Partie 1 - VIXX en Hongrie

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Septembre 2014, Hongrie. Vous ne vous attendiez pas à ça hein ? Et bien oui ma propre expérience, mon propre vécu eu lieu en Hongrie, lors de notre déplacement à Budapest pour la tournée VIXX Fantasya. Nos Hungarian Starlights nous avaient attendus devant l'hôtel réservé par notre agence. Des pancartes à nos noms, des cris, des ''Oppa !'' à peine sortis du taxi. Un voyage dans un nouveau pays, je regarde autour de moi, la main sur la portière ouverte, et n'y voit rien d'autre que des bâtiments tristes et monotones guère dépaysants... Je lève le nez pour tomber sur un ciel mitigé : pluie ou neige ? Il tombe une espèce de poix humide, collante et glaciale bien entendu.

« - Bon Léo-ssi c'est pour aujourd'hui ou pour demain !? » me balance Hyuk, attendant de pouvoir sortir de la voiture.

Ça commence bien ...

Finalement nous descendons tous, et miracle, nous arrivons à extirper toutes nos valises entassées dans le coffre. Je regarde la scène en silence, N se recoiffe, Hongbin a ses fossettes et Ken son sourire de Barbie vissé sur la visage : tout va bien. Nous nous dirigeons, nous, toussh les membres telle une seule entité vers l'accueil, puis vers nos chambres. L'hôtel n'est pas de tout premier luxe -c'est toujours comme ça avec nos maisons de production-... Le budget part dans les comebacks, pas dans notre confort. Il faut être accroché pour être idole... Les couloirs sont rectilignes, dans un espèce de gris muraille passé qui tourne au vert d'eau, le sol recouvert d'une carpette noire bas de gamme. Ça et là, les traditionnels tableaux de paysages.

« - Bien ! lance N notre leader. Léo et Ravi ensembles ! Puis Hyuk avec Ken et pour finir Hongbin et moi. Pas d'objections ? »

Silence unanime. Pas d'objections.

Toujours en silence, debout, ma valise et mon sac de voyage à la main, j'emboite le pas de Ravi qui pénètre dans une chambre qui doit être aussi fade et morne que les couloirs, qui ... Qui surprise ! La chambre est petite mais propre, les murs sont blancs et les têtes de lit en bois de noyer; il y fait clair, il y fait propre. Cerise sur le gâteau : un bouquet de fleurs (fausses bien sûr, il ne faut pas trop en demander) trône sur un guéridon et apporte une touche de couleur. Au moins nous dormirons bien.

Quelques heures passent, nous nous installons, récupérons de l'avion et du décalage horaire. Chacun notre tour nous prenons une douche, allons voir les autres dans leur chambre, échangeons des vannes foireuses. Mais je me sens las. Je suis maladivement timide, jamais à l'aise avec les gens, même avec ceux que je côtoie tout les jours. Les autres doivent penser que je cache quelque blessure, ou un monde secret, que sais-je encore... Et bien non, rien de tout cela. Je suis juste moi. Le moi qui garde secrètes ses opinions arrêtées et qui croise hermétiquement les bras, le moi qui voit chaque main tendue dans ma direction comme une agression. J'ai vraiment la sensation d'être un poids parfois ... Mais non on est un groupe, alors on passe outre. On fait souvent semblant, pour ne pas casser l'ambiance, mais l'esprit d'équipe est là, et parfois de vrais liens se nouent.

Les autres membres sont gentils avec moi dans l'ensemble. N, notre leader, est bizarrement le plus enfantin et capricieux du groupe, il se recoiffe sans arrêt et veut être sous le feu des spots. Hyuk, notre maknae, est un peu réservé aussi, sauf quand il éclate de son gros rire. Ken notre chanteur principal et Ravi qui est notre rappeur sont les deux membres avec lesquels j'ai le plus d'affinités. Ken car il est un peu la maman du groupe, il prend à sa façon soin de chaque membre et fait attention à ne blesser personne, ce qui fait que je reste en sa compagnie sans appréhension -contrairement N qui me blesse souvent en me ''taquinant'' sur ma timidité...- ; et Ravi car il respecte mon besoin de solitude. Si nous avons la même chambre il ne va pas fouiller dans mes affaires, il ne me dérange pas si je lis, il me traite normalement. Celui avec qui je m'entends le moins est Hongbin ... Je ne saurais pas vraiment expliquer pourquoi, car il ne s'est jamais rien passé de concret entre nous, mais il me donne toujours cette impression de se moquer de moi ... Enfin peut-être que je fabule, j'ai tendance à vite monter sur mes grands chevaux.

