JEAN BAPTISTE 3

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1987 Suite de la discussion de Vianney et Jean Baptiste qui vient de surprendre son patron avec sa secrétaire. Une façon d'approcher Vianney...


Jean Baptiste

Nous sommes dans son bureau, face à face dans ses fauteuils club en train de siroter notre alcool. Nous devisons aimablement comme des vieux amis. La situation est surréaliste. Il y a peu, Ludivine était à plat ventre sur la table de travail avec son patron la sautant avec vigueur derrière elle.

Tiens qu'est ce qu'elle fait dans le tableau la maîtresse ? A part servir de déversoir des pulsions de son boss, quel rôle lui réserve-t-il par rapport à son couple ?

- Je peux te poser une question ?

- Fais, fais Jean Bapt me déclare-t-il, grand seigneur. Il devine que c'est un sujet délicat,

- Nous sommes entre hommes, ajoute-il.

- Comment une femme peut prendre du plaisir à tant de brutalité ?

- Çà t'en bouches un coin ! Toi, tu dois être un tendre, mots doux, préliminaire élaborés et coït langoureux. Enfin tu en as la tête. Je comprends que tant de bestialité...

Il stoppe devant mon air désemparé : Il assume sa violence sans état d'âme.

- Oui, il ne faut pas avoir peur des mots, j'aime le sexe bestial. Attention avec une partenaire qui partage mes goûts. Je ne fais jamais rien contre leur gré. Au contraire, elles en veulent plus. Ludivine, par exemple, trouve que son copain n'est pas assez brutal. Ça fait parti de ses fantasmes d'être un peu bousculée.

Bousculée, le mot est faible : malmenée, insultée, rabaissée, traitée comme une pute. Quoique je n'ai aucune idée de la façon dont on traite une pute. Après si cela lui plait...

-On n'est pas sur des rapports sado-maso, juste la nature, poursuit-il. A un moment, ce sont les corps qui parlent ; nous ne sommes que des animaux. Baiser comme des bêtes sauvagement, décharger la purée, se vider un bon coup, on est programmé pour çà ! Et bon dieu çà fait du bien !

- Bianca ne te suffit pas ? je l'interroge niaisement.

- Voila tu l'as deviné ! Je ne suis pas monogame. J'ai trop de besoins pour me contenter d'une seule femme.

Je lui jette un regard d'incompréhension. Tout un monde qui m'est inconnu !

- Et tu pratiques de la même manière avec Bianca ? je m'enhardis.

- Foutre non ! Elle est réceptive et de bonne volonté, mais ce n'est pas une fougueuse. Elle a une constitution fragile, je dois mesurer ma vigueur. Elle a fait des gros progrès depuis nos débuts.  On a beau bien s'éclater au lit, ce n'est pas assez pour moi.

Il se passe la main dans les cheveux.

- Je suis un sexual addict comme ils disent aux USA. Un obsédé sexuel, quoi ! Je n'en ai jamais assez. Une compagne, une secrétaire, je m'envoie en l'air encore, avec des occasions de passage et des professionnelles.

- Où tu trouves le temps ? je ne peux m'empêcher de demander.

il rit :

- Je suis organisé. J'ai un carnet d'adresses long comme le bras. Selon mes rendez vous, je prévois de petits intermèdes avec des copines disponibles. Je connais tous les hôtels de la région, les sex-shops et les bordels de la frontière. De temps en temps, je m'offre une petite virée en club, uniquement en journée.

 Ce n'est pas tout à fait ce qu'il avait prétendu au début de notre discussion. La bête se libère ! ! Les mots me manquent, j'en suis baba !

- Ferme ta bouche! m'enjoint-il. Certains boivent, se droguent, jouent ou font du sport. Moi, je baise à couilles rabattues. Quand je n'ai pas de fille sous la main, je me branle devant des films porno.

BIANCA LA VIE AMEREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant