chaussée. Comme Jim me l'avait dit, c'est un cul-de-sac. Sauf que je ne vois pas d'entrée...

– Attention, les deux fugitifs se trouvent actuellement dans la Zone Sud du couloir principal. Je répète : les deux fugitifs se trouvent actuellement dans le Zone Sud du couloir principal.

Et merde. Ils ont dû réactiver les caméras de surveillance...

– Il doit sûrement y avoir une faille quelque part.

Je regarde Marc, qui est en train de donner des coups d'épaules à toutes les parties du mur. J'ai presque envie de le plaindre.

Je remarque alors une petite trace sur le mur, près du sol, presque microscopique. Mon regard se déplace à droite, puis à gauche, et une évidence me saute aux yeux. C'est un carré ! C'est notre carré de sortie ! Je me précipite sur lui.

– Marc, je l'ai trouvé, viens m'aider !

Le Talent et moi poussons de toute nos forces sur le mur, jusqu'à ce qu'un énorme bloc de ciment s'écrase au sol. Nous sortons aussitôt. Nous sommes libres ! Nous sommes libres !

Au-Delà Des ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant