Fais pas chier !

CHAPITRE 64 : "Arretez !!" Supplia-t-elle

Alex déambulait d'un air paisible dans l'immense dressing rattaché à la chambre de Liam ; Autour d'elle, tantôt sagement suspendus à un cintre, tantôt négligemment abandonnés en tas sur une étagère, les vêtements de Liam l'encerclaient. Le parfum de lessive qui flottait dans l'air n'était pas sans rappeler l'odeur du jeune homme. Cette pensée fit sourire la jeune femme tandis qu'elle effleurait d'une main distraite la succession de tissu qui remplissait le blanc immaculé du mobilier.

Ils avaient passé la nuit à faire l'amour. Encore et encore. Et au petit matin, en sortant de la douche, fourbus mais heureux, les 2 jeunes gens avaient dut se faire violence pour s'autoriser une séparation de quelques mètres. Liam avait invité Alex à se choisir une tenu dans sa penderie, pour remplacer la robe parti en lambeaux la veille, tandis que, torse nu, il faisait un détour par la cuisine pour leurs dénicher un encas matinal.

- Tu trouves ta vie ? S'était enquit Liam lorsqu'il était revenu pour abandonner un plateau remplit de victuailles sur son bureau.

- Oui.

La jeune femme avait distraitement opté pour une t-shirt blanc trop grand pour elle et un pantalon de survêtement de coton gris. L'ensemble faisait plus pensé à un pyjama qu'à une « tenu » mais Alex s'en moquait. Rien n'avait le pouvoir d'altérer le bonheur qui lui gonflait le cœur ce matin-là. Même la pensée qui l'avait effleurée quelques heures plus tôt, qu'ils avaient oublié de se protéger, n'était pas parvenu à la faire redescendre de son nuage. Elle irait demandé la pilule du lendemain à une pharmacie plus tard dans la journée et elle n'avait aucune doute quant à la santé de Liam ou la sienne.

Elle était en train d'humer distraitement le parfum d'un t-shirt, un sourire béat sur les lèvres, lorsqu'un « Liam ! » crié avec colère depuis la pièce adjacente la ramena à la réalité. Elle reconnut aussitôt la voix de Thomas Rainel.

« Il est rentré plus tôt que prévu ! » Regretta-t-elle en constatant que la pendule, accroché dans la fond de la penderie n'indiquait pas encore 6H.

Elle s'apprêtait à rejoindre Liam (« Pour qu'il n'ait pas à affronter la colère de son père seul ! ») lorsque, dans le miroir gigantesque qui recouvrait l'intérieur de la porte du dressing, elle vit l'homme brandir sa canne et l'abattre avec une violence inouïe sur Liam. Le jeune homme, pétrifié, n'eut que le temps de lever un bras pour se protéger. La seconde suivante, le lourd pommeau d'argent venait s'écraser dans la chair du jeune homme et le jeter à terre.

- Tu crois que tu peux m'humilier comme ça !? Hurlait Thomas Rainel, le visage déformé par une haine emplit de rage. Tu crois que tu peux te comporter comme un vulgaire gangster devant mes invités et t'en tirer comme ça ?! Pourquoi tu n'apprends pas ?! Hein ?! Pourquoi tu n'apprends jamais ?!!

Enragé, il abattit à nouveau son arme sur son fils. Encore. Et encore. Liam avait chu et, les bras au-dessus de la tête, courbait le dos pour se protéger comme il le pouvait. La canne l'atteignit sur les omoplate, sur les épaules, dans les reins. Encore. Et encore.

- Espèce de moins-que-rien ! Tu n'es même as capable de te comporter en être humain une seule soirée ! Tu me fais honte ! Tu n'as pas la moindre once de décence ! Tu ne mérites rien de tout ce que je t'offres ! Espèce de merde !

Pétrifiée, assommée, Alex voyait Liam se rabougrir et se replier sous les coups. L'air d'incompréhension et de douleur qui avait envahit son visage, le regard implorant qu'il levait vers son géniteur, tout ce qu'il trahissait en cet instant était inédit pour elle. Douloureusement inédit. Le cœur d'Alex se brisa.

- Arrêtez ! S'entendit-elle souffler en esquissant un pas chancelant dans la chambre.

Aveuglé par sa haine, Thomas Rainel ne l'entendit pas. Il envoya un coup de talon dans le visage de son fils.