Partie 4 - Quartier libre

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Lendemain.

Je me suis réveillé vers 9h je me rappelle. Ravi était là, étendu de tout son long sur son lit, pas déshabillé, pas démaquillé. Vous voyez le style du gars qui se jette dans un triple-salto avant pour se coucher et qui s'endort dans les airs avant même d'avoir atterri sur le matelas. En tout cas il produisait un joli ronflement. Moi j'étais frais comme un gardon, bien reposé, toujours aussi silencieux et délicat. Délicatement j'ai soulevé ma couverture, silencieusement je me suis levé pour rejoindre la petite salle de bain. Doucement j'ai refermé la porte derrière moi et consciencieusement j'ai fermé le loquet. Je me retournais pour m'adosser à la porte, les mains toujours dans le dos. Ouf ! Je me dirigeais vers la glace et inspectais les dégâts. Aucun bouton à l'horizon, peut-être les yeux un peu gonflés... Pas besoin de douche ni de maquillage comme nous allons répéter cet après-midi -ils vont être dans un état...-, on nous maquillera après.

Bon en gros je m'habille et je file affronter la journée. Je refais le même machine à l'envers : loquet, porte, marcher dans la chambre. Atteindre le placard, l'ouvrir, prendre mes fringues. Heureusement je prévois toujours tout à l'avance, je n'ai eu qu'à attraper un cintre tout prêt. Tenue du jour : jean stretch bleu marine aux genoux déchirés, chemise blanche de flanelle, chaussures noires. Simple et efficace. Deux minutes et trois enjambées de danseuse étoile plus tard je referme la porte de la chambre, et file d'un pas assuré dans le couloir de l'hôtel encore très calme, directement vers le réfectoire. Je savoure l'idée d'un petit déjeuner seul dans une pièce ensoleillée, avec pour voisins quelques autres âmes qui se réveillent doucement, profitant d'un croissant au beurre dans un anonymat total possible ici et disparu depuis longtemps en Corée... C'est avec un grand sourire sur les lèvres que je franchis donc les portes et ... que mon regard tombe en tout premier lieu sur Ken. Scrogneugneu ...

« - Léo-ssi ! Viens t'asseoir avec nous ! m'invite Ken d'un grand geste de la main, catapultant au passage des miettes de son croissant. Double scrogneugneu. Grillé.

- J'arrive... Je tire une chaise, pose mes fesses dessus. Tu es seul ? Comment as-tu pu te lever aussi tôt avec ta cuite ?

- Non je ne suis pas seul Hongbin est allé chercher son repas ! Bah je n'ai pas trop bu hier, je voulais pas à cause du show, et lui non plus, enfin pas assez pour s'écrouler. Donc nous ça va, par contre les autres dorment encore et ils en tiennent une sérieuse. précisa t-il en agitant sa main afin de souligner le truc. Ken est très gestuel oui.

Je jette un œil et voit effectivement Hongbin derrière un comptoir, super mignon même si il ne sourit pas. Une paire de pince en métal dans la main, il hésite devant le buffet.

- Bon bah je reviens je vais me chercher à manger aussi.

- Ça marche ! C'est à volonté alors sers-toi.

À volonté ? Ohoh ! Voilà des mots qui me remontent illico le moral ! Je passe prendre plateau, couverts, mug etc ... Et me dirige vers mon objectif : la nourriture ! Bon le buffet n'est pas folichon, mais il y a de quoi satisfaire un estomac malgré tout : échantillons de confitures et nutella, pain au chocolat, aux raisins, croissants, boissons chaudes, et un petit côté salé pour les amateurs de fromage et jambon le matin. Pour ma part et en toute gourmandise, me pourléchant les lèvres tel un gosse, je fais main basse sur le nutella et les viennoiseries. Un chocolat chaud, un jus d'orange et on y va ! Sourire revenu aux lèvres et plateau bien chargé, je file avec mes trésors comestibles rejoindre Ken et Hongbin qui ont commencé à tartiner leurs tartines.

- Bon ap' les gars !

-Merchi toi auchi ! tente de prononcer Ken la bouche pleine.

-M'ci... répond tout doucement Hongbin, les sourcils froncés, le front appuyé dans la main. Le réveil a visiblement été un peu plus dur pour lui...

Je repense à sa gentillesse d'hier. J'ai envie d'être gentil avec lui. Je fais un gros effort pour lui dire :

- Tu devrais prendre du café noir, ça t'aiderait contre ta gueule de bois...

Il relève la tête les yeux ronds, tout surpris que je lui ai adressé la parole. Ken lui a le nez -littéralement- dans son chocolat. Ma voix était si faiblarde bon sang je suis nul, puis tout le monde connaît ce conseil, il va me croire arriéré... Rah je me déteste. J'étais en train de réfléchir à tout cela en 1/10ème de seconde quand j'ai vu son grand sourire transfigurer son visage et sa voix me dire :

-Tu es gentil Léo merci ! Mais ne t'en fais pas ça va aller ! Je n'ai pourtant pas bu tant que ça mais ... Je ne sais pas ça doit être le voyage, je supporte mal l'avion. Ah il a vraiment un sourire d'ange. Surtout avec ces paroles . Moi je déteste mon sourire je ressemble à un canard. Je restais là comme un rond de flan -oui je sais y'à pas de quoi en faire un fromage, mais je n'avais VRAIMENT pas l'habitude de lui parler- ; quand Ken interrompit mon moment de flottement :

- Les gars, l'agence m'a expliqué le programme du jour : quartier libre jusqu'à 13h, et après on va à la salle répéter toute l'aprèm. Concert à 20h. Faîtes ce que vous voulez moi je reste manager les autres pour les aider à émerger à leur réveil.

Quartier libre humm ... Ma première pensée est de bouquiner dans la chambre, mais la partie ''YOLO'' de moi se dit que je devrais aller visiter un peu la ville. Je réfléchis aux arguments deux secondes et me rappelle que Ravi ronfle dans la chambre, et que quand il va se réveiller il va grandement troubler ma lecture avec son état comateux. Bon la virée en ville l'emporte ma foi. Après tout il fait soleil et froid, le temps que j'aime, et je ne sais pas quand j'aurais l'occasion de retourner à Budapest, akka ''la perle du Danube'' qui est, à ce que l'on dit, une des plus belles villes d'Europe.

- Léo-hyung tu viens en ville avec moi ? Ça nous donnera l'occasion de papoter, nous sommes rarement seuls. Si mon respect de l'orthographe ne me l'interdisait pas j'aurais rajouté le smiley sourire à la fin de sa phrase, pour représenter son expression. Je comptais y aller. Je n'aime pas sortir en public seul. Ça me fera du bien. Ça me donnera l'occasion de le connaître. Je suis trop curieux de comprendre ce qu'il s'est passé hier soir. Bref j'accepte immédiatement :

- Ok.

- Cool ! On repasse par nos chambres après le petit-dej' et rendez-vous devant l'hôtel 20 minutes après, ça te va ?

- Oui. »

Il me sourit -il passe sa vie à sourire; en même temps c'est une arme fatale chez lui-, et mord avec entrain dans son croissant. Ken quant à lui n'a pas arrêté de manger. Du coup je fais comme eux je mange, mais en mon for intérieur je cogite, je me prépare mentalement : je vais passer plusieurs heures avec quelqu'un que je ne connais pas bien, dans un lieu que je ne connais pas non plus, à parler de moi et à l'écouter parler de lui. C'est toujours très fatiguant pour moi ce genre ''d'épreuve''.

Cameo | LeoBin (VIXX) |  FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant