Je me souviens comme d'hier du jour où j'ai réalisé que j'étais folle de toi.
On était à la bibliothèque à bachoter des annales dans l'espoir de réussir ce foutu contrôle de mécanique. Soudainement, tu as lâché ton stylo et t'es effondré sur ta table. Affolée, je t'ai secouée dans tous les sens avant de voir ton visage en larmes. Il m'a bien fallu trois secondes pour réaliser que tu étais juste mort de rire et que ta petite mise en scène m'avait fait passer pour une idiote.
Ton souffle ayant été repris, tu t'es redressé et m'a sorti une de ces tirades lyriques dont tu as le secret :
« Gente dame,
Ces révisions infructueuses dans mon cerveau stérile ne mènent qu'à l'échec.
Pourquoi gâcher ce temps si précieux, allons manger un grec ! »Il n'en fallût pas plus pour me convaincre et nous voilà attablés au kebab de la rue voisine, les mains plongées dans des barquettes huileuses. En fond, la télévision diffusait des musiques minables. Nous avions presque fini quand la voix de Justin Bieber a retenti et tu as évidemment commencer à chanter, rien que pour m'embarrasser. Et étrangement, c'est en te voyant te trémousser et m'appeler Baby en renversant toutes tes frites au passage que j'ai réalisé à quel point j'étais dans le pétrin.
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Zut alors
Genç KurguJ'étais ta meilleure amie. Tu étais gay. Nul besoin d'être devin pour connaître la fin de l'histoire. Bi. C'est rigolo comme mot. Ca sonne bien non ? Mais ça a apporté quelque chose de terrible dans notre amitié, L'ambiguïté.