Comme chaque matin, je rejoins Alex, Mathis, Kévin et les autres, à la cafétéria, avant le début des cours. Quand j'arrive, je les trouve assis en cercle autour d'une table ronde, comme s'il étaient en réunion. Il reste une chaise vide, qui m'est destinée. Tous semblent omnibulés, par le récit d'Alex. Au début je ne comprend pas de quoi il parle, mais quand il prononce son nom à voix haute, mon sang ne fait qu'un tour.
- Tu l'as convaincu de quoi ? M'exclamé-je, stupéfait.
- De venir à ma fête, c'est dingue, non ? Me répète Alex.
- Ça, c'est clair. Comment as tu fais ?
- Disons, que je peux m'avérer doué dans l'art de la négociation.
Alex réprime un sourire narquois.
- C'est-à-dire ?
- C'est-à-dire que je l'ai eu à son propre piège. Elle m'a dit qu'elle viendrait, si j'étais capable de lui expliquer le chapitre sur les fonctions polynômes de degré quatre, elle pensait sûrement que je n'y arriverais pas, mais les maths sont heureusement pour moi, mon point fort.
Je savais que ce n'était pas une bonne idée, qu'ils soient tous les deux en spé maths.
- Elle sait pas s'amuser, se moque Kévin.
- Il y a d'autres façons, plus saines, de s'amuser Kévin, lui fais-je remarquer.
- Excuse-nous monsieur le futur docteur ! Rétorque Mathis, avec un ton sarcastique.
Je lève les yeux au ciel, et j'ignore leurs remarques. Il est temps de monter en cours.
Le cours d'espagnol de madame Rodriguez me semble durer une éternité.
Je ne peux pas m'empêcher de repenser au rêve de cette nuit, j'aurais tellement aimé ne jamais m'en réveiller. Ce rêve n'a fait qu'attiser mon désir, de goûter ses lèvres. Ça craint, ça va finir par devenir une vraie obsession.
Pourquoi a-t-elle accepté l'invitation d'Alex ? Peut-être qu'elle ne le trouve plus du tout débile. Cette histoire met la pagaille dans mon esprit, j'ai peur de voir une Kélya détestable samedi soir. J'ai peur de voir en elle, ce que je vois chez quatre vingt dix pourcent des filles, dans ce genre de fêtes.
Justement, je ne fais pas partie de quatre vingt dix pourcent des filles.
C'est ce qu'on verra samedi, Kélya.
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Le courage d'aimer
RomanceLui, c'est Gabriel, dix sept ans, terminale S. Depuis la mort de sa mère, Gabriel a sombré. Il écoute de la musique toute la journée, et il enchaîne les filles, et les soirées trop alcoolisées, pour noyer son chagrin. Alors que Gabriel pense avoir p...