LA VIE CONTINUE 1

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 1987 Bianca reprend sa vie avec Vianney et Rose, elle doit faire le deuil de Nona

Bianca, le soir de l'inhumation :

Mon lit, enfin ! Je suis out ! Je ne sais plus comment je m'appelle. Une seule pensée m'obsède : Noa est M.O.R.T.E. C'est la troisième nuit sans elle.

La voir descendre dans son caveau, j'ai la sensation physique que c'est définitif. La vie va se poursuivre mais sans elle.

Un sentiment de perte irrémédiable et de solitude infinie. Les larmes recommencent à couler toutes seules. Je n'y prête plus attention. Les chutes du Niagara n'est qu'un mince filet d'eau à coté.

- Bianca, il faut te faire une raison, tu vas pleurer comme çà encore combien de temps, gronde Vianney, avec une pointe d'agacement. Il me fixe de son œil perçant. Il supporte cela depuis des mois et trois jours en continu. Il est patient mais il faut que çà s'arrête. Retour à la réalité !

Je renifle, ravale mes larmes tant bien que mal, me confonds en excuses. Lamentable et ridicule... Je ne veux pas fâcher mon amant. Il voit mon désarroi et ma bonne volonté, il a pitié de moi :

- Allez viens ma chérie, tu as eu ton content d'émotions pour aujourd'hui, d'une voix plus douce.

Il m'attrape les poignets et me fait basculer sur le lit, tout contre lui. Je me retrouve le nez dans son cou, mes seins coincés sur son torse puissant. J'hume son odeur virile, d'homme cent pour cent testostérone.

Je gémis, proteste de façon inintelligible, soupire. Au moins je ne pleure plus. il dévore ma tête, mon visage, mon épaule de baisers. Ses mains descendent le long de ma poitrine, mon ventre, mon pubis. Il me chatouille, me fait glousser, le supplier. Quand il empoigne mes fesses avec force...

Mon rire stoppe, nos regards se croisent, ses paupières se sont alourdies, ses iris assombris, plein de désir. Il ne joue plus ! Je suis en pleine confusion. Je viens d'enterrer ma grand mère, je suis dans le désespoir le plus noir et lui veut me... sauter...

Je ne peux pas dire "faire l'amour", parce que çà demande un minimum de consentement. Là, je vois à ses pupilles, qu'il est loin déjà dans ses fantasmes - délires - sexuels. M'y opposer ? Comment ? Il me bloque plus ou moins avec sa masse et son poids. Ses caresses ne sont pas brutales mais vigoureuses et trahissent son besoin impérieux.

Je me débats un petit peu.

- Laisse toi aller Bianca, je vais tout te faire oublier, détends toi, puce...

Son regard me terrorise, la violence n'est pas loin... Je capitule, m'abandonne, noue mes avant bras autour de son cou. Il sent ma reddition et relâche la pression, il devient plus doux. Si douceur est bien le mot, je n'en trouve pas d'autre. Je sais qu'il ne va me faire de mal.

Ses mots ne sont pas doux, eux ! Il les pense érotiques. Ils sont grossiers ! il a toujours été tellement vulgaire dans ces moments intimes. Des caresses chirurgicales, intenses, qui font leur effet, sur mon corps fatigué. Un corps qui me trahit et obéit à son maître. Il me pénètre rapidement, furieusement, implacable dans son rythme, me maintenant par les hanches.

Avant, mon esprit s'échappait et il lui restait qu'une enveloppe vide. Depuis la maladie de Nona, il a su me rattraper et me prendre dans ses filets. Il a du suivre les conseils de ma grand mère. Patience, attention, soutien et un zeste de tendresse. Il se comportait comme un gentleman, répondant à tous mes besoins et ceux de Nona. Capable de me donner une oreille attentive ou une épaule réconfortante dès que j'en avais la nécessité.

Quand j'ai regagné le lit conjugal, ses gestes ont été plus prégnants, toujours mesurés et affectueux. Ma grand mère s'affaiblissait, ma résistance aussi. Il savait si bien m'ôter la migraine, les idées noires en me massant le cuir chevelu et les lombalgies, le bas du dos. La chair est corruptible.

BIANCA LA VIE AMEREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant