Chapitre 8

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Dis à Sherlock de regarder son téléphone

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Dis à Sherlock de regarder son téléphone. Daddy. 12:21.

Dis lui toi-même. Angel. 12:22.

La fillette gronda malgré elle en enfonçant son portable dans sa poche, frôlant le téléphone rose dont elle était le porteur. Elle frissonna, et saisit celui-ci pour l'observer avec curiosité, perdue dans ses pensées. Oui, on avait fait beaucoup d'efforts pour qu'il ressemble à celui d'une Etude en Rose, mais il était quelque peu trop neuf, et puisqu'elle s'ennuyait, elle alla farfouiller les quelques applications qui s'y trouvaient téléchargées. Elle n'écoutait pas John et Sherlock qui marmonnaient de l'autre côté de la pièce, et elle ouvrit machinalement l'application de la calculatrice, avant de se figer de surprise.

11025020.

Une série de chiffres, préalablement et soigneusement tapée. Perplexe, elle réfléchit aux différentes formules mathématiques qui pouvaient coller, sans en trouver aucune pouvant correspondre. Elle fit une capture d'écran et s'envoya la photo sur son propre téléphone afin de pouvoir l'avoir sous la main et l'observer plus tard. Elle ouvrit la bouche pour interpeler son oncle quand la porte s'ouvrit à la volée sur la sympathique Molly Hooper, médecin légiste d'une gentillesse sans pareille, suivie d'un homme qu'Angelina n'avait encore jamais eu l'occasion de voir.

Gay, avait dit Sherlock. Homosexuel, avait pensé Angelina, et cette dernière secoua la tête en remarquant le comportement parfaitement inadapté de son oncle avec l'autre femme une fois que le susnommé « Jim », son petit ami du moment, eut disparu de la pièce. La petite Holmes pinça les lèvres et darda ses yeux transparents sur son parrain, sifflant de colère entre ses dents alors que Molly fuyait le laboratoire en retenant ses larmes.

« Sherlock, tu crains, bon sang.

- Quoi ? Je lui fais gagner du temps, c'est gentil non ?

- Gentil ? Non, ce n'était pas gentil, Sherlock », grogna un John visiblement contrarié.

Stupéfaite, Angel constata que le médecin se laissait entraîner dans les déductions de son oncle malgré tout, toujours aussi émerveillé, et elle préféra se lever et courir à la suite de la pauvre Molly. Elle aurait voulu être en colère contre son oncle pour son comportement, mais comment en vouloir à quelqu'un qui ne possédait aucun filtre, et qui ne savait absolument pas comment agir avec les humains qui l'entouraient ? Elle poussa la porte de la cafétéria, et s'arrêta un instant sur le pas, regardant la médecin au loin, triturant ses doigts avec maladresse. Elle finit par se décider, et s'avança vers elle d'un pas timide, s'arrêtant juste à côté d'elle.

A moitié affalée sur la table, sa tête dans ses mains, elle fixait le fond de son café sans prononcer un mot, et Angelina se racla la gorge pour faire part de sa présence, n'obtenant qu'un coup d'oeil de l'autre femme. Yeux gonflés, lèvres et mains tremblantes, et surtout, un téléphone avec en fond d'écran un selfie fort peu réussi de la légiste et d'un certain détective consultant qu'Angel connaissait bien et qui ne prenait même pas la peine de regarder l'objectif. Elle retint un soupir de dépit en sa poitrine, incapable de comprendre comment on pouvait être amoureux d'une personne incapable de témoigner ses sentiments - tels que Sherlock ou Mycroft, tiens -, mais elle dessina un maigre sourire sur ses lèvres.

Une Holmes (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant