Chapitre 26-2

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Les craintes de Gabe furent finalement infondées, car l'évidence s'imposait tellement d'elle-même, que tout le monde approuva...même Nel ! Isy décida, sans surprise, de rester près d'Oliver qui commençait tout juste à se réveiller et ne pouvait évidemment pas se déplacer dans l'immédiat. Les trois autres changeants, déjà bien éprouvés par cet environnement hostile, décidèrent de les imiter. Seuls Nel, Rem et Hector nous accompagneraient.

— Isy, tu sais quoi faire à la nuit tombée ? lui demanda Lynch au moment de partir, d'une voix préoccupée.

— Oui bien sûr ne t'inquiètes pas, lui répondit-elle d'un ton assuré assortit d'un sourire rassurant.

— Tu as ta boussole ?

— Oui ! C'est bon papa poule ! On se retrouve demain à dix kilomètres en direction de l'ouest. Les premiers arrivés attendent les autres.

Je savais ce qui stressait Lynch, l'absence de moyens de communications entre nos deux groupes. Je n'étais pas très rassuré non plus à vrai dire. Ils pouvaient leur arriver n'importe quoi, ils ne pourraient prévenir personne. Mais le temps filait à toute vitesse nous rapprochant beaucoup trop rapidement de la nuit et nous ne pouvions pas retarder plus longtemps notre départ. Nous nous mîmes donc en route, vers l'ouest, direction de l'autre ville refuge. Malgré les épreuves de la journée, nous maintenions un rythme de marche soutenu pour couvrir le plus de distance possible avant la nuit. Rem et moi étions chargées d'analyser les alentours à la recherche d'un abri potentiel, notre plus grande crainte étant de ne pas trouver où nous abriter à la nuit tombée. Nous étions tellement obnubilés par cette idée que nous ne faisions même pas attention au paysage qui nous entourait et se modifiait imperceptiblement, l'herbe haute laissant peu à peu place à des buissons annonçant un sous-bois.

L'air chaud et étouffant s'étaient un peu rafraichit et devenait même agréable maintenant que les buissons et jeunes arbres se faisaient plus nombreux, mais nous l'appréciâmes à peine. Depuis quelques centaines de mètres notre rythme ralentissait sensiblement, l'épuisement se faisant sentir de manière indubitable. Je forçais mes muscles raides à accélérer l'allure une dernière fois pour rejoindre Lynch et Nel qui marchaient en tête.

— Il faut faire une pause, dis-je à Lynch en lui posant une main sur le bras pour qu'il s'arrête un instant. Nous en avons tous besoin.

— Nous devrions avancer le plus possible...

— Jusqu'à ce que nous tombions d'épuisement ? lançai-je à Nel d'un ton agacé. Vu la position du soleil dans le ciel, nous avons presque atteint le point limite.

— Elle a raison, si nous ne trouvons pas un abri dans les alentours, nous devrons faire demi-tour. Reposons-nous un instant avant d'inspecter plus en détail les environs.

Ne me le faisant pas dire deux fois, j'ôtai le sac à dos de mes épaules, attrapai une gourde et me laissai tomber au sol dans un soupir de soulagement, imité par Remeï. Pendant de longues minutes, nous ne fîmes que boire à petites gorgées, profitant de la légère brise soufflant sur nos peaux moites de transpiration.

— Dis, tu crois qu'elles sont comestibles ? me demanda Rem, le regard fixé au loin, derrière moi.

Surprise par sa question, je me retournai, aussitôt imité par Lynch et Nel. Là, non loin de nous, se trouvait un petit arbre tortueux croulant sous les fruits.

— On dirait des pommes, vous ne trouvez pas ?

— Oui, c'est possible, dit Lynch d'un ton détaché en se relevant. Allez, la pause est finie. Séparons-nous pour tenter de trouver un endroit où nous abriter. Pas plus d'une cinquantaine de pas, ensuite retour ici, nous ordonna-t-il avant de se diriger vers la droite en direction de l'arbre fruitier. Nous le suivîmes tous, sans réfléchir.

Virgin Territory-Isolated System Tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant