Vingt-et-un.

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Salam.

Je ne l'ai plus revu depuis la fois dernière, et cinq semaines sont déjà passées.

Il est réellement parti le jour d'après laissant sa famille, sa copine et moi qui ne sais même pas me positionner. Je ne sais pas où il est personne n'aborde le sujet à la maison. Je pense souvent à lui, à chaque fois que je suis en pause. Je pense à lui chaque fois que Yahya pose sa tête sur mes cuisses. Je pense à lui chaque fois que je me rends sur notre parking, comme une âme morte je reste sur ce terrain vide abandonné.

Je ne pensais pas que son absence m'impacterait autant j'avançais sans l'ombre d'un doute en me disant qu'il reviendra peut-être le jour d'après. Mais le jour d'après n'arrivait jamais.

J'ai vu Mah s'attristait de jour en jour par le manque de son fils, son premier enfant venait à nouveau de l'abandonner.

J'ai vu Tonton Anas essayait de garder le sourire, voyant sa femme et ses enfants peinaient par l'absence de leur proche. Il a disparu, complètement.

J'imagine encore moins l'état de sa copine qui doit s'inquiéter mortellement. J'aimerais la contacter mais c'est à peine si je connais son nom... quelque chose comme Manal.

Alors les jours sont devenus des semaines et il n'est toujours pas revenu. Je le garde dans un coin de ma tête et prie pour qu'il tienne le coup peu importe où il se trouve.

C'est drôle parce que maintenant qu'il n'est plus là j'ai envie d'être près de lui pour pouvoir l'aider. J'ai envie de lui dire que je reste même s'il a une copine elle comprendra sûrement. Ma haine s'est dissipée. J'ai peur pour lui, je repense à mon frère et je m'inquiète pour lui. Il est seul, mal en point, nerveux et sans appuie. Même si j'avais une grande gueule et qu'on se disputait plus qu'on ne riait, j'étais là pour qu'il puisse déverser sa haine.

Je suis tellement contradictoire d'un moment à l'autre. Un coup je veux qu'il se vide et l'autre je le lui reproche mais je sais pas c'est comme ça.

Faut dire que je me trouve ridicule maintenant et puis aussi je me sens coupable. Je sais pas pourquoi je me suis mise dans la tête qu'on devait couper les ponts. Je regrette cette énième dispute je regrette chacune de mes mauvaises paroles j'ai peut-être été trop dur finalement mais vous pouvez le dire, c'est trop tard pour les regrets.

Il me manque et son absence m'inquiète. Il m'inquiète.

-

Je me lève de mauvais humeur ce matin j'ai passé la pire nuit. Entre fatigue et insomnie impossible d'être bien quand j'entends le réveil sonner à sept heures.

Mah - ça va ma fille ?

- oui et toi maman ?

Mah - toujours, ce soir quand tu rentreras on sera chez Mehdy tu nous rejoindras.

- oui bien sur.

Mah - bon on se voit ce soir bisou chérie.

Mah est trop mignonne son instinct maternel vient taper à ma porte tous les matins où je me sens pas bien.

Je finis de me préparer rapidement puis descend prendre mon petit-déjeuner avec Baba.

Baba - ça va toi ?

- léger et toi ?

Baba - pareillement, t'as l'air pas bien en ce moment Nûsseyba.

- juste un peu fatiguée mais ça va passer.

Baba - si quelque chose te dérange t'hésite pas à en parler.

J'avais soudainement envie de pleurer et j'ai même pas eu le temps de lever la tête au ciel pour pouvoir les retenir que mes larmes ont décidé de couler.

La rose est noire - NûsseybaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant