M. Tremwell

Chapitre 3

Comment ai-je pu laisser ça se produire?et plus important encore,pourquoi m'a t-il demandé d'arrêter?si ça ne tenait qu'à moi,je l'aurais laissé me sauter dans cette porsche.Je suis choquée du peu de volonté et de dignité dont j'ai fais preuve,j'ai juste envie d'aller me terrer et...

-il est debout,dit Agatha.

C'est le signal,ça veut dire que je dois lui apporter son café. J'essuie mes mains sur mon tablier,avant de prendre la carafe de café et de sortir de la cuisine.

Il est tout en noir,de la tête au pied,en costume,on dirait qu'il va aux Grammy awards ou à un enterrement. Ses mèches brunes ont toujours l'air aussi rebelles et ses yeux aussi verts.

Je le regarde déplier son journal impétueusement et lire en fronçant les sourcils.

-bonjour monsieur Tremwell,dis-je doucement en lui servant son café.

Il ferme son journal et se jette presque sur sa tasse,il vide le contenu d'un trait.

-merci,dit-il quand il finit.

Je remarque que son froncement de sourcils ne s'est toujours pas atténué,en général il part après qu'il ait reçu sa dose matinale de caféine.

-quelque chose vous tracasse?

Il semble réfléchir un instant,puis me répond d'un ton irrité:

-j'ai rendez-vous avec un investisseur.

-et?ce n'est pas la première fois non?

-non!bien-sûr que non,c'est juste que celui là,il est coriace,ça fait des semaines que je lui lèche pratiquement le cul pour qu'il investisse à Tremwell Global,c'est la première fois que ça m'arrive,tout ce qui lui importe c'est de parler de moi,de mieux me connaitre,file moi ton fric et ferme la,c'est pourtant pas si compliqué!

Je hausse un sourcil avant d'éclater de rire.

-file moi ton fric et ferme la?sérieux?

Il hoche la tête.

-il ne vous fait clairement pas confiance,dis-je.

-ah bon?

-regardez-vous monsieur,vous avez l'air tellement...méchant.

-méchant?

Je hoche légèrement la tête,suis-je allée trop loin?

-levez-vous,ordonné-je.

-quoi?

-debout!

Il s'exécute.

-votre client doit...veut,avoir l'impression qu'il peut vous remettre son argent pas que vous allez le manger...

-je suis ton patron,pas d'insolence,dit-il d'un ton sec et bourru.

Je ravale ma salive.

-je sais,vous...fais-je en desserant un peu sa cravate noire,êtes trop intimidant.

Il penche la tête de côté et affiche un léger sourire,avant de me plaquer contre le bord de la table  grâce à ses hanches.

-je vous intimide Miranda?

Je regarde n'importe où sauf dans ses yeux,yeux qui me fixent soit dit-en passant,mon regard s'arrête bientôt sur sa poitrine,je déboutonne le premier et le deuxième bouton,oh mon Dieu,ses muscles ont l'air si durs.

-ça devrait faire l'affaire,dis-je,votre allure est parfaite,espérons que vous ne le ferez pas fuir en ouvrant la bouche.

-je suis toujours ton patron,prévient-il.