Si seulement

Chapitre 19

Onze nuits et douze jours. Onze nuits que je dors sur ce foutu fauteuil. Douze jours que j'attends impatiemment qu'elle se réveille. Onze nuits et douze jours que je reste constamment avec elle, de peur de la perdre à nouveau. Parce que oui j'ai peur, très peur. J'ai peur de la perdre comme je l'ai perdu il y a six mois. C'est horrible, c'est une douleur, une angoisse constante. J'ai cette peur qui ne me quitte pas le ventre depuis ces six derniers mois et qui vient de s'accentuer au plus haut point durant ces douze derniers jours passés. J'ai peur de me réveiller un matin et de ne plus avoir le droit à sa présence, à son magnifique sourire. C'est elle qui fait battre mon coeur et qui donne un sens à ma stupide vie. Sans elle je ne tiendrai pas.

Ma vie depuis cette fameuse nuit se résume à être cloîtrée ici, à attendre. L'attente. Ce moment où tu te poses mille et une questions, c'est la joie ou la peur de ce que sera fait demain. J'ai oublié ce que c'était que la joie d'ailleurs. je vis dans cette peur qui ne me lâche plus. Celle qui emprisonne tout vos sentiments. Celle qui vous fait douter à chaque instant.

Pour être honnête, je deviens complètement parano ici. J'essaie de penser aux différentes issues que cela va avoir. La meilleure des issues me vient à chaque fois en tête, je n'ose même pas m'imaginer qu'est-ce que pourrait être la pire. Je suis ici, dans cette salle blanche, je m'accroche à la vie tant bien que mal. Mes larmes ont chutés au sol bien trop de fois.

Raven a essayé de me changer les idées tout comme Octavia et les autres d'ailleurs mais en fin de compte pourquoi faire semblant? Ils n'y arrivent pas. Ou du moins plus. Ma journée se résume à la regarder encore et encore comme si c'était la dernière fois. En tant habituel la scruter est mon passe temps favori, mais depuis qu'elle est ici, la situation n'est plus du tout le même.

Je lève les yeux pour observer l'heure qu'il est. 15h passé. De toute façon qu'il soit 8 heures
ou 16 heures ça n'a plus aucune importance. J'ai perdue toute notion du temps. Normalement à cette heure là je vais rendre visite à chacun de mes patients. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas et ça ne le sera plus. Compréhensif, mon responsable m'a laissé du temps pour récupérer. Le problème qu'il n'a pas su comprendre c'est que je ne reviendrai pas travailler ici. Ça me rappellerai trop de mauvaises choses. Pour la suite, je me débrouillerai bien, trouver une solution à tout problème est dans mes cordes il me semble.

Je tourne en rond dans cette pièce comme un lion tournerait en cage. Je m'approche de Lexa, la regarde précisément, essayant de mémoriser chaque petits détails d'elle. Elle est sublime. Je pose une main sur sa joue. Mon pouce caresse délicatement ses lèvres. Je la regarde toujours. Je me penche et depose un baiser sur son front. Totalement épuisée, je fini par sombrer dans un profond sommeil à coté d'elle.

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Trois semaines. trois foutu semaines. Les trois semaines les plus longues et les plus douleureuses de ma vie. J'en veux à la terre entière, j'ai l'impression de me renfermer sur moi-même, je laisse mourir une partie de moi en agissant ainsi, mais qu'importe. Trois semaines que j'ai quitté mon merveilleux lit pour me retrouver ici. J'ai de plus en plus de mal à gérer tout ça. Le simple fait de ne pouvoir rien faire me tue et me consume sur place. Son destin est entre ses mains, j'espère de tout mon coeur qu'elle en prend conscience.

Hier, l'infirmier est venu me donner des nouvelles de comment la situation évoluait. Il m'a dit sans le moindre scrupule que plus les jours passaient, plus il était difficile et improbable pour Lexa de se réveiller. « Je suis sincèrement desolé » est la dernière phrase qu'il a dit avant de quitter la salle. Comme si il avait l'habitude de ce genre de discours.
Je sais cependant qu'elle est forte et qu'elle est courageuse, et que grâce à ça elle se réveillera.
La perdre serait vraiment la fin pour moi.