Un cri. Elle souleva ses paupières, dardant deux orbes clairs sur cette silhouette qui fendait la clairière en hurlant son nom. Oh ? Etait-ce papa ? Oui, c'était lui. Il courait dans sa direction. C'était bizarre de le voir courir, lui toujours si n...
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Angelina prit une lourde inspiration, et après un court mouvement de tête se précipita derrière John et Sherlock sous les crépitements des flashs des appareils photo. Elle remonta sa main pour se protéger, ignorant le sifflement de ses oreilles suite à cette agression auditive. Elle glissa dans la voiture de police qui les attendait, et se laissa tomber avec soulagement sur la banquette arrière, avant de se retrouver plaquée contre l'épaule du Docteur Watson, qui lui-même était en sandwich entre les deux Holmes. La fillette soupira, et observa la foule qui s'était amassée devant le 221B Baker Street en ce jour si particulier.
La Tour de Londres. La Banque d'Angleterre. La prison de Pentonville.
Pour sûr, Moriarty savait faire parler de lui. Un frisson d'angoisse la traversa toute entière, et elle déglutit péniblement. Depuis son arrestation, elle avait peiné à trouver le sommeil. Elle craignait qu'il n'envoie l'homme aux yeux verts les trouver et les faire chanter pour permettre à James Moriarty de retrouver sa liberté, mais il n'en avait été rien. Malgré tout, elle avait passé ses nuits aux côtés de Sherlock, se tournant et retournant sans réussir à dormir.
Sans rancune.
Elle secoua la tête. Ils étaient en direction du tribunal, où Sherlock, John et Angelina devaient tous trois témoigner des actes commis par le criminel un an auparavant. Elle écouta à peine la conversation entre les deux hommes, grognant entre ses dents quand son parrain assura qu'il n'avait pas oublié de bien se tenir. Un mensonge, elle n'en doutait pas un instant, et elle enfonça sa main dans sa joue en soupirant à nouveau.
Robe noire, cheveux noués serrés, elle ressemblait presque à une poupée de porcelaine, et cette image la dérangea profondément : une poupée n'était qu'une spectatrice, une marionnette qu'on utilisait pour jouer de vagues scènes parodiant la réalité. Et c'était comme ça que Moriarty la voyait, comme une simple spectatrice de son duel avec Sherlock, et cela l'agaça à nouveau, et elle fit claquer sa langue contre son palais.
Ils quittèrent la voiture de police quand celle-ci s'arrêta devant le tribunal, et Angel s'agrippa nerveusement à la manche de son oncle, ses yeux clairs filant d'une silhouette à une autre avec appréhension. Son père n'était pas présent : il était bien trop occupé, et avait donné à Sherlock la charge d'accompagner sa fille et de veiller à ce qu'elle aille bien lors de son témoignage. Elle aurait préféré que ce soit Mycroft qui soit là, mais il ne pouvait pas, alors elle devrait bien faire sans.
John et elle attendaient sagement près de la salle, Sherlock étant parti se rafraîchir aux toilettes. La jeune fille sautait d'un pied sur l'autre, se rongeant les ongles, et elle aurait pu le faire jusqu'au sang si le médecin ne l'avait pas arrêtée. Elle soupira, crispant ses poings sur sa jupe alors que son parrain les rejoignait d'un pas nonchalant. Angelina fronça les sourcils, mais elle était trop troublée pour se concentrer davantage sur autre chose que la présente situation.
La porte s'ouvrit, et on leur demanda d'entrer. Elle s'agrippa nerveusement à son parrain qui se dégagea un peu brusquement, assurant qu'elle n'avait rien à craindre, ainsi entourée de policiers. John souffla avec agacement alors qu'un des policiers lançait une oeillade pleine d'incompréhension au détective qui rentrait d'un bon pas dans la pièce. Elle prit une grande inspiration, et finalement, elle posa le pied dans l'enceinte de la Cour.
