Chapitre 27

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« Angel ! Tu viens ?

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« Angel ! Tu viens ?

- J'arrive. »

La jeune Holmes stoppa doucement les cordes de sa harpe, alors qu'un homme de son père s'en emparait d'une main habituée, écoutant distraitement les recommandations de la jeune fille pour prendre soin de l'instrument et ne pas l'abîmer. Arthur, jeune trompettiste qui faisait partie de l'orchestre, l'attendait aux côtés de Donald, le pianiste. Ce dernier patientait relativement silencieusement, et quand elle s'approcha d'eux, il marmonna qu'Angelina prenait toujours trop de temps. Cette dernière lui donna un gentil coup de coude en passant.

« Je t'y verrai ! Personne ne s'amuse à déplacer ton piano, toi.

- Et c'est un point remporté par Angelina Holmes ! » S'écria Arthur en riant, dévoilant ses dents blanches dans un grand sourire.

Accompagnée des deux garçons, elle se dirigea vers la sortie, son saxophone sagement rangé dans son étui, lui même bien calé dans sa poigne. Elle souffla sur une mèche brune qui retombait devant ses yeux alors que la mère d'Arthur leur faisait de grands signes de main, attendant cette petite troupe pour les ramener dans son garage, où s'était fondé leur groupe de jazz. Angelina nota sans difficulté les cernes prononcés de la matriarche, mais elle s'abstint de commentaire, se contentant de la saluer poliment alors que Donald se glissait à l'arrière près d'elle, prononçant tout juste un discret « bonjour », quasi-inaudible. C'était digne du jeune américain : éviter de ne parler pour rien dire, et si il parlait, toujours le faire avec cynisme ou sarcasme.

Arthur, installé près de sa mère, gloussait à pleine bouche des exploits présumés de son chat, et Angel sentit un petit sourire naître sur ses propres lèvres. Il était comme ça, Arthur. Il riait pour tout, il respirait la bonne humeur. Il avait un charisme indéniable, tout le monde l'appréciait, et à vrai dire, il aurait été difficile qu'il en soit autrement. Il était gentil, parlait à tous sans distinction. C'était d'ailleurs comme ça qu'ils étaient devenus amis, deux ans auparavant. En voyant une petite nouvelle à l'orchestre, il s'était précipité vers elle, tout sourire. Elle l'avait dévisagé, pas certaine de savoir si elle pouvait lui adresser la parole, mais après un jeu de mots vaseux, elle s'était contentée de rire, et avait pour la première fois depuis longtemps accepté la main tendue dans sa direction.

Ils arrivèrent en même temps qu'Agatha, qui portait sa basse sur son dos, et qui fit de grands signes de mains surexcités à ses trois amis, clamant que Maurice serait en retard - bien digne d'un français, tiens - . Le batteur à l'accent très prononcé vivait depuis quelques années dans la maison voisine de celle d'Arthur, ce qui ne l'empêchait pas de systématiquement manquer l'heure. Séducteur en tous temps, il adorait balancer ses boucles brunes vers l'arrière, ses yeux verts hypnotisant tous les passants.

« Maurice ! S'époumona Arthur en se penchant au-dessus de la barrière. Je ne sais pas qui tu dragues par téléphone, mais c'est attendra !

- Ouais, ouais, rétorqua la voix lointaine du métisse. J'arrive dans cinq minutes. Donald, tu m'aides à tirer ma batterie ?

Une Holmes (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant