Un cri. Elle souleva ses paupières, dardant deux orbes clairs sur cette silhouette qui fendait la clairière en hurlant son nom. Oh ? Etait-ce papa ? Oui, c'était lui. Il courait dans sa direction. C'était bizarre de le voir courir, lui toujours si n...
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Angelina se précipitait à vive allure entre les hauts murs de végétation, son coeur frappant avec force dans sa cage thoracique. Paniquée, elle zigzaguait dans ce labyrinthe mental, s'arrêtant devant un souvenir, constatant qu'il lui était inutile pour cette situation, et repartant de plus belle. Ses poumons semblaient la brûler - curieux, que son cerveau lui transmette cette douleur alors qu'elle s'était plongée dans son subconscient -, et elle ralentit en reconnaissant la voix de sa mère qui semblait chantonner en italien. Un poids se détacha de ses épaules, et elle se faufila dans l'ouverture, s'arrêtant face à Jane qui cessa de chanter pour darder ses yeux bruns sur elle.
Assise à même le sol, elle ouvrit les bras à sa fille qui se précipita vers elle en sanglotant. Se recroquevillant contre elle, Angel posa sa tête sur les cuisses de sa mère, qui glissa doucement ses doigts dans ses cheveux sombres.
« J'ai peur, maman, hoqueta la petite. Je veux pas mourir.
- Mais tu ne mourras pas, mon petit ange. »
Sa voix était aussi douce que du miel, et Angel se pressa davantage contre elle, reniflant en tentant de calmer ses sanglots. Tendrement, Jane releva sa fille, posant ses mains sur ses épaules en plongeant son regard dans le sien. La petite étrangla un nouveau sanglot, espérant trouver une réponse à ses questions tout au fond de ses yeux, en vain. La blonde haussa les sourcils avec tristesse, avant de s'adoucir et de chasser les larmes montant dans son regard, posant sa paume contre sa joue.
« Tu ne dois pas rester près de moi, Angelina.
- Qu'est-ce qui m'a empoisonnée ?
- Je ne sais pas, souffla Jane. C'est pourquoi tu dois continuer à chercher. Fais toi confiance, mon petit ange. Tu es bien plus intelligente que tu ne le crois, et bien plus débrouillarde. Sauf en terme de cuisine... » La fillette échappa un petit rire. « Cherche, Angelina. Tu sais, il n'y a aucune honte à s'appuyer sur autrui, pour cela. Mickey ?
- Je peux l'emmener à la réponse. »
Surprise, la petite se tourna vers son père, nonchalamment appuyé sur son parapluie. Il échangea un sourire avec sa femme, avant de faire un signe de tête à sa fille. Cette dernière lança une dernière oeillade à sa mère qui hocha la tête avec confiance, et Angel se releva sur ses pieds, partant aux côtés de Mycroft qui prit sa main dans la sienne.
« Nous devons nous dépêcher, tu dois leur dire ce que c'est pour qu'eux réagissent au plus vite.
- Papa, je n'y arriverai pas.
- Si, tu y arriveras. » Il se figea et lança un regard empli de tendresse à sa fille unique, s'accroupissant devant elle, repoussant ses cheveux derrière son oreille. « Sherlock a subi la réponse, rappelle toi. La réponse est droit devant toi.
- Papa...
- Cours, Angelina. Tout droit. Je t'attends de l'autre côté. »
Elle se jeta dans les bras de son père, le pressant contre elle un court instant avant de se précipiter en avant, bien obéissante. Elle se figea finalement devant un souvenir remontant à deux ans auparavant, et elle écarquilla les yeux de compréhension. Elle sentit une larme de soulagement couler sur sa joue, alors que devant son regard, elle voyait Sherlock grimacer en mordant dans une part de gateau concocté par sa nièce, se plaignant du manque du sucre. Sucre ayant été confondu par la nièce en question avec de la ricine - qui met du poison dans un bocal de cuisine, après tout ? Sherlock était le seul à blâmer -, et le détective avait heureusement vite compris qu'il y avait un problème, et avait appelé les pompiers. Elle en avait pleuré toute la nuit, emplie de culpabilité. De la ricine. Mortel à forte dose, sans goût, incolore, mais au vu du peu qu'elle avait ingéré, elle survivrait certainement. Ou pas ?
