Une colère inappropriée.

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« Où c'est que tu étais, bordel ? »

Aurélien recula devant Julien, effrayé. Celui-ci lui avait sauté dessus à peine avait-il posé un pied dans l'appartement.

« Au... Au travail... bégaya-t-il en commençant à trembler.

— Pourquoi tu me mens, Aurélien ? dit Julien en plissant les yeux.

— Je... Je ne mens pas...

— Je suis passé à ton travail, figure-toi. Je voulais te faire la surprise. Te faire plaisir, comme tu réclames toujours, hein ? cracha Julien.

— Tu es passé au cinéma ? demanda Aurélien, les yeux s'écarquillant de terreur.

— Oui, et on m'a dit qu'on ne t'y avait pas vu de toute l'après-midi. »

Aurélien déglutit difficilement et baissa les yeux, effrayé de la suite.

« Et tu sais pas la meilleure ? rit Julien. C'est qu'on t'aurait vu partir main dans la main avec un homme. Ils pensaient que c'était ton copain qui était venu te chercher. Moi ! »

Julien l'attrapa violemment par les épaules et le secoua.

« Alors, tu vas me dire la vérité maintenant ?

— Il ne s'est rien passé, dit-il en relevant le visage et en croisant son regard, se mettant à pleurer.

— Mais je m'en bats les reins, Aurélien ! Comment tu veux que je te crois ?

— Je te crois bien quand tu me dis que ton patron t'a donné du travail à faire pendant le week-end, s'écria-t-il, en larmes. Ou quand tu me dis que tu vois des amis et que tu rentreras tard le soir. Est-ce que je me dis que tu vois quelqu'un d'autre pour autant ? Non, parce que je te crois !

— Mais c'est surtout parce que tu es trop stupide, oui ! s'écria Julien. Comment tu peux croire une seule seconde à mes mensonges ?

— Quoi ? pleura-t-il, sentant ses forces l'abandonner encore une fois.

— T'es vraiment trop con, c'est pas possible. Si tu savais le nombre de meufs que j'ai serrées dans des hôtels minables pendant que tu m'attendais à l'appartement après un autre de mes messages d'excuses. »

Aurélien recula, secouant la tête et la vision embrumée par sa crise de larmes. Julien avouait sans aucun remord l'avoir trompé à de nombreuses reprises ? Il le sentit l'attraper fortement par le bras et l'attirer à lui.

« Mais c'est pas parce que moi je fais ça, que toi tu dois le faire. Toi, t'es censé être pur Aurélien, hein ? Il n'y a que moi qui ai le droit de te toucher, dit-il dans un sourire qui lui glaça le sang en approchant son visage du sien.

— Lâche-moi, Julien... le supplia-t-il en essayant de se défaire de son emprise.

— Ferme-là, Aurélien ! » cria Julien en abattant sa main sur sa joue, l'envoyant valser contre le mur.

Il sentit son dos cogner violemment contre le mur ainsi que sa tête et en ouvrant les yeux, il vit Julien devenir de plus en plus flou devant lui. Il sentit seulement ses mains sur ses cuisses avant de tomber inconscient.

***

Il se réveilla plusieurs heures plus tard ou bien quelques minutes à peine, ayant perdu toute notion du temps, allongé sur le ventre dans son lit. Il se redressa avec peine et s'agenouilla, ressentant une violente douleur dans tout son corps. Il frissonna en sentant l'air frais entrer en contact avec sa peau et il écarquilla les yeux en s'apercevant qu'il était en effet complètement nu. Il entendit un ronflement et faillit sursauter de peur en apercevant Julien à ses côtés, complètement nu lui aussi. Il se retint de lâcher un sanglot et se leva le plus silencieusement possible. Il se dirigea vers son armoire pour chercher de quoi s'habiller et après une hésitation, commença à remplir un sac de ses affaires. Il essaya de prendre le plus de choses possibles et tout ce qui lui était important. Il écrivit un mot qu'il laissa dans la cuisine pour Julien et s'enfuit hors de l'appartement, le cœur menaçant de traverser sa poitrine de peur.

Fiction OrelxGringe - Le hasard de l'amour.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant