Un surnom mignon.

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Aurélien regardait son portable en silence, un air triste sur le visage. Ce matin, ils avaient encore fait l'amour. Ça avait encore été sauvage. Il s'était réveillé en sentant Julien caresser son torse et moins de cinq minutes après, il avait jouit en gémissant son nom. Il l'avait retourné contre le lit et s'était enfoncé en lui sans qu'il ne puisse vraiment lui dire d'arrêter. Il ne pouvait pas lui dire « attends que je sois un peu plus réveillé s'il-te-plaît », non ? C'était son petit copain et s'il avait des envies matinales, il se devait de les apaiser. Julien était parti en le laissant seul dans leur grand lit froid, en lui murmurant qu'il rentrerait tôt ce soir-là. Il s'était mis à pleurer et s'était rappelé qu'il avait rêvé de Guillaume. Guillaume et ses lèvres si tentatrices. Et maintenant, il regardait son portable, attendant le message qui ne tarderait sûrement pas à venir de Julien. Son portable émit une petite vibration et il appuya sur l'enveloppe du message reçu :

Je rentrerai tard ce soir encore, désolé. Julien.

Il soupira et sentit les yeux lui piquer, les larmes menaçant d'en couler dans les prochaines secondes.

Il était sur le point de craquer et de se mettre à pleurer lorsqu'il entendit des pas venir vers lui. Il releva le visage et aperçut Guillaume, le regardant d'un air un peu indécis. Il resta silencieux, les yeux écarquillés et le cœur s'arrêtant de battre dans sa poitrine.

« Hum... Salut, Aurélien... bafouilla-t-il en se passant une main derrière la nuque, indiquant sa gêne. Je voulais m'excuser sincèrement pour l'autre jour. Je n'aurais pas dû t'embrasser, j'ai mal comprit... Je pensais que tu le voulais aussi et... je voulais m'excuser... »

Il resta muet et soudain il éclata en sanglots, surprenant Guillaume.

« Aurélien ? paniqua Guillaume en passant derrière le comptoir pour s'approcher de lui. Qu'est-ce qu'il y a ? C'est à cause de ce que j'ai dit ? »

Aurélien sentit Guillaume le prendre dans ses bras et caresser son dos d'une manière apaisante. Il se blottit contre lui et sentit son cœur se calmer petit à petit. Il resta de longues minutes sans bouger, se concentrant sur les battements de cœur de Guillaume contre son oreille.

« C'est moi qui suis désolé, renifla-t-il. J'en avais envie. Tout autant que toi. Mais je ne le peux pas, murmura-t-il en se détachant de lui. J'ai un petit-ami, Guillaume. Depuis deux ans.

— Oh... dit simplement Guillaume, comprenant d'où venait le problème.

— Je suis désolé. » dit-il en baissant la tête.

Un silence passa et il se dit que Guillaume allait partir et le laisser seul. Mais ce ne fut pas le cas.

« Est-ce que tu l'aimes ?

— Comment ça ? dit-il en fronçant les sourcils, relevant la tête.

— Ton copain... tu l'aimes ? répéta Guillaume d'un air sérieux.

— Je... bien sûr que je l'aime. Quelle question... dit-il en se mordant la lèvre.

— C'est bien dommage alors, sourit tristement Guillaume. La première fois que je t'ai vu, je me suis dit que tu étais adorable. Puis quand j'ai ouvert les yeux et que je t'ai vu penché sur moi, j'ai cru que tu étais un ange, rit doucement Guillaume. Puis, grâce au destin j'ai été amené à te revoir et incroyable mais vrai, je me suis dit que ça me plairait bien de sortir avec toi. J'ai jamais été un mec attiré par les mecs et cette pensée m'a d'abord surprit. Puis quand je t'ai invité à boire un verre et que j'ai passé du temps avec toi, je me suis dit qu'en fait j'en avais rien à foutre. J'aimais ton rire, tes yeux pétillants de joie, la couleur que prenaient tes joues quand tu étais embarrassé... Et je me suis mis à espérer. Mais j'ai été con et je t'ai embrassé sans même essayer de savoir ce que toi tu ressentais de ton côté.

— Je suis désolé, murmura Aurélien en sentant son cœur se déchirer dans sa poitrine.

— C'est pas grave, rit Guillaume. Ça fait mal mais c'est pas grave. Et tu penses que ça va durer longtemps avec ton copain ?

— Guillaume... murmura Aurélien en le regardant tristement.

— J'aurai pu te rendre heureux, Aurélien. Mais je suis arrivé trop tard. Ou bien trop tôt, dit-il en lui souriant. Restons amis, tu veux ? Comme ça, si jamais vous vous séparez, je serai là. À t'attendre. »

Guillaume lui fit un clin d'œil et il vit qu'il essayait de cacher sa tristesse sous une pointe d'humour, ce qui l'attrista encore plus.

« D'accord, sourit-il doucement. Restons amis. Mais ne m'attends pas Guillaume. » dit-il en touchant légèrement ses doigts.

Guillaume lui sourit et se leva, passant une main dans ses cheveux.

« J'y vais alors. À bientôt. Je t'inviterai à aller boire un verre un de ces jours, Orel. »

Guillaume tourna les talons et il le suivit des yeux, sans dire un mot de plus. Orel. Il sourit distraitement au surnom et sécha ses joues trempées de larmes. Il était amoureux de Guillaume. Mais il n'en avait pas le droit.

Fiction OrelxGringe - Le hasard de l'amour.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant