Meurtres en Terre Lorraine

Evolution

Le 20 septembre 1978, Domicile de Sarah Bexto

Sarah reçut la visite de ses collègues Yann et Carole vers 14h. Elle comprit qu'il s'était passé quelque chose puisqu'ils étaient censés y rester jusqu'en début de soirée. Aucun des deux ne se serait permit de rentrer plus tôt sans raison valable. Elle leur ouvra la porte et les invita à entrer pour connaître le motif de leur visite.

« Yann, je peux savoir ce qu'il s'est passé pour que vous ayez déserté votre planque ? Il y a eu un problème ? » questionna-t-elle nerveuse.

« Non, bien au contraire. Nous avons de bonnes nouvelles. Mais d'abord, nous devons te passer le bonjour de ton frère. Un certain Paul Bexto. C'est bien ton frère ? Du moins, c'est ce qu'il nous a dit. Il nous a également demandé de te dire qu'il était désolé et qu'il ferait tout pour se faire pardonner et que tu comprendrais. »

Sarah pâlit. Elle ne comprenait pas un traître mot de ce qu'il racontait :

« C'est impossible. Mon frère est parti d'ici il y a plus de 20 ans, je ne l'ai pas revu depuis le jour où il est parti pas plus qu'il ne m'a donné de ses nouvelles pendant toutes ces années. Alors pourquoi réapparaîtrait-il maintenant, comme par hasard ? Et que viendrait-il faire dans toute cette histoire ? Où l'avez-vous rencontré ? »

« C'est lui qui est venu récupérer le courrier de la boîte postale de M. BISSON. Il nous a expliqué qu'il était retenu en otage par Charly, ainsi que Timothé. On ne pouvait pas le retenir car Tim aurait peut-être en danger et à priori la configuration des lieux ne nous aurait pas permis d'arriver sans nous faire remarquer. J'ai dû prendre la décision de le laisser repartir mais nous savons où se cache notre assassin. Il est au Puits Simon à Schoeneck. J'ai déjà demandé à Matthias de se procurer le plan du site complet car apparemment, ils sont dans une zone où personne d'autre ne vient jamais. »

« Tu as bien fait Yann. Mais je ne comprends pas toujours ce que vient faire mon frère dans l'affaire. Je n'ose croire qu'il soit complice de mon père. »

Carole prit la parole à son tour :

« Je ne le pense pas. Il avait l'air sincère quand il nous a fourni toutes ses indications. Il semblait réellement inquiet pour la vie de Tim. »

« Peut-être. Mais qui vous prouve qu'il s'agissait bien de mon frère. Au point où il en est, mon père a pu demander à un complice de prendre ce nom pour nous induire en erreur ! »

« Je sais que tu es probablement surprise par cet événement mais nous ne sommes pas des débutants. On a vérifié son identité. Son passeport est en règle et indique qu'il est revenu en France il y a seulement quelques jours. »

« Des faux papiers, c'est facile à se procurer. » rétorqua-t-elle.

« Effectivement, mais nous avons pris des précautions. On a réussi à lui coller un mouchard pour le pister. On pourra facilement vérifier s'il nous a menti. Il suffira de le suivre à la trace pour vérifier ses dires. Faites-nous confiance même si je comprends votre inquiétude. On a fait un saut par chez vous pour vous informer de ces nouvelles informations. Il faut qu'on rentre maintenant. »

« Merci beaucoup, j'apprécie tout ce que vous faites pour moi. Je vous revaudrais ça. »

« C'est normal chef. On est comme une famille. On doit rester soudés, peu importe ce qui se passe. Vous feriez pareil pour nous. » déclara Carole.

Jérôme raccompagna les deux gendarmes et les remercia. Même s'il avait été surpris par les révélations, il n'avait rien laissé paraître pour ne pas troubler plus que nécessaire sa compagne. Elle était déjà bien assez secouée par cette découverte. Elle ne comprenait pas pourquoi il n'était pas venu la voir d'abord au lieu de se retrouver avec leur père, qui leur était quasiment inconnu jusqu'il y a encore quelques jours.