En résumé,Dasylva rendu l'âme un mercredi matin.Apparemment lors de son agonie,il était entouré de ses deux enfants,de Jeanne et de son avocat.
Évidemment ils étaient tous tristes car la perte d'un être cher est difficile voire impossible à surmonter.On apprend seulement à vivre avec car on ne peut dire qu'un demain sans eux sera pareil à un hier avec eux.Fort heureusement le défunt n'était rien d'autre que mon sauveur,celui qui m'a d'abord anéantis avant de venir à mon secours (deum ray la dialé la)
Leurs cris et pleurs de détresse provenaient de ma chambre,on aurait dit.Mes oreilles bourdonnèrent et je me levai en sursaut,ils électrisèrent mon cortex cérébral provoquant ainsi de fortes migraines.
Pleurer?Crier?Implorer?Armes dérisoires contre la volonté divine.
Ce même Dieu qu'ils implorent n'a pas de cœur.Pourquoi?Car Il pardonne l'impardonnable.Pourquoi?Car Il fait l'infaisable.Ne doutez point de ma croyance en l'unique Dieu.C'est juste que je lui en veux.Je lui en veux de faire de moi une enfant illégitime,de faire de moi une enfant traînant partout la poisse.
IL aurait dû choisir quelqu'un d'autre mais j'ai été,hélas,la cible.Toujours la cible et encore la cible!
Un espace du jardin a été aménagé pour y enterrer Dasylva.
Ce fut son dernier souhait à ce qu'il paraît car Jeanne m'en parlait,je faisais semblant de ne pas m'intéresser à ce qu'elle disait mais je retenais bien.
Il le voulait car puisqu'il était interdit à un musulman d'entrer dans un cimetière catholique et que "ses filles" sont musulmanes et que de sa tombe,il voudrait "les" entendre.
Ils respectèrent sa décision.
Je m'imaginais la tombe avec la pierre tombale où il serait inscrit "ici repose Stéphane Dasylva 1946-2019" car un jour Stéphane se moquait de lui disant qu'il était vieux et il lui répondit qu'il était né en 1946,donc pas si vieux.J'ai la mémoire très bonne hein!Et aussi Stéphane Dasylva se repentit de son homosexualité avant son dernier souffle.
Les obsèques se furent dans la plus grande lugubrité.Car de mon appartement,je n'entendais pas trop de bruit.Et il m'arrivait parfois d'observer à partir de la baie vitrée.Quelques temps après,son avocat nous fit savoir qu'il nous avais légué son héritage,l'entreprise familiale,ses maisons et terrains,ses voitures et ses bijoux...
Mariama DASYLVA,son nom,je le prononçai désormais avec ironie et insistance.
Jeanne,quelle femme!Elle avait un peu réussi à me faire baisser la garde en me forçant à assister à une certaine réunion de famille.Qu'elle famille?Ma foi!Elle avait désormais une certaine influence sur ma personne car elle était la seule personne capable de m'écouter quand j'en avais besoin mais aussi la seule à me remettre à ma place.Sacrée Jeanne!Elle a vraiment du cœur à supporter les caprices et l'arrogance d'une fille.
Encore une fois,mon arrogance avait repris dessus le jour de l'héritage des biens du défunt,et ce,en présence de son avocat,maître Top.Mr Top:bonjour la famille!J'aurai voulu vous rencontrer dans des circonstances plus heureuses,mais hélas!Je vous présente mes condoléances les plus sincères.Votre père était.............
Venez en aux faits monsieur.Lui coupai-je la parole dans son élan.
André:nos excuses maître,comprenez la,elle est encore sous le choc.J'allai répliquer mais je sentis les ongles de Jeanne me pincer.Je la regardai mais elle me supplia des yeux de ne rien dire.
Mr Top:oh!Y a pas de soucis.Donc,revenons à l'essentiel.............
Je n'écoutai plus rien de ce qu'ils disaient,je n'observai que leurs visages,ma tête était ailleurs.Soudain,une question me sortit de ma léthargie.
Voulez vous bien signer ces documents,Mame Diarra Gueye Dasylva?Ne refaites plus l'erreur de m'appeler comme ça.COMPRIS?PRENEZ VOS FOUTUS DOCUMENTS ET ALLEZ VOUS EN.Je ne suis pas de la famille,je ne suis pas de la famille,je ne suis pas de la famille.......Me répétai-je sans cesse.
Non,non,non,NON,NON,NON,mon rythme cardiaque n'était plus normal,je commençais à me débattre et à crier comme une hystérique.ELLE FAIT UNE CRISE D'ANGOISSE.Entendis-je crier André.
Puis,plus rien.Trou noir.
À mon réveil dans ma chambre,la première personne que je vis fut Mariama DASYLVA,mon ironie ne me quittait pas,même étant mal en point.
Moi:qu' y a t-il?Pourquoi tu pleures?Boulma todjal déwa gouma(traduction?)
Elle:comment te sens tu?
Moi:celà t'intéresse?
Elle:Fadel,mon mari dit qu' il passera te voir,je lui ai dit pour tout à l'heure.
D'ailleurs,il vient chaque jour ici et demande après toi.Mais,tu es toujours sur la terrasse.Me dit-elle avec crainte,le regard ailleurs.Moi:je l'attendrai.
Elle sembla d'abord surprise de ma réponse puis,me fit un sourire.Un silence bavard s'en suivi avant que je ne la casse:je veux être seule,dit le aux autres,que personne ne me dérange.
Elle s'en alla dans une démarche lente.J'en déduis qu'elle ne s'était pas trop remise de son accident.Je ne pouvais et ne voulais la regarder car à chaque fois,je revoyai les yeux de maman.J'avais pitié d'elle au fond mais à chaque fois que je me souvenais de la façon dont elle m'avait rejetée,je lui en voulais.Mon égo avait été touché et ma dignité,bafouée,ce jour là.
Le seul progrès que j'ai fait était que j'avais repris ma chambre d'autre fois.Je cohabitais désormais avec ce qui semble être "ma famille" sous la pression,encore une fois de Jeanne.
Fadel venait toujours nous rendre visite,je limitais aux salamalecs avec lui.La seule fois où j'ai dérapé était le jour où il m'avait appelé par mon vrai nom,je lui ai signifié,d'un ton ferme,que c'était désormais Évil.Je ne parlais que si c'était nécessaire autour de la table à manger.Je n'allais à aucune de leur sortie.Mariama allait mieux maintenant,elle retourna chez son mari,il y a quelques jours de celà.
André essayait d'être le grand frère idéal,mais il se heurtait toujours à un mûr,mûr que je m'était construit.Durant presque deux ans,j'ai refusé de signer les papiers stipulant ma part de l'héritage.Entre temps,Jeanne m'a fait savoir qu'André avait ouvert un restaurant cinq étoiles aux almadies et que la "princesse" à son papa travaillait dans l'entreprise pour le moment.
Pendant longtemps,la solitude et l'inactivité commençaient à me taper sur les nerfs.Je m'ennuyais.Moi qui suis habituée à faire du mouvement,je n'arrivais pas à m'affaler comme une vache.Le laxisme a toujours été une chose que je banissais en mon fort intérieur.Je n'arrivais pas à comprendre notre jeunesse si riche,mais laxiste.On ne pourrait compter sur elle,pourtant,c'est elle qui tient le développement de toute une nation.
Elle veut vite gravir les échelons,dans une grande entreprise,bureau spacieux et climatisé.Toutes ces belles choses qu'elle veut acquérir mais malheureusement,sans grands efforts.Elle veut arriver au bout du tunnel sans que le chemin ne soit épineux et parsemé d'embuches.
Elle aime la FACILITÉ,voilà le mot!Donc après mûres réflexions,j'ai fini par signer ces fichus papiers.Puisque j'avais accepté de vivre sous son toit,je pouvais accepter son héritage.Après tout,il est mort non?
Dès que j'ai intégré l'entreprise,j'ai gravi les échelons,ce qui m'a mené à être la directrice designer car j'avais choisi de commencer au plus bas niveau.Et ce,même si j'étais actionnaire majoritaire.
Fin du flashback
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Incomprise (Terminée)
Narrativa generaleVenez découvrir le petit monde dans lequel je vis à travers mon imagination. C'est l'histoire d'une jeune fille née dans un village situé au sud du Sénégal. Ma mère et moi avons été expulsées du village à cause d'une erreur dont elle n'était pas fau...