CHAPITRE 45 : Un secret ?

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« Je m'ennuie comme un rat mort ! » Disait le SMS de Liam.

Une série d'emoji en perdition accompagnait le message. Alex ne put s'empêcher de sourire.

Elle aurait aimé se précipiter auprès de son petit-ami pour lui faire oublier sa solitude. Mais elle savait qu'à la seconde où elle poserait les yeux sur son visage tuméfié, les craintes qui l'avaient étouffées la veille réapparaitraient. Elle était certaine qu'elle serait alors incapable de se montrer souriante et légère, et la dernière chose dont Liam avait besoin en ce moment c'était qu'elle le culpabilise. Elle jouerait cette carte quand il irait mieux ! Cette carte et d'autre. Car elle était bien décidé à savoir ce qui s'était passé.

« Je ne peux pas empêcher que ça se reproduise si je ne sais pas ce qui s'est passé ! » S'encouragea-t-elle en serrant les poings avec une résolution artificielle.

- Quoi ? S'étonna Elodie.

Alex sursauta. Elle avait complètement oublié la présence de son amie à ses côtés et avait parlé à voix haute.

- Rien, je parlais toute seule ! Avoua-t-elle avec une mimique exagérément coupable.

Mais Elodie ne sembla pas s'apercevoir des efforts comique que faisait son amie pour animer un peu leurs matinée.

Car, pour une raison qui échappait à Alex, depuis le réveil, sa compagne se montrait étrangement nerveuse. Quand Alex lui avait demandé ce qui n'allait pas, Elodie avait simplement dit qu'elle avait mal dormi.

Pour leurs changer les idées, l'Olympienne avait proposé une excursion : Au nord du Havre, aux pieds des falaises de calcaire, gisait l'épave d'un navire de la première guerre mondiale. Les restes du TORTUE ROUEN étaient accessibles à pieds lorsque les indices de marée étaient élevées. Et il s'avérait que c'était le cas ce matin-là !

L'image du navire échoué sur le sable, cassée et usée par les décennies avait été suffisamment attrayante pour sortir Elodie de son apathie et, pendant quelques instants, lui rendre une semblant de sa bonne humeur habituelle. Mais l'état de grâce n'avait pas résister au 20 minutes de voiture qui les avait conduite en haut des falaises. Et quand le smartphone d'Alex avait émit le BIP caractéristique d'un message en attente, Elodie semblait à nouveau perdu dans ses pensées.

- Je pensais... Commença cette dernière. Est-ce qu'on pourrait passer par la gare en rentrant ? Je... Il faut que j'achète mon billet de retour...

Alex haussa un sourcil étonné.

- Tu... Tu vas avancer ton départ ?

- Quoi ? Non ! Je... Je préfère juste l'acheter en avance pour être certaine d'avoir une place dans le train.

A nouveau, Alex ne put dissimuler sa surprise. Les trains entre le Havre et Paris n'étaient pas plein au point de justifier l'impatience de son amie, pas plus que la nécessité d'acheter le billet sur place alors qu'on était à l'air des billets électronique et d'internet. Mais, ne voulant pas ajouter au malaise qui s'était installé entre elles, Alex ne releva pas. Elle hocha la tête avec un sourire forcé.

La distance qui était apparu entre Elodie et elle la navrait. Elodie avait été sa seule amie depuis la mort de sa mère. Elle ne voulait pas la perdre. Mais elle ne voulait pas non plus se séparer de Liam simplement pour rassurer cette dernière. Dans un silence penseur, elle conduisit son amie jusqu'en haut des interminables escaliers qui descendaient jusqu'à la plage de sable, jusqu'à l'épave du Tortue Rouen.

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