Meurtres en Terre Lorraine

Coopération transfrontalière

Feldjäger Sarrebruck ( Allemagne )

Cela faisait maintenant dix minutes que les deux équipes étaient arrivées sur place et Jérôme avait fait les présentations avec l'équipe allemande qui avait travaillé sur le dossier.

Il apparaissait qu'il avait eu raison de mentionner cette affaire puisque le fameux détail non révélé par les enquêteurs à la presse était ce même message inscrit sur la poitrine de la victime. Pour eux, il ne s'agissait que d'un détail, certainement en rapport avec le crime ou la victime. Comme Jérôme l'avait expliqué à Sarah, les enquêteurs allemands pensaient depuis le début que le meurtre était lié à un trafic de drogue. Ils furent donc étonnés des révélations de Jérôme sur l'éventualité d'un tueur en série originaire de France. Mais ils ne purent que se rendre à l'évidence des preuves évidentes qui reliaient leur meurtre aux deux crimes déjà répertoriés en France sur le même mode opératoire.

Ils ne firent aucun mal à leur remettre le dossier ainsi que les scellés aux enquêteurs français qui savaient qu'ils allaient avoir du plain sur la planche puisqu'il allait falloir tout reprendre de zéro dans cette affaire puisque la drogue n'avait certainement rien à faire dans le motif du coupable.

Pour commencer, direction le lieu du crime même si cela remontait maintenant à quelques mois. Après avoir remercié leurs homologues allemands, Jérôme les guida donc à travers la vieille ville pour rejoindre ce joli parc franco-allemand, unique en son genre. En effet, il a été construit en quelque sorte en mémoire de l'apaisement entre les deux pays à la suite des différentes guerres les ayant opposé. Aujourd'hui, le parc est un lieu apprécié des français et des allemands pour des balades autour du lac mais également pour les diverses manifestations culturelles qui s'y déroulent tout au long de l'année. Il est devenu le symbole de l'amitié franco-allemande et ce détail n'échappait pas au Commandant Martin ni d'ailleurs au Lieutenant Sarah Bexto. Même si cette dernière ne connaissait pas l'histoire ni l'origine de ce parc, elle n'avait aucun doute sur le fait qu'il ait un rapport avec une guerre, comme les deux crimes précédents. Elle comptait d'ailleurs sur son le Commandant pour l'éclairer sur le sujet. D'ailleurs, ce dernier ne se fit pas prier. Il avait bien compris que lui seul pourrait lui fournir les informations qui lui manquaient pour établir la connexion qui lui permettrait de trouver enfin une piste sur ce tueur.

« Sarah, je sais à quoi tu penses et je peux te confirmer que l'histoire de ce parc a un lien avec une guerre et le passé militaire des deux pays. Mais, je ne connais pas toute l'histoire par coeur. Le mieux serait d'aller d'abord inspecter les lieux du crime, même si nous ne trouverons certainement rien d'intéressant. Ensuite, nous rentrerons et s'il n'est pas trop tard, nous ferons des recherches sur le net afin d'avoir plus de détails. Sinon, ce sera pour demain. »

« Oui, je suis d'accord avec toi. Pressons-nous avant qu'il soit trop tard. »

Ils se dirigèrent donc ensemble, accompagnés de leurs subalternes, vers l'endroit où avait été retrouvé le corps du jeune garçon. Il s'agissait d'une partie du parc où se trouvait le cimetière d'honneur, cimetière commémoratif où sont enterrés notamment les soldats français et allemands morts lors de la guerre franco-allemande de 1870-1871. Cette zone du parc semblait à l'abandon, contrairement au reste du parc qui était sublimé de part et d'autre. Le corps de l'adolescent avait été retrouvé poignardé et couché en évidence devant le mémorial. La victime s'appelait Patrice Laffont, 17 ans, lycéen à Forbach. Il vivait au domicile de ses parents et était enfant unique. Les enquêteurs allemands avaient tout de même trouvé des connexions entre la victime et la drogue mais il était apparu qu'il n'était qu'un simple consommateur qui venait se fournir de temps en temps à Sarrebrück. Voilà pourquoi cette piste avait été privilégiée jusqu'à maintenant. Mais désormais, tout était remis en cause et Sarah espérait trouver des indices plus parlants parmi les scellés et preuves remis par la police allemande. La scène de crime ne leur apporterait pas plus d'informations, ils devraient plancher sur les dossiers pour obtenir plus d'informations. Il était donc temps de rentrer.