Un réveil violent.

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« Julien, arrête. »

Aurélien essayait faiblement de se débattre sous le poids de son petit-ami. Celui-ci était rentré complètement bourré et l'avait réveillé alors qu'il était en train de dormir. Il s'était assis à califourchon sur ses hanches et avait commencé à caresser son torse sous son tee-shirt, le réveillant tout à fait. Il sentait son érection frotter contre son bas-ventre et il se sentait oppressé, peinant à respirer sous son poids.

« Julien, lâche-moi s'il-te-plaît, le supplia-t-il en essayant de reprendre sa respiration.

— T'es mon copain, Aurélien... souffla Julien en déposant des baisers brûlant sur son cou.

— Tu es bourré, réussit à dire Aurélien en le repoussant faiblement.

— Et alors ? dit Julien en mordant fortement la peau sensible de son cou. Ça ne m'empêche pas d'avoir des envies. Tu devrais être content que je te désire, Aurélien. Tu es si beau.

— Je dormais Julien, souffla Aurélien en sentant son cœur s'emballer. J'ai du mal à respirer, pousse-toi ! »

Julien se décala sur le lit et il se redressa, inspirant profondément. Il sentit sa main se poser sur son dos et lorsque son cœur reprit une cadence normale, il le regarda avec des larmes dans les yeux.

« Ça va mieux ? lui demanda Julien d'une voix inquiète et il hocha la tête. Tant mieux. »

Il le sentit le pousser contre le matelas et lui enlever son tee-shirt pour embrasser son dos, entre ses omoplates.

« J'ai vraiment... envie de toi, Aurélien. »

Il frissonna et le sentit faire glisser son short de pyjama contre ses cuisses, sans lui enlever tout à fait. Il se tendit en le sentant amener son sexe contre ses fesses et essaya de se relever.

« Julien, je...

— Shh, tout va bien Aurélien, murmura Julien dans son oreille en attrapant ses hanches pour le maintenir contre le matelas.

— Je n'en ai pas envie, réussit-il à dire dans un sanglot.

— Bien sûr que si que tu en as envie, tu ne le sais juste pas. Tu me remercieras après, tu verras. »

Il essaya de se redresser de nouveau, mais les mains de Julien sur ses hanches le maintenaient à plat ventre et il était trop faible pour réussir à le repousser. Il le sentit s'enfoncer en lui et il poussa un gémissement de douleur, vite étouffé par la main de Julien sur sa bouche.

« Arrête un peu de pleurer, tu veux alerter tout l'immeuble ou quoi ? »

Aurélien se mit à pleurer, se disant que oui, effectivement, il aimerait bien faire juste ça. Il enfonça son visage dans son oreiller et se laissa faire complètement, comme une poupée de chiffon, un mot tournant en boucle dans son esprit : Guillaume.

***

Julien s'était endormi, un bras sur sa taille, à plat ventre tout comme lui. Il attendit de longues et interminables minutes avant de se lever sans faire de bruit, laissant glisser son bras sur le matelas. Il s'enferma dans la salle de bains et se glissa sous la douche. Il frotta presque jusqu'au sang sa peau, se sentant impur et en sortant de la douche, il se laissa glisser contre le mur. Il prit son portable qu'il avait glissé dans son short avant de sortir de la chambre et appela Guillaume. Celui-ci lui répondit malgré l'heure tardive et un fin sourire s'inscrivit sur ses lèvres en entendant sa voix fatiguée :

« Allo Orel ?

— Eh, Guillaume. Comment tu vas ?

— Ben ça va écoutes, je m'apprêtais à aller au lit, dit Guillaume. Et toi ?

— Tu sais... quand tu m'as dit que tu aimerais bien sortir avec moi ? demanda-t-il en se mordant la lèvre.

— Oui, je m'en souviens, dit Guillaume en riant doucement.

— Est-ce que... c'est vrai ? Je veux dire... est-ce que ce ne serait pas juste une expérience ? Je... bafouilla-t-il, ne sachant pas comment exprimer ce qu'il avait envie de dire.

— Comment ça, Orel ?

— Je... Je n'ai jamais... été le premier choix de quelqu'un... balbutia-t-il. Même mon copain... je... je ne sais pas vraiment encore aujourd'hui... Mais... je suis attaché à lui... Tu comprends, ça fait deux ans qu'on est ensemble... et... je veux être sûr que si... je me laisse... tomber amoureux de toi... je veux être sûr de pas le regretter, Guillaume. Je ne veux pas être seulement un jeu pour toi et me réveiller un matin en me rendant compte que j'ai balancé deux ans de relation pour rien. Pour me réveiller dans un lit vide et froid, abandonné. »

Il ne s'était pas rendu compte qu'il s'était mis à pleurer jusqu'à ce qu'il s'entende renifler. Il sentait son cœur battre rapidement contre sa poitrine et il se rendit soudainement compte de ce qu'il venait de dire à Guillaume. Il lui avait littéralement demandé de lui donner une raison de quitter son petit-ami pour lui. Il lui avait demandé de le rassurer sur la force de ses sentiments.

« Orel, tu m'écoutes attentivement ? lui demanda la voix douce de Guillaume.

— Oui, je t'écoute... dit-il en sanglotant.

— Tu n'es pas une expérience ou je ne sais quoi d'autre. J'ai vraiment envie d'être avec toi. De te rendre heureux. Jamais je ne jouerai avec tes sentiments, Orel. Je t'aime. »

Il pleura de plus belle et il sentit sa main trembler contre son oreille, tenant le téléphone portable.

« Pourquoi tu pleures ? demanda soudain Guillaume. Il s'est passé quelque chose avec ton copain ?

— Non, dit-il à travers ses sanglots, se sentant honteux. Il ne s'est rien passé du tout.

— Tu es sûr ? dit Guillaume d'une voix inquiète. Tu as l'air d'avoir mal, Orel.

— Non, tout va bien. Je te promets. Je peux te demander quelque chose ?

— Bien sûr, tout ce que tu veux, dit Guillaume et il sentit son sourire même sans le voir.

— Est-ce que tu peux me raconter une histoire ? »

Guillaume rit doucement à travers le combiné et Aurélien ferma les yeux en l'entendant commencer à raconter une histoire de contes. Son cœur se calma et au bout de dix minutes il se sentit sombrer dans le sommeil. Il entendit Guillaume lui demander s'il était encore là avant de rire et de lui souhaiter une bonne nuit. La tonalité du téléphone se fit entendre et il laissa glisser le téléphone avant de sombrer dans un sommeil rempli des personnages du conte qu'il lui avait raconté.

Fiction OrelxGringe - Le hasard de l'amour.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant