Chapitre 36-1

1.7K 303 68
                                    


— Quel problème, Tellan ? Il a réussi à s'échapper ! lui demanda Josef d'une voix paniquée en commençant à courir.

— Non, non, ce n'est pas ça ! Il...il...son comportement est étrange, bafouilla le jeune homme en essayant de reprendre son souffle.

— Comment ça étrange ? lui demandai-je, d'une voix peu amène.

Même si j'avais conscience qu'il n'avait pas volontairement tiré sur Lynch, je lui en voulais malgré tout. Jeune ou pas, lorsqu'on ne sait pas se servir d'une arme...on s'abstient.

— Il ne bouge plus et tient sa tête dans ses mains.

— En quoi c'est étonnant ?

— Les infectés ne font jamais ça. Soit, ils sont enragés, soit ils ne font rien, me répondit Josef en repartant d'un bon pas.

Dans mon cœur, un embryon d'espoir naquit soudain. Et si ça avait quand même fonctionné ? Ce pourrait-il qu'il soit en train de reprendre ses esprits. Mues par un espoir fou, même si je savais que je ne devais pas m'emballer, je me mis à courir, dépassant Josef qui m'imita aussitôt.

— Attendez ! Pas si vite, on ne sait pas de quoi il retourne exactement !

Ses paroles parvenaient jusqu'à mes oreilles mais je ne les écoutais pas. Le sort serait-il de notre côté pour une fois ? Se pourrait-il que nous ayons un peu de chance ?

Je stoppai à seulement quelques centimètres du bord du canal, ne m'arrêtant que pour prendre mon élan et sauter dans l'embarcation. Elle tangua violemment sous mon poids et je faillis piquer une tête involontaire dans l'eau sale et glacée. Je me rétablis in-extrémis et sans attendre que Josef m'ait rejointe, commençai la courte traversé.

A mon arrivé de l'autre côté, je vis Connors assis sur le lit, la tête entre les mains, comme l'avait décrit Tellan. Je m'approchai prudemment, prenant bien garde à demeurer à bonnes distance de la grille qui nous séparait.

— Connors ? Connors ? appelai-je doucement, espérant qu'il me réponde ou au mieux, une réaction.

J'attendis, retenant mon souffle, les secondes s'égrenant avec une lenteur cauchemardesque.

— Connors ? réitérai-je en m'avançant un peu. Connors, tu m'entends ?

Avec lenteur, il commença à abaisser les bras, puis il releva la tête avant de la tourner vers moi. Ses yeux cherchèrent les miens, son regard avait du mal à se fixer, mais il y parvint. La teinte chocolat de ses yeux, m'emplit le cœur de soulagement et de joie, tandis que je me précipitais à sa rencontre, me cognant violemment contre la grille dans ma précipitation. Mes doigts cherchèrent à attraper les siens au travers des barreaux, mais je ne parvins qu'à l'effleurer. Sa peau, même si elle n'avait pas repris sa couleur naturelle avait déjà une teinte plus saine...il était en train de guérir.

— Connors, comment tu te sens ? lui demandai-je.

— Que...qu'est-ce que je fais...là ?

Sa voix rauque et sans timbre était presque méconnaissable. Mais rien que le fait qu'il réponde à ma question était le signe évident qu'il était en rémission.

— Mais vous êtes folle ! éloignez-vous de la cage ! s'exclama Josef en débarquant.

— Il est guérit ! m'exclamai-je en me tournant vers lui. Ça a marché, regardez !

Il s'avança de quelques pas et je vis le scepticisme, céder la place à la stupeur puis à l'espoir.

— Ce n'est pas possible ! l'entendis-je murmurer tandis qu'il s'approchait encore.

— Vous avez la clé et de quoi prélever du sang ? lui demandai-je sans réussir à détacher mon regard de Connors qui semblait...complétement perdu.

— Vous êtes certaine de vouloir y retourner malgré tout...on ne sait jamais.

— S'il avait dû m'attaquer, ce serait déjà fait, non ?

— Je le suppose, me dit-il en retournant à la barque d'où il extirpa un sac à dos. Ceci est notre version à nous de la trousse de secours, me dit-il en me la tendant. Quand je vous ai vu partir comme une furie, je me suis dis qu'elle ne serait peut-être pas de trop !

— Vous êtes génial ! ne puis-je m'empêcher de lui dire avec un sourire, comme je n'en avais pas arboré depuis une éternité, me semblait-il.

Il me le rendit, bien que le sien soit beaucoup moins enjoué. Je dégageai mes mains des barreaux et allai ouvrir la porte non sans une certaine appréhension, lorsque Connors tourna brusquement la tête vers moi à l'entente des gonds rouillés. Je stoppai mon geste, jaugeant sa réaction, mais il se contenta de m'observer sans bouger. J'entrai et m'approchai doucement de lui.

— Connors, tu sais ce qu'il t'ait arrivé ?

— Non, je...où suis-je ? Je...je me sens bizarre.

— C'est normal, tu viens d'être très malade. Tu ne t'en rappel pas ?

— Non... tout est flou dans ma tête, je...

— Connors, désolée de t'interrompre mais, j'ai besoin de ton aide, tout de suite.

— Mon aide ? Pour quoi faire ? me demanda-t-il d'un ton un peu plus sûr, montrant qu'il reprenait ses esprits.

— Gabe et mourant et pour le sauver, j'ai besoin de te prendre un peu de ton sang, vous êtes du même groupe.

— Vous voulez juste que je donne mon sang ? Pas de problème, me dit-il en me tendant son bras sans réfléchir.

Reconnaissant bien là l'altruisme de Connors, je souris tendrement et m'empressai de sortir le matériel, car il n'y avait pas de temps à perdre. Pourtant, quelque chose me dérangeait dans son regard, il semblait étrangement distant, comme indifférent.

— Comment pouvez-vous savoir que cet homme et moi, nous sommes du même groupe, au fait ?

— Mais parce qu'il t'a donné lui-même son sang il y a quelques jours, lui répondis-je, alarmée par sa question.

— Je... je ne connais personne qui s'appelle Gabe, du moins je crois. Et qui est Connors ? 

___________

Désolée pour cette pause forcée mais, l'hiver étant, j'ai choppé une vilaine crève qui m'a mise K.O quelques jours :-) Maintenant que ça commence à aller mieux, voici la suite des aventures D'hayden, j'espère que cela vous aura plu ? 

Psst : Pour les lecteurs Belges et du Nord de la France, je serais présente au salon du livre de Bruxelles, du 14 au 17 Février. Annonce officielle le 04/02 :-) Mais je voulais vous le dire avant ^_^ 

Bisous, bisous <3 

Virgin Territory-Isolated System Tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant