C'était un après-midi pluvieux. Les nuages pleuraient en compassion avec Levi qui, caché des regards dans une ruelle, laissait exprimer furieusement toutes ses émotions. Les larmes roulaient sur ses joues comme les gouttes de pluies tombaient sur son corps recroquevillé contre un mur de briques.
En effet, après les cours, le jeune homme avait été plus longuement retenu. Il avait, heureusement, eut le temps d'avertir sa mère de son retard. Cependant, lorsque Levi fut enfin libéré, il ne s'était pas empressé chez lui. Il avait plutôt couru vers une ruelle de la ville, oubliant son imperméable et son sac à dos au lycée, et il s'y était engouffré afin d'y déverser ses émotions en paix. Il avait longuement couru à plein régime avant de s'arrêter, épuisé et la gorge en feu, dans cet endroit négligé où personne ne pourrait le retrouver.
Tout d'un coup, ses plus douloureux malheurs avaient refait surface et cela était bien trop insupportable pour le jeune homme. Il avait terriblement besoin d'évacuer toute la souffrance qu'il vivait, mais il n'aurait pas pu le faire à la vue de tous, bien que personne n'osait sortir en ce temps de chien. Il n'y avait que de braves automobilistes, défiant la nature dans leur protection roulante en métal, qui circulaient sur la chaussée, fendant l'accumulation d'eau sur leur passage. Levi avait été, à quelques reprises, vulgairement éclaboussé par des conducteurs qui roulaient au-deçà de la vitesse permise, même en ces conditions peu propices à l'illégalité. Désespéré, meurtri et souffrant, le pauvre, sur une impulsion, avait trouvé judicieux de se cacher dans une ruelle pour pleurer en paix.C'était donc là qu'il était : laissant son cœur s'exprimer de la plus simple et honnête des façons, serrant ses genoux contre son corps bafoué. Les grosses gouttes de l'averse traversaient sans pitié ses faibles vêtements, roulant sur les épaules tremblantes du jeune homme en sanglots. La douleur intérieure était si profonde qu'il ne pouvait pas plus longuement retenir certains cris hystériques qui accompagnaient ses pleurs. Ceux-ci se perdaient dans les bruits assourdissants de pluie incessante, rapidement oubliés et ignorés. Levi était soulagé, du moins, de pouvoir pleurer sans que personne n'en soit témoin : si sa mère l'avait surpris à sangloter dans sa chambre, elle aurait tout fait en son pouvoir pour le consoler. Et puis, à chaque fois que le jeune pleurait chez lui, il avait l'impression de créer un malaise et de rendre l'atmosphère péniblement lourde. Il ne voulait pas causer plus d'ennuis à sa pauvre mère malade. En pensant qu'il faisait la vie Kuchel un enfer à cause de ses malheurs, les sanglots de Levi s'intensifiaient. Plus il pensait, plus il s'inquiétait, plus il se dénigrait, plus il se dégoûtait, plus il se remémorait la cause de toutes ses craintes ; les pleurs du jeune homme s'amplifiaient. Quelques fois, il devait prendre de profondes inspirations afin de ne pas s'asphyxier de manière idiote. Le pauvre était si noyé dans son moment de pure libération douloureuse qu'il ne réalisait pas que son corps tremblait de froid en plus de ses frissons émotionnels ; la souffrance intérieure, à ce stade, dominait la douleur physique.
Cependant, par-dessus ses pensées, ses sanglots et ses souvenirs, Levi perçut un faible son. Effrayé à l'idée que ce soit une personne qui le surprenne à pleurer ainsi, sous la pluie battante, dans une ruelle, le jeune homme chassa ses larmes d'un rapide mouvement de la main avant d'observer rapidement ses environs. Curieusement, il n'y avait personne. La ruelle était impérativement déserte. Croyant que ce n'était qu'un vilain tour de son imagination tordue, Levi alla retourner à ses lamentations, mais il se stoppa : le petit bruit avait recommencé. Plus attentif, le jeune ténébreux avait cru entendre quelque chose qui ressemblait à un faible gémissement aigu. Se demandant ce que cela pouvait être, l'étudiant se leva avec difficulté, s'aidant du mur à ses côtés afin de redresser. Gardant son dos légèrement voûté, le jeune homme se dirigea vers le premier objet devant lui : une simple boîte en carton qui avait pris l'eau. À cet instant, le jeune homme réalisa brutalement les effets dévastateurs de la pluie intense et des gouttes d'eau glacées.
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Terribles Secrets
FanfictionLevi Ackerman n'a pas la vie facile. Il est rejeté par les autres à cause de rumeurs courant à son sujet. Puis, il s'inquiète constamment pour sa mère. Enfin, un professeur en particulier adore le prendre comme souffre-douleur et lui mettre des coll...