À 21h nous nous réunissons tous dans la chambre de N pour manger. Comment ça je fais une erreur ? Non non nos agents nous ont bien prévenus d'apporter notre propre nourriture, car les repas à l'hôtel ne sont pas compris durant le séjour, juste le petit déjeuner compris ... Pas d'inquiétude ! Hyuk et Ken en véritables petites fées du logis nous ont préparé des ramyeons et du tteokbokki bien chauds et assez épicés pour réveiller un mort. Assis tous en rond nous dégustons nos plats. Je suis sur mes genoux à la japonaise, Hongbin est assis en tailleur et N est carrément affalé au sol. Ravi commence à parler du concert que nous devons donner demain. Je crois qu'il parle de son étonnement du nombre de fans présentes ici, en Hongrie. Moi comme d'habitude je décroche très vite et me met à observer la chambre, en détaillant les différences avec la nôtre. Elle est en réalité strictement identique hormis le fait que les fleurs -toujours fausses- sont ici des mimosa jaunes à la place de mes roses rouges. Le lit de Hakyeon est défait et jonché d'emballages de bonbons divers ... Le lit de Hongbin est défait aussi, et couvert de vêtements et sous-vêtements. Humm je suis le seul à avoir des bouquins je crois.

« - Hey Léo ! LÉO ! » m'apostrophe Ravi.

- Et ben tu dois pas rigoler souvent avec lui le soir, ricane N, une fois de plus.

Je me tourne vers lui en décochant un regard que j'espère noir. Mais Monsieur s'en fout totalement.

- On parlait de faire le mur ce soir, ça te dit de rester avec nous ? demande gentiment Ravi.

- Comment ça ? je ne comprends pas. Vous entendez quoi par 'faire le mur' ?

- Ben on pensait aller chiper discrètement quelques bouteilles d'alcool dans les cuisines et faire une petite fête improvisé dans cette chambre !

Je regarde Ravi, bouche bée comme si il venait de perdre la raison. Ce dernier connaît un peu trop bien mes réactions et continue sans me laisser le temps de protester :

- Écoute nous l'avons bien mérité je pense ! Depuis combien de temps n'avons-nous pas eu de vrai repos ?? Nous avons sortis le dernier album, fait la promo, entamé la tournée, sans parler des shows télé, des interviews et des séances photos ... Tu n'a pas envie de te détendre vraiment et de t'amuser pour une fois ?  tirade t-il pour défendre sa cause.

Voici le discours qui résonne dans ma tête : ''Et bien ... non. Je pense que je fais partie de ces gens qui pour trouver le repos lisent en silence sous le soleil, ou vont se purger de l'air de la mer au soleil couchant. Que je n'ai aucune envie d'assister à cette soirée et qu'une fois de plus je vais complètement m'isoler. Que je ne pense pas que boire la veille d'un concert soit raisonnable, surtout avec le décalage horaire.'' Et pour finir j'aurais jeté un regard circulaire sur les membres signifiant ... ''Vous me décevez''. Je pense tout cela, mais je dis juste :

- Non merci. Ça ne m'intéresse pas. Silence. Puis le soupir de N, moqueur et prévisible.

Je me lève en silence et me dirige vers la porte, la main sur la poignée je me retourne et dit à mon colocataire

- Essaie juste de ne pas faire de bruit quand tu entreras dans la chambre s'il te plaît. » puis je sors et ferme la porte. La main toujours sur la poignée, adossé au chambranle, je me sens mal, je me laisse quelques instants pour souffler. Je me sens mal car je me sens encore rejeté, isolé, différent d'eux. Parfois je déteste être comme cela, mais je déteste tellement leurs centres d'intérêts. Je bascule ma tête en arrière et respire profondément quelques secondes, puis je les entends à travers la porte.

Cameo | LeoBin (VIXX) |  FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant