Ma mère est dans son lit d'hôpital, la ligne à l'écran devient rectiligne, elle pousse un dernier soupir, puis c'est la fin.
Quand je me réveille en panique, Kélya est là, assise sur le côté du lit.
- Tu as fais un mauvais rêve, dit-elle. Tu veux en parler ?
Je secoue la tête. Pourquoi parler d'un cauchemar que je connais par coeur, que je fais depuis des années, mais qui me fait toujours aussi peur ?
- D'accord, comme tu veux.
Je m'attend, à ce qu'elle me souhaite une bonne nuit, et à ce qu'elle reparte en direction de la chambre d'amis, mais elle reste. Elle se glisse sous les couvertures, juste à côté de moi. Elle me donne un baiser sur la joue, et pose sa tête contre mon torse. Kélya Marty porte mon t-shirt, et dort sur moi, le même soir où nous nous sommes embrassés pour la première fois. Et ce n'est pas un rêve.
Le lendemain matin, je me réveille avant elle. Son visage est apaisé, et son corps complètement détendu. On dirait un ange. J'ai peur de sa réaction, quand elle va se réveiller, et qu'elle va réaliser qu'elle s'est endormie contre moi, cette nuit. Elle ne m'aime pas. Elle ne peut pas m'aimer. Si elle voulait que je l'embrasse hier, c'était simplement par attractivité physique. Et si elle est restée, cette nuit, c'est parce-qu'elle a eu pitié. Quand elle va se réveiller, elle va redevenir la fille sombre, et orgueilleuse, qui refuse de parler sur son compte, mais qui pourrait être la psy du monde entier. Une fille bornée, têtue, et admirable. Elle se réveille doucement, ses paupières s'ouvrent, et elle met quelques secondes, avant de retrouver ses repères. Quand elle croise mon regard, elle sourit timidement, et s'écarte de mon torse. Dommage.
- Bonjour toi, dis-je, en lui rendant son joli sourire matinal.
- Bonjour, bien dormi ? Me demande-elle d'une voix encore endormie.
- Ouais normal, et toi ?
Je suis ridicule, c'est ma meilleure nuit, depuis longtemps.
- Oui, tu ne te souviens pas avoir fait un cauchemar ?
Je dois avouer, que j'aurais préféré qu'elle ne remette pas ça, sur le tapis, mais ça m'aurait étonné, qu'elle ne le fasse pas. Je préfère ignorer sa question.
- Tu prends quoi pour le petit déj ?
Ma tentative pour changer de sujet est un échec lamentable.
- Pourquoi tu évites le sujet ?
- Tu penses vraiment, que je vais me confier à toi, alors que toi, c'est à peine, si tu me dis quoique ce soit.
- Gabriel...
- Kélya...
Elle lève les yeux au ciel, et je l'imite. Elle se met à rire.
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Le courage d'aimer
RomanceLui, c'est Gabriel, dix sept ans, terminale S. Depuis la mort de sa mère, Gabriel a sombré. Il écoute de la musique toute la journée, et il enchaîne les filles, et les soirées trop alcoolisées, pour noyer son chagrin. Alors que Gabriel pense avoir p...