Chapitre 2

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En découvrant qu'il était en train de sortir nos valises, je pris conscience de ce qu'il se passait. Ma tête pivota vers la fenêtre.

Ça y est.

Nous sommes arrivées.

« -On y est.

-Hein ?

-On est arrivées chez nous.

-Hein ?

-ON EST CHEZ NOUS !! » m'enthousiasmais-je en sautant sur place.

Et nous voilà sortit de la voiture en criant et sautant comme si nous avions gagné à la loterie. Un énorme sourire se dessinait sur le visage fatiguée de mon amie.

La facture réglée et le taxi parti, nous nous accordions un moment d'arrêt devant cet immense immeuble. Honnêtement, je m'attendais à un dépaysement total avec genre, des grattes ciel en verre ou un château ancien. Mais non, nous regardions un grand bâtiment comme nous pouvions en voir en banlieue. Un peu sale et vieilli par le temps, il me rappelait l'immeuble dans lequel j'ai grandis avec ma mère et ma sœur.

Ma mère et ma sœur. Je suis venue ici pour elles, ou à cause d'elles, j'en sais trop rien pour l'instant. Je ne pouvais juste pas rester à Paris avec toute cette pression sur mes épaules. En sentant mes yeux me piquer, je me ressaisis:

« -Et si on rentrait ? On ne va pas dormir devant quand même ! »

Dana acquiesça ma proposition et nous voilà pénétrant dans le hall d'entré qui paraît clairement plus chaleureux que la façade du bâtiment. Un miroir recouvrait le mur en face de nous totalement. Nous prenions l'escalier à notre droite et montions au quatrième étage. Un long couloir s'offrait à nous. Dans le coin des murs la tapisserie se décollait, quant à la moquette nous ne pouvions pas deviner la couleur de base.

Nous échangions un dernier regard, Dana tenait la clé dans sa main et se mordit la lèvre. Du stress ? Probablement autant que moi. Je sais que nous avons déjà vu les photos lors de la réservation sur internet, mais c'est idiot, le stress est toujours présent.

« -C'est débile n'est ce pas ? Lâcha-t-elle avec un sourire gêné.

-De quoi ?

-Qu'on ai peur de rentrer.

-J'ai pas peur.

-Je te connais par cœur, ne joue pas à ça avec moi Andy. »

Je lui répondis par un silence très communicatif. Elle enfonça la clé dans la serrure et attendis avant de la tourner. Je lui attrapai l'avant bras comme pour participer à l'ouverture de la porte.

TADAM.

L'appartement est fidèle aux photos, un peu vieux, mais nous y seront bien. Deux chambres, une salle de bain et cuisine salle à manger salon, tout le confort. Le voyage nous avait exténué, nous décidions d'aller dormir dans nos chambres respectives.

Il faisait sombre et un courant d'air froid me glaçais le visage, j’avançais, je courrais dans cette pièce sans issues quand je découvris un corps, gisant sur le sol, je tentai de m'en rapprocher. Puis le choc. Je criais à m'en détruire les tympans, je criais à m'en faire briser la mâchoire.

Et c'est à ce moment là que je me réveille, en pleurant et en tremblant, hanté par ces tragiques souvenirs. Il faisait très très chaud, je transpirai beaucoup.

C'est pour ça que je suis ici, c'est pour elle que je suis là.

« -Andy, ma chérie, je suis là.., me chuchotait Dana en me caressant la tête, c'est encore ce maudit cauchemar ? 

-C'est ma faute, tout est ma faute...

-Ce n'est pas ta faute Andy, rendors toi... »

Une semaine est passée depuis notre arrivée à Sydney. Dana a trouvé un job dans un Starbucks à dix minutes d'ici en scooter. Car oui, nos bébés sont enfin arrivés par bateau, car trop gros pour l'avion. Quand je dis ''nos bébés'' c'est bien évidemment nos scooters. Nous avons enfin pu bouger de cet appartement autre qu'à pieds. Nous avons pu aller à la plage, profiter de la vue des mythiques surfeurs australiens. Je passai beaucoup de temps toute seule, car le boulot de Dana lui prenait toute la journée, cinq jours par semaine. Je n'osais pas sortir, et mon budget ne me permettait pas de faire du shopping sans arrêt. Je me sens seule. Mais ce n'est que le début, enfin j'espère.

Pendant ce temps, je visitais un peu la ville, je faisais ma touriste discrètement. Justement, j'étais en train de baver devant un très mignonne petite robe dans une boutique quand tout d'un coup j'entendis comme des cris de foule puis je me sentie projetée et tirée par le bras.

Haineuse, je relevai ma tête pour insulter la personne qui m'avais poussée lorsque je remarquai que je n'étais plus dans la rue piétonne et qu'il n'y avait plus la petite robe super mignonne. J'étais arrivée dans une sorte de ruelle digne de film d'horreur.

« -Cache-toi putain... »

AmnesiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant