Prologue

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La pluie tombait vivement, cette nuit-là

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La pluie tombait vivement, cette nuit-là. Une fillette était à genoux, près du corps sans vie de sa mère. On aurait pu croire qu'elles s'étaient figées toutes les deux, deux statues de cire prêtes à prendre la vie ; alors que cette même vie avait pour toujours quitté l'une d'entre elles. Les yeux exorbités de l'enfant étaient fixés sur sa mère, les larmes roulant sur ses joues à vive allure alors qu'elle se balançait d'avant en arrière, les mains sur ses oreilles pour les couvrir d'un son qui retentissait comme une enclume au fin fond de son crâne.

« Copieuse, copieuse, copieuse... »

Elle répétait cet adjectif en boucle, seul mot retenu de toute l'horreur qui avait précédé cet instant suspendu sous la pluie. Les gouttes tombaient à travers les branches du hêtre, mouillant cette chevelure brune qui cachait des épaules tressautantes. Son cerveau avait choisi d'effacer l'enlèvement, les cris, la peur, la voix si rassurante de maman, et la balle qui transperçait la poitrine de maman, et le corps de maman qui s'effondrait au sol, et le poing fermé de maman qui s'entrouvrait, et les cheveux blonds de maman qui cachaient ses yeux grands ouverts, et la voix, la voix qui répétait ce mot si terrible.

« Copieuse, copieuse, copieuse... »

Elle n'était qu'une copieuse ? C'était pour ça qu'on avait tué maman ? Elle baissa la tête, prit une lourde inspiration en espérant que cela redonnerait un dernier souffle à sa mère, en vain. Elle ferma les yeux, les rouvrit, des larmes roulant de plus belle le long de son visage quand elle réalisa que ça n'avait rien d'un rêve et qu'ouvrir les yeux ne faisait que lui re-balancer la réalité dans la figure. Son regard translucide traversa la campagne, la parcourant en espérant y trouver une quelconque source de réconfort.

« Copieuse, copieuse, copieuse... »

Ses lèvres se mouvaient à folle allure, elle marmonnait comme un enfant bredouille un poème dont il n'a retenu qu'une poignée de vers. Elle avait peur. Elle avait froid. Et elle était si seule. Seule, avec ce mot qui tournait, retournait, valsait, frappait, hurlait dans sa tête. Elle voulait maman. Et elle voulait papa. Oh, où était papa ? Elle aurait voulu qu'il soit là. Ce n'était pas juste qu'il ne soit pas là. Si il avait été là, rien de tout cela ne serait arrivé, n'est-ce pas ?

« Copieuse, copieuse, copieuse... »

Elle regarda le corps de maman, bien consciente qu'elle ne bougerait plus, et elle haït son cerveau pour comprendre, elle haït ce sang qui coulait dans ses veines, elle haït ce père qui n'avait pas été là pour les protéger. Elle aurait voulu être idiote, ou naïve, à défaut, ne serait-ce qu'un peu. C'était trop dur, elle ne voulait pas. Elle referma les yeux, continuant son triste monologue.

« Copieuse, copieuse, copieuse... »

Un cri. Elle souleva ses paupières, dardant deux orbes clairs sur cette silhouette qui fendait la clairière en hurlant son nom. Oh ? Etait-ce papa ? Oui, c'était lui. Il courait dans sa direction. C'était bizarre de le voir courir, lui toujours si nonchalant. Il criait, l'appelait, et elle fit retomber ses mains le long de son corps, cessant enfin sa triste litanie. Il criait le nom de maman, aussi, et elle espéra une courte seconde que maman ouvre les yeux pour se redresser et les serrer tous les deux dans ses bras. La réalité la rattrapa bien vite. Elle n'avait que cinq ans, mais elle savait déjà que maman ne se relèverait jamais. Elle ne se relèverait pas, parce qu'elle était morte. Papa se figea à côté d'elle.

Et la petite Holmes cessa de pleurer.


***


Coucou les copains ! I'm backkkkk (c'est faux). Je vous balance le prologue de la réécriture d'Une Holmes, et j'espère que vous découvrirez (ou re-découvrirez) avec plaisir les aventures d'Angel ! Pas de rythme de publication prévu encore, je préfère m'avancer encore un peu sur les chapitres avant de commencer une vraie publication, surtout que les examens arrivent hahahahaha (aled). Keur sur vous les copains.

Lu.

Une Holmes (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant