Des jours,des semaines et des mois passèrent, je voulus m'évader, tout oublier et enterrer cette jeune fille sensible,naïve et gentille que je fus jadis.
J'ai blâmé le monde pour ce qu'il m'a fait.Ce monde,il m'a aujourd'hui forgée.Il a aujourd'hui fait de moi prisonnière d'une haine incommensurable.Pour prendre un nouveau départ, je me suis surnommée Evil,j'ai coupé les ponts avec tous sans exception, allant de Ndeye à Mariama. Cette dernière qui me détesta aux premiers abords,je n'allais quand même pas suivre une personne qui s'en foutait de moi, qui me prenait pour une parfaite matérialiste.Et pour ce qui est de Ndeye, je me suis rendue compte qu'elle était,à part maman, celle qui me montrait de l'affection.
De l'affection, sans rien attendre en retour,au moment où tout le monde me tournait le dos, elle était là.
Le problème en était que,je ne pouvais pas détester mère et aimer fille et elle constituait un barrage pour ma vengeance vis à vis de sa mère. Alors, je me suis dis qu'un sacrifice s'impose.J'ai brûlé tout ce qui me liait à eux sauf l'album photo que je ne regarde plus d'ailleurs.
Ma mère,dans son lit de mort,m'avait demandé de partir au village, à notre vingt deuxième anniversaire,pour donner notre offrande c'est à dire du lait caillé aux ancêtres,ma "jumelle" et moi, si bien sûr, je la retrouvais un jour.
Mais, je ne l'ai pas fais, je ne voulais et ne pouvais pas me permettre d'aller là bas.
Avec monsieur Dasylva et la gouvernante, Jeanne, ça allait super bien même.Jeanne m'a ouvert son cœur,on s'est rapproché toutes les deux et un soir, après un cauchemar très flippant, je me suis réveillée en pleine nuit et allai toquer dans sa chambre, elle me rassura, me dorlota et me choya comme jamais.
Le lendemain, il fallait que je parle, et pas de n'importe quoi, mais de mon vécu et ce jour là, je me suis vue lui narrer, toute mon histoire.Elle m'a seulement écouté, elle ne m'a pas jugé comme l'aurait fait quelqu'un d'autre.
Et de là, est née une véritable complicité.
Sauf que monsieur le sanguin,André, ne me calculait pas et c'était mieux ainsi, une personne ennuyeuse de moins.
Stéphane avait une entreprise de mode.Ça m'étonnait un peu qu'il soit homo car c'est dans les pays occidentaux,à travers les téléfilms, que je voyais, le plus souvent, les hommes stylistes homo.
Il avait peut être ses raisons, je m'en fichais pas mal.
Je n'ai jamais mentionné le fait que j'aimais dessiner, et ce, depuis petite.
Un jour , en entrant dans ma chambre, j'ai vu Stéphane, confortablement installé, entrain de matter MES croquis.
Moi:Stéphane!Dis-je surprise.Que faites vous dans ma chambre?
Lui:Ah, j'étais juste de passage très chère.
Moi:je ne badine pas avec ça monsieur, vous êtes entrain de violer mon intimité. Que ça ne se reproduise plus.
Lui:Evil, je t'arrête tout de suite, je ne suis pas entrain de violer ton intimité, je passais juste et......Je le coupai
Et puis quoi,un viol, c'est toute pénétration illégale, si vous ne le savez pas.Évitez ce genre de chose Dasylva.
Il partit mais fit démi tour et me lança :
Je ne savais pas que tu étais aussi créatrice, je suis styliste et si tu as besoin d'aide, je serai là.
Sur ce , il partit. Ouf!Je me laissai tomber sur le lit.
En ce moment, je ne suis pas fière de moi, maman a souffert sans que je puisse lever le petit doigt.Je ne serai tranquille tant que je n'aurai vengé sa mort et sa souffrance, ils ressentiront jour pour jour ce qu'elle a pu ressentir.
Deux ans après, j'avais pas changé, même si Stéphane et Jeanne voulaient le contraire.Le destin empoigne qui il veut,quand il veut, dans le sens de vos désirs, il vous apporte plénitude mais souvent, il heurte et déséquilibre, alors on subit.Il y a un jour où on perd complètement les boules, un jour où on accumule un cocktail de sentiments moroses, ce jour qu'on aimerait effacer de notre vie.
Pourquoi?pourquoi Stéphane nous a t-il caché sa maladie.
Ce fut un dimanche inoubliable,j'aidais Jeanne à mettre la table pour le petit déjeuner.Soudain,j'entendis des gémissements, je me disais que mon cerveau me jouait des tours mais ce fut plus clair lorsque ces gémissements devinrent de plus en plus forts.
À ma plus grande surprise,c'était mon sauveur.Jeanne, André et moi nous sommes tous retrouvés dans sa chambre.Ils se sont dépêchés d'appeler son médecin.
Stéphane fut alité, il ne voulait en aucun cas aller à l'hôpital.Il disait que l'hôpital ne ferait qu'aggraver son cas, il ne supportait pas l'odeur des suppurations et d'éther mêlée.
Sacrée Stéphane!Il enchaînais crise sur crise, c'est quand il s'est évanoui un soir que son médecin nous avoua qu'il lui avait diagnostiqué un cancer du sang, ça fait maintenant cinq ans et qu'il est en phase finale.
André et Jeanne en furent déboussolés . André, lui, était au bord de la folie.Là, je voyais un André souffrant,un André perdu pas l'André sûr de lui et arrogant.De la tristesse! Je n'en ressentais aucunement.
De la colère! Encore moins.
De la culpabilité!Ouï
Ouï, je me sentais coupable.Allez savoir pourquoi.Peut être que je suis maudite.Me disais je.
Partout où je suis,je ne répands que malheurs et les paroles de Kiné me revenaient à chaque fois . Aujourd'hui, j'eus la confirmation que je n'étais autre qu'une enfant de malheur comme elle avait si bien l'habitude de le dire.Voilà maintenant une semaine que je refusais d'aller dans la chambre de Stéphane, je ne voulais et ne pouvais le voir.André, avec qui je parle maintenant, depuis qu'on a su la maladie de son père et Jeanne m'en voulaient d'avoir abandonné mon sauveur.
Le mot "abandon"était beaucoup trop car je n'ai jamais vraiment tenu à Stéphane.Il y avait un barrage entre lui et moi, je ne sais pas si c'est son sexe mais c'était compliqué.Un soir, André et Jeanne vinrent toquer à ma porte.
André:Evil, papa a besoin de toi, s'il te plaît, ne le repousse pas. Dit il les yeux larmoyants.
Moi:Je ne peux pas le voir, c'est tout.Dis je d'un ton que je voulais ferme.
Cette fois, c'est Jeanne qui prit la parole:je ne sais pas ce que tu as pu vivre pour être sans cœur jeune fille. Ton égoïsme nous dépasse tous même si on ne te le dit pas.Penses tu à ceux qui ont vécu pire que toi?
Arrête de te voiler la face tu n'es pas comme ça je te connais.ARRÊTEZ JEANNE!VOUS NE ME CONNAISSEZ PAS.Est ce que vous êtes là, quand le soir je suis toute seule, quand je me contemple devant le miroir?Connaissez vous mes sentiments intérieurs?À ce que je sache vous n'avez pas ce pouvoir alors épargnez moi vos"conseils". Dis je avec mépris
Ils se levèrent et sortirent comme ils étaient entrés.Ouf!Les paroles de Jeanne me travaillent et le visage morose d'André revenait à chaque fois. Je tournai la tête de gauche à droite pour ne plus y penser. Après tout, je ne faisais pas parti de cette famille.
@mamanthiam2001 pour vous servir
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Incomprise (Terminée)
Ficción GeneralVenez découvrir le petit monde dans lequel je vis à travers mon imagination. C'est l'histoire d'une jeune fille née dans un village situé au sud du Sénégal. Ma mère et moi avons été expulsées du village à cause d'une erreur dont elle n'était pas fau...