Fiction OrelxGringe - Le hasard de l'amour.

Une peur immense.

Il avait traversé la ville avec la peur constante que Julien ne le rattrape. Avec cette douleur diffuse dans tout son corps et il se rendit soudain compte que ce n'était pas la première fois qu'il la ressentait. Il monta les escaliers de l'immeuble de Guillaume, rampant même les deux derniers étages, à bout de force. Il ne put continuer, presque arrivé chez lui et à mi-chemin dans les escaliers. Il sortit son téléphone et appela Guillaume, ses yeux se fermant sous la fatigue.

« Orel ? lui répondit la voix inquiète de Guillaume.

— Viens... me chercher, murmura-t-il, exténué. Je suis dans les escaliers.

— Quoi ? »

Il l'entendit lui poser des questions mais il ne put rien comprendre et lâcha bientôt le téléphone qui glissa sur la marche où il était allongé. Il entendit une porte claquer et bientôt, des pas précipités.

« Orel ? Orel ! »

Il entendit Guillaume l'appeler d'une voix lointaine et se laissa tomber dans l'inconscience, enfin en sécurité près de lui.

***

Il se réveilla en sentant des doigts caresser doucement son front, en décollant ses mèches trempées de sueur. Il cligna plusieurs fois des yeux et sa vision se fit plus nette jusqu'à ce qu'il aperçoive le visage inquiet de Guillaume au-dessus du sien.

« Mon amour, murmura celui-ci en le voyant ouvrir les yeux. J'ai eu tellement peur. »

Guillaume se pencha vers lui pour l'embrasser et au contact de ses lèvres, il se mit à pleurer.

« Je suis là, Orel. Dis-moi ce qu'il s'est passé, demanda Guillaume en passant une serviette humide sur son front.

— Il m'a fait mal, dit Aurélien. Et ce n'était pas la première fois.

— Comment ça ? dit Guillaume en fronçant les sourcils.

— J'étais vraiment trop stupide. »

Aurélien se redressa sur le lit et enleva son pantalon, révélant des marques violacées à l'intérieur de ses cuisses.

« C'est quoi ça, Orel ? Comment il a pu te faire ça en moins de cinq heures putain...!

— J'ai vraiment très mal, sanglota-t-il en enlevant son tee-shirt qui lui arracha un frisson de douleur en touchant sa peau.

— Orel, putain... » jura Guillaume en apercevant d'autres marques sur ses hanches et une sur son cou.

Aurélien se mit à pleurer et trembla de honte, dégoûté de lui-même.

« À plusieurs reprises il m'a forcé, mais je me disais c'est pas grave, c'est ton copain. Mais hier, quand je suis rentré, je ne sais pas... il s'est déchaîné contre moi... Il m'a giflé et il  m'a balancé contre le mur. Je suis tombé inconscient et je me suis réveillé comme ça, nu à ses côtés.

— Mais putain, Orel ! C'est grave ! C'est lui qui t'a fait ça aussi ? dit Guillaume en passant doucement ses doigts sur sa joue, là où une grande marque rouge avait pris place. C'est de la violence conjugale. Pire, c'est du viol. À plusieurs reprises.

— Je ne savais pas, pleura-t-il, terrifié. Je me disais que c'était normal vu que c'était mon copain. Je me disais que je n'avais qu'à me taire et attendre que ça passe.

— Non, Orel. Ce n'est pas normal. Et si je l'avais su, jamais je ne t'aurais laissé repartir cet après-midi.

— Je suis désolé, sanglota-t-il alors qu'il se sentait sur le point d'exploser. Ne me déteste pas, ne m'abandonne pas, Guillaume...

— Mais qu'est-ce que tu racontes encore ? Je vais rester avec toi toute ta vie, Orel. Et demain, je vais tuer ce fils de pute. Il ne t'approchera plus jamais, je te promets. »

Aurélien se laissa attirer contre le torse rassurant de Guillaume et pleura abondamment, complètement perdu. Il sentit Guillaume éteindre la lumière par-dessus son épaule et s'allonger sur le lit, le tenant fermement contre lui.

« J'ai peur, avoua-t-il en tremblant contre lui.

— Je sais, mais tu n'as plus de raison de l'être parce que je ne te laisserai plus t'éloigner de moi d'un putain de pas jusqu'à ce que cet enfoiré soit derrière les barreaux ou enterré dans un trou.

— Guillaume...

— Oui, Orel. Je serais là pour toi. »

Il se sentit sombrer malgré ses efforts et se laissa bercer par les caresses de Guillaume sur son dos.