Salam.
Maï - Taysir est de retour après cinq ans de disparition tu te rends compte ?
Je lève les yeux au ciel Seigneur quand est-ce qu'on arrêtera de me parler de ce type ?
Maï - quoi fais pas cette tête ça te concerne.
- en quoi ? on s'adresse même pas la parole.
Maï - tu ne lui adresses pas la parole d'autant plus qu'il ne l'adresse qu'à toi.
- quand ? quand s'est-il adressé à moi ?
Maï - au McDo et ici même à la cité devant Madiba en plus !
- c'est qui ça ? Et puis il a à peine sortie trois phrases.
Maï - t'es trop insolente toi c'est le mec qui te chebran depuuuis que t'es rentrée au lycée.
- aaah le grand noir costaud la même on dirait un tonton je savais pas qu'il s'appelait comme ça ! Comment tu sais ça toi ?
Maï - wesh à chaque fois il s'adresse à toi il se présente "bonjour je suis Madiba Sy je voudrais savoir si t'es dispo"
J'ai rit ! Mais tellement fort ! C'est vrai depuis le tonton aime trop répéter cette phrase mais je comprenais archi rien.
Maï - *rires* mais t'as un rire cousine je t'ai déjà dit change ça.
- Nûssaaaa !
Je me retourne au ralenti purée mais qui crit mon nom comme ça on est où là ?
- oh purée c'est Tasnim.
Elle arrive à notre hauteur et se pose avec nous.
- Tasnim combien de fois je t'ai dis de pas crier mon nom ici insolente.
Tasnim - Eh vas-y fallait que je capte ton attention ma mère t'attend grave à la dar ce soir avec Yahya et les parents. Vu qu'il est revenu elle veut faire un petit truc en famille.
- c'est sérieux cette histoire la ? je vais grave simuler.
Tasnim - essaie *rires* c'était juste pour te faire passer le message et Maï viens aussi mais si tu peux laisser tes deux airbags chez toi c'est mieux.
Maï se lève à deux doigts de la frapper mais Tasnim cours pendant que j'éclate de rire. Cette fille n'est pas la pote de Yahya pour rien ils n'ont tellement pas d'âme.
Maï - rigole rigole j'espère seulement que tu te trouveras en face de sa tronche.
- haha c'est drôle je vais essayer de vesqui imagine on s'embrouille devant les parents qui croyaient et croient encore que nous sommes les meilleurs frère et soeur lui et moi ?
Maï - au calme tu diras que vous avez perdu contact.
- d'ailleurs je me demande grave où il était.
Ma première et seule hypothèse c'est la prison. Ça m'étonnerait même pas venant de lui il faisait trop le ouf pour rien avant il avait le don de se fourrer dans de mauvais plans.
Taysir et moi c'est une grande histoire de haine. Notre guerre remonte aux années collège je crois je le détestais au plus haut point c'était incroyable. Il se la pétait dans la cour, dans les salles de classe et quand on traînait à la cité. Et comme si ce n'était pas suffisant il en rajoutait quand il y avait de grands moments de famille.
Combien d'insultes j'ai inventé en son honneur, il était détestable mais tous le monde l'appreciait. Aaargh c'était horrible y'avait au moins une dispute par semaine je pense jusqu'à même des bagarres. Ah oui ça j'étais la première pour me tape avec.
Il ne m'a jamais aimé pour ma grande bouche ce qui le dérangeait c'est que je le remette à sa place mais ce qu'il kiffait par dessus tout c'était de me lancer des piques, me tailler, me prendre de haut. Comme si me voir l'insulter le satisfaisait, clairement ça lui faisait plaisir et il se cachait pas pour montrer ses chicos à tous le monde pendant que j'essayais de ne pas mêler ses parents dans mes insultes.
Mais orrh Nûsseyba Kontè c'est pas la petite à tous le monde hein quand il a comprit que je lâcherai jamais l'affaire avec lui, la guerre pouvait commencer.
Maï - aucune importance j'ai hâte d'être à ce soir je vais tellement rire avec Tasnim et Yahya.
- ces diables la.
[...]
J'enfile ma chemise mon jean et lace mes chaussures. Je rattache mes cheveux en un chignon haut et descends rejoindre la mif en bas.
Mah - c'est bon t'es enfin prête.
- comme tu peux le voir madame.
Mah - tiens prends le gâteau.
- il est aux fruits ?
Mah - non praliné.
Ah ouais carrément sa meilleure recette !
- en quel honneur ?
Mah - pour Taysir je sais qu'il aime ça donc c'est pour lui.
- je rêve.
Mah - c'est pour lui qu'on fait ce repas pas pour toi.
- waah il vous a acheté c'est pas possible de délaisser ses propres enfants pour un autre dis-je en riant.
Mah - c'est autant notre fils que tu es ma fille.
- je suis stupéfaite.
Mah lève les yeux au ciel et sort la première. On suit ses pas jusque là porte de chez Tonton Anas.
Nos deux familles sont très proches depuis une éternité. Baba et Tonton Anas sont potes depuis vla longtemps et Mah et Khalti Tamara aussi. Ce qui fait que nos deux familles se connaissent très bien on a été élevé ensemble on a mangé dans les mêmes assiettes on a dormit dans les mêmes lits. D'ailleurs je les appelle aussi Mah et Baba par moment et quand on me demande pourquoi je suis aussi proche de Tasnim et Tahar je réponds qu'on est frère et soeur. Je fais aucune différence.
En entrant Maïmouna était déjà là elle papotait avec Tahar et Tasnim. Quand ils m'ont vu la tête aussi blasée ils se sont mit à rire ces bâtards. Je pose le gâteau au frais et les rejoins dans le salon.
- ça va on se fend la poire sur ma gueule.
Tahar - les parents vont finir par remarquer que t'as pas envie d'être là.
- j'ai envie de dormir.
Tasnim - la soirée est loin d'être finie.
- ha-ha.
Une fois que tous le monde était bien installé Ûmmi a appelé son fils à descendre. Il est venu, a passé le salam, a embrassé le front de MA mère puis a serré d'une bonne poignet de main mon père.
Tonton Anas - tu ne dis pas bonjour à tes soeurs et à Yahya.
Taysir - salam.
Je me contentais de regarder la chaise vide en face de moi. Malheur !
- Tasnim décale s'il te plait dis-je en chuchotant.
Elle me regarde et rigole en balançant sa tête de gauche à droite. J'essaie les yeux doux mais nada la meuf veut me faire souffrir. Elle était à côté de la chaise vide. J'ai à peine le temps tourner la tête qu'il s'asseoit déjà, juste en face de moi.
-
Nûsseyba.
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La rose est noire - Nûsseyba
RomansD'origine guinéenne, Nûsseyba vit avec ses parents dans une résidence proche de leur ancien quartier. Bientôt elle retrouve Taysir, ex-taulard selon elle, après de longues années d'absence. Sa disparition soudaine l'a souvent intrigué et elle n'est